Aide en Philo

Avons-nous besoin des mythes ?

Extrait du document

« VOCABULAIRE: BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. Mythe Du grec muthos, « récit, légende ».

Récit fictif relatant en particulier l'origine du monde, et permettant ainsi d'organiser, au sein d'une société, la compréhension du réel et de justifier l'ordre naturel et social du monde. D'ordinaire, le mythe n'a pas bonne presse.

L'expression « C'est un mythe » renvoie à une affabulation, à un récit faux, voire à de la « mythomanie ».

Cependant, réflexion faite, le mythe peut-il être simplement tenu pour quelque chose de faux et de trompeur ? Ainsi, se passer des mythes correspond-il à l'exigence de prôner le vrai au détriment du faux ? En ce sens, le libellé de notre sujet ouvre deux pistes de réflexions : d'une part, le « peut-on » exprime la capacité qu'a l'homme de refuser les mythes : est-il possible que l'homme renonce au mythe ? C'est, en filigrane, la question de l'origine et de la destination du mythe qui se pose ? Comment le mythe a-t-il surgi et dans quel but ? D'autre part, le « peut-on » renvoie à un « est-il permis de » ou, plus simplement, « est-il recommandé de ».

De ce point de vue, quand bien même le mythe ne nous serait pas apparu comme lié de part en part à l'homme, c'est bien la question du rôle du mythe qui demande un examen plus approfondi : quel rôle joue le mythe ? Par quels moyens ? Quelle est sa nature et sa structure profonde ? Comment se situe-t-il vis-à-vis de la raison ? Voilà tout un faisceau de questions qu'il s'agit de poser clairement. I – La nature du mythe Le mythe ne désigne pas n'importe quel récit fabuleux ; il n'est pas synonyme de fable ou d'élucubration, c'est-à-dire d'histoire sans importance car sans attache avec le réel.

Il se peut que le mythe ne contienne pas d'éléments historiques, mais cela n'altère en rien sa fonction. Remarquons pour l'instant que le mythe peut se définir comme un récit tenu pour vrai au sein d'un système de croyances déterminées.

Il apparaît également comme l'expression d'une pensée symbolique, en relation avec la totalité du psychisme humain, l'histoire et les préoccupations communes des hommes.

C'est en ce sens que Gaston Bachelard disait que « tout l'humain est engagé dans le mythe ». Le mythe peut donc apparaître comme opposé au discours rationnel, ce qui n'en diminue pas l'influence qu'il possède.

Savoir si l'on peut se passer des mythes ne doit pas nous incliner vers un choix qui serait celui du vrai contre le faux, du rationnel contre l'irrationnel.

Il s'agit bien plutôt de comprendre le rôle que joue le mythe pour les hommes.

Comme le note Lévi-Strauss dans son Anthropologie structurale : « Chaque société exprime, dans ses mythes, des sentiments fondamentaux tels que l'amour, la haine ou la vengeance, qui sont communs à l'humanité tout entière ». En un sens, les mythes peuvent servir à donner des réponses toutes faites à toutes sortes de préoccupations, à fournir des explications sur des points obscurs ou même à préconiser des attitudes morales.

De ce point de vue, le mythe assure une cohésion sociale et culturelle que l'intelligence aurait plutôt tendance à dissoudre.

Se passer des mythes reviendrait alors à mettre en péril un certain équilibre humain.

Mais s'il n'est pas recommandé (« peut-on » au sens de « est-il permis de ») de se passer des mythes, le peut-on effectivement ? II – La fonction fabulatrice : Bergson et la nécessité du mythe. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles