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Autrui m'aide-t-il à me connaître ou m'en empêche-t-il ?

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« Sujet : Autrui m'aide-t-il à me connaître ou m'en empêche-t-il ? Analyse du sujet : l Au premier abord, il peut sembler étrange de supposer que je ne me connais pas parfaitement, puisque je suis moi.

Plus encore, il paraît dénué de sens de se demander si je me connais ou non, ou si je peux mieux me connaître.

Se demander si je me connais, c'est supposer que je puisse ne pas me connaître.

Mais n'est-ce pas me détacher de moi-même ? l Que signifie alors cette phrase : « Connais-toi toi même », inscrite sur le fronton du temple de Delphes ? l Il semble encore plus étrange de supposer un rapport entre la connaissance que j'ai de moi et le rôle d'autrui. C'est pourtant ce que fait le sujet : en proposant l'alternative selon laquelle autrui peut soit m'aider à me connaître soi m'empêcher de me connaître, le sujet présuppose qu'autrui a nécessairement une influence sur la connaissance que j'ai de moi-même. l Il y a deux manières de me connaître : 1. me connaître en tant qu'être humain ; 2. me connaître en tant qu'individu singulier. Problématisation : Autrui m'est extérieur, il est plus éloigné de moi que je ne le suis de moi-même.

En ce sens, on voit mal comment il pourrait m'aider à me connaître.

Je semble être le mieux placé pour me connaître.

Je suis d'ailleurs le seul à savoir ce que je pense, ce que je ressens, etc.

À l'inverse, comment autrui pourrait-il m'empêcher de me connaître, puisqu'il n'a pas accès à mes pensées ? Comment pourrait-il se placer entre moi et moi-même ? Cela ne semble pas avoir de sens. Pourtant, il m'arrive de faire l'expérience de me découvrir lorsque je suis avec un ami, pourtant les psychiatres aident leurs patients à mieux se connaître.

Cela signifierait-il qu'autrui puisse m'aider à me connaître ? À l'inverse, quand je suis avec d'autres, je peux avoir l'impression de ne plus me reconnaître, de ne plus être moi-même, voire de ne plus savoir qui je suis. De ces deux sortes d'expériences contradictoires, puis-je déduire qu'autrui m'aide à me connaître ou qu'il m'en empêche ? Proposition de plan : 1.

Autrui est un autre moi-même l Autrui m'aide à me connaître du fait même qu'il existe, sans avoir besoin de faire quoi que ce soit. L'autre est en effet mon semblable, c'est-à-dire, au sens propre, celui qui me ressemble. l En tant que je fais, comme lui, partie de l'espèce humaine, je peux apprendre sur moi en observant autrui. l Platon, Alcibiade majeur : « SOCRATE : Demandons donc quel est, parmi les objets, celui sur lequel il faut diriger notre regard pour voir en même temps cet objet et nous-mêmes ?ALCIBIADE : À l'évidence, Socrate, un miroir ou un objet du même type ?SOCRATE : C'est juste.

Mais l'oeil, moyen de notre vision, ne renferme-t-il pas quelque chose semblable à un miroir ? ALCIBIADE : Absolument.

SOCRATE : Tu as sans doute remarqué, qu'en portant son regard sur l'oeil de quelqu'un qui nous fait face, notre visage se réfléchit dans ce qu'on appelle aussi sa pupille, comme en un miroir ; celui qui porte ainsi son regard, y voit son image.

» l Contexte du passage : Platon veut montrer que pour se connaître soimême (il cite l'inscription du temple de Delphes), il faut regarder le divin, car notre âme est divine.

C'est pour pouvoir faire une analogie qu'il parle de l'oeil. l On peut cependant interpréter ce passage comme une image servant à nous indiquer que c'est dans l'autre que nous nous découvrons le mieux. l Le miroir, en effet, ne fait que nous livrer une image en deux dimensions et extérieure de nous. l L'autre, au contraire, est un être semblable à nous.. »

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