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Avons-vous des preuves de l'existence d'un inconscient psychologique ?

Extrait du document

« Il nous arrive parfois de ne pas nous souvenir d'un acte que d'autres nous ont vu faire.

Nous avons agi, disonsnous, machinalement, instinctivement.

Certains malades ont aussi ce comportement instinctif pendant parfois plusieurs années, ils sont comme endormis. Que se passe-t-il alors en nous ou chez ces malades, sommes-nous sous l'emprise d'une force extérieure, ou bien ce comportement est-il gouverné par une force intérieure dont nous n'avons pas connaissance et que l'on nomme l'inconscient ? Le vocabulaire de la psychologie de Piéron définit l'inconscient comme étant : « le domaine des processus nerveux échappant entièrement à la connaissance personnelle ». Mais ce terme d'inconscient peut aussi être pris dans une acception plus large et recouvrir : « tout ce qui à un moment déterminé échappe à la censure ». Cet inconscient se manifeste d'ailleurs en différentes occasions.

Mais a-t-il une réalité psychologique ou bien est-il un concept destiné à recouvrir tout ce que nous ne pouvons classer soit dans le domaine de la nature soit dans celui de la pensée pure ? En premier lieu, le comportement où l'activité nerveuse échappe totalement à la conscience est l'instinct qui pousse l'homme à se nourrir et à perpétuer sa race.

L'enfant tout nouveau né qui se met à « téter » n'est pas conscient de son comportement.

Comme l'instinct, le réflexe est un comportement inconscient.

Si je perds l'équilibre, tous les processus nerveux de stabilisation oeuvrent de telle façon que je ne tombe pas.

Enfant j'ai appris à marcher, à me vêtir, à manger et aujourd'hui chacune de ces actions devenues automatiques ne sont pas à chaque instant de leur déroulement présentes à mon esprit.

Bien plus, il peut arriver que tellement absorbé par une idée, une occupation, j'accomplisse tel ou tel geste sans m'en rendre compte.

Il peut arriver par exemple qu'absorbé par une lecture, j'allume une cigarette sans m'en apercevoir.

L'automobiliste en voyage peut manoeuvrer les commandes de sa voiture tout en regardant le paysage.

Nous avons appris des gestes, des attitudes qui n'ont plus besoin d'être éclairés par la conscience. Une activité manuelle peut également permettre le vagabondage mental de la rêverie éveillée où les idées, les images se succèdent sans ordre, la pensée se détache du réel et donne naissance à des fantasmes.

Ce comportement se retrouve avec un maximum d'intensité dans le rêve.

Parfois même l'esprit et le corps semblent à ce point détachés l'un de l'autre que notre corps agit sans que notre esprit le gouverne, c'est l'état de somnambulisme. Cet état somnambulique peut être d'ailleurs naturel ou provoqué, c'est alors le sommeil hypnotique où le sujet agit sous la suggestion d'une tierce personne. La médecine et l'observation clinique nous révèlent également de nombreux cas où le malade n'est pas conscient de son comportement, ni pendant sa crise comme c'est le cas de l'hystérique qui présente une anesthésie partielle, ni après comme c'est le cas de l'amnésique ou de l'individu délirant.

Tous ces faits nés de la réflexion personnelle, résultats d'observations scientifiques, nous montrent que la conscience « connaissance personnelle » n'est pas présente à tous les niveaux du comportement, et à tous les instants de l'activité. Mais, il peut se faire que les processus nerveux n'aient pas à être connus de la conscience et alors il n'y a pas lieu de parler d'inconscient. Si l'on entend par conscience les états de conscience, il est certain que parler d'inconscient est une contradiction. Nous ne pouvons pas avoir conscience de n'avoir pas conscience.

La psychologie philosophique ou psychologie à la première personne ne peut admettre la notion d'inconscient.

Elle se définit en effet comme étude de la conscience et, accepter la notion d'inconscient serait pour elle une contradiction.

Si Alain affirme que ce Savoir, c'est savoir qu'on sait », il nie la possibilité d'un non savoir, donc d'une non conscience.

Je ne peux au moment même où je pense me supposer non pensant. Descartes fait de l'homme un être double à la fois, âme et corps, conscience et étendue.

Pour lui, tout ce qui échappe à la conscience fait partie du corps.

Il rejette donc dans le domaine physiologique, tout ce qui n'est pas saisissable par l'intuition immédiate. Plus près de nous, les phénoménologistes et les existentialistes acceptent la réalité de l'unité de l'homme.

Us ne font pas la distinction entre l'âme et le corps.

Pour eux cependant, l'inconscient n'existe pas.

Il y a en nous, une. »

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