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Autrui est-il le seul objet de nos devoirs ?

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Difficulté : ici, plusieurs notions du programme se rencontrent. Ainsi on trouve les notions de "devoir" et "autrui" mais aussi précisons que la notion de "devoir" est également au carrefour entre les notions de droit et de morale. Si nous avons des devoirs envers nous-mêmes ce sera sans doute alors l'occasion de convier la notion de "bonheur" Si c'est la raison qui fait de nous des êtres humains et nous fait accéder non seulement à la liberté au statut de personne morale digne de respect mais aussi au bonheur (maîtrise de soi...) alors nous avons des devoirs envers tout être humain et aussi envers nous-mêmes.

« Difficulté : ici, plusieurs notions du programme s e rencontrent.

A ins i on trouve les notions de "devoir" et "autrui"' mais aussi précisons que la notion de "devoir" est également au carrefour entre les notions de droit et de morale.

Je précise par ailleurs que s i nous avons des devoirs envers nous-mêmes ce sera sans doute alors l'occasion de convier la notion de "bonheur" (cf.

la distinction eudémonisme et hédonisme). A vantage : sujet plus large plus libre' donc' que le second. Le devoir : obligation d'obéir; mais puisqu'il s'agit ici d'autrui' on pensera plutôt à l'obligation de respecter; de ne rien faire qui aille contre la liberté et les droits de l'autre ; cf.

distinction contrainte et obligation : suis-je contraint' forcé' de respecter autrui ? ou bien suis-je obligé en conscience de le respecter ? A utrui : l'autre conscience ? l'autre citoyen ? ou bien l'autre homme (être humain) et par conséquent l'autre raison ? C f.

alors la notion de personne morale. -Ici : ne s uis-je pas aussi un être raisonnable ? n'ai-je pas par conséquent des devoirs envers moi-même' ne suis-je pas tenu de limiter mes instincts' mon côté naturel qui m'incline à faire tout c e que je veux' à chercher à m'adonner à tous les plaisirs qui se présentent, etc.

? ceci à la fois pour m'humaniser et donc pouvoir cohabiter avec les autres' mais a u s s i afin tout simplement de pouvoir aussi prétendre au bonheur ? (cf.

ici la distinction hédonisme/ eudémonisme). O n le voit la notion de devoir rejoint la notion de "raison".

Si c'est la raison qui fait de nous des êtres humains et nous fait accéder non seulement à la liberté' au statut de personne morale' digne de respect' mais aussi au bonheur (maîtris e de soi...)' alors' nous avons des devoirs envers tout être humain et aussi envers nous-mêmes. A convier bien sûr pour ce sujet : la morale kantienne' la philosophie politique de Hobbes la conception platonicienne du bonheur dans Gorgias ou bien dans la République... I- Une évidence : nous avons des devoirs envers autrui, et la notion de devoir impliquant l'idée d'obligation, de contrainte, ne se conçoit qu'en société : c'est donc que nous n'avons évidemment de devoirs qu'envers un "autre" que moi, autrui... - analyse de la notion de devoir; montrer que la notion de devoir suppose le droit, qui est une limite aux libertés de chacun; ce que donc je dois d'abord respecter c'est la liberté des autres ("autrui" es t ici entendu en un sens très large); je dois obéir aux lois qui protègent autrui de mon goût naturel pour la liberté absolue' le désir' le plaisir' mon épanouissement personnel' etc. - la notion de société/ Etat : cf.

philos ophie politique de H obbes : développer comment s'est formé l'état civil à partir d'un état de nature supposé; insister sur le fait que ce sont les hommes eux-mêmes qui ont déc idé d'instituer le droit' l'Etat' les lois' les devoirs, etc. IIMais autrui, n'est-ce pas l'autre homme, l'autre raison, et, finalement l'autre personne ? Par conséquent je n'ai pas à strictement parler de devoirs qu'envers autrui au sens où c'est celui qui vit comme moi en société (à la limite ce n'est en effet que l'autre citoyen), mais plus précisément envers tout ce qui est porteur de moralité. - ici il faut prendre le soin d'"élargir" la notion d'autrui en l'associant à la notion de personne morale; la morale kantienne me paraît essentielle pour traiter ce point. - on peut insister sur le fait que le véritable devoir n'est pas un devoir effectué par intérêt ou contrainte mais par obligation. La personne est ce qui se dis tingue de la chose, comme la fin se dis tingue des moyens .

Tout être dont l'existence ne dépend pas de la libre volonté, mais de la nature, n'a qu'une valeur relative, c'est-à-dire en rapport avec autre chos e que lui-même.

Les êtres naturels sont des c hoses.

Les êtres raisonnables, c'est-à-dire capables d'agiss ements libres, sont des pers onnes, c'est-à-dire des fins en soi.

Ils ne peuvent servir simplement comme moyens, et par suite limitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'un inconditionnel respect.

La personne est une fin objective, dont l'existence même est une fin en s oi, qui ne peut être remplacée par aucune autre.

Étant fin en s oi, on lui doit un absolu respect.

La personne humaine est la seule valeur absolue exis tante, il n'y en a pas d'autres s ur le plan pratique.

L'impératif catégorique pour toute volonté humaine repose donc s ur le principe que : "La nature raisonnable existe comme fin en soi." C 'est ains i que nous devons nous représenter notre propre existence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nos actions.

La moralité, soit l'us age de la raison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur la maxime suivante : "A g i s de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen." Kant est le philosophe qui a donné à la dignité son sens actuel.

Dans l e s s o c i é t é s de l'A ncien Régime, les dignités (le pluriel est significatif) sont les fonctions privilégiées de ceux que le pouvoir politique et l'ordre social favorisent.

A v e c Kant, la dignité devient une valeur inaliénable: la dignité est le simple fait qu'un homme existe en tant qu'être raisonnable. Kant oppose la dignité au prix.

C e qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque chose d'autre, à titre d'équivalent, et tel est le cas, bien sûr, de la marchandise.

A u contraire, c e qui n'admet pas d'équivalent, parce qu'il est supérieur à tout prix, c'est ce qui a une dignité.

Kant eût été horrifié par les récentes distorsions que cette valeur a pu subir de la part des croisés de l'euthanasie.

«M ourir dans la dignité » es t leur mot d'ordre — comme si la dignité pouvait se confondre avec l'image de soi! C omme si la dignité pouvait être anéantie par les circonstances ! La dignité induit un impératif dont l'universalité permet de penser à un idéal règne des fins : agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans la personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen.

On appelle respect cette connaissance ou reconnaissance de la dignité de l'être raisonnable qu'est l'homme. III- Si la notion de devoir s'adresse à la raison, à la personne, alors j'ai aussi des devoirs envers moi-même : - si je veux être res pecté et être une personne morale à part entière' digne de l'humanité' alors je dois entretenir ce qui fait mon humanité (ma raison' ma pensée' ma liberté...) - ceci' non seulement pour être un être humain digne et respectable, mais aussi afin de trouver le bonheur, le véritable épanouissement ! sinon le devoir de respecter mon humanité et ma personne serait une contrainte' serait un simple impératif valable tant que je vis en société et veux être respecté par les autres...

mais plus à partir du moment où je serais seul avec moi-même ! - or' si l'on creuse la distinc tion hédonisme/ eudémonisme (cf.

fic he bonheur)' si l'on se pose la question de savoir si c'est bien en soi de développer sa raison' d'obéir à la raison' de limiter ses instinc ts etc., force est de constater que si je ne me limite pas moi-même' alors je ne pourrai même pas trouver le bonheur ni la liberté véritable ! ceux-ci ne s'obtiennent qu'au prix d'un véritable effort s ur soi ! vive la rais on et le devoir alors ! - pour cette partie' Platon pouvait donc être fort utile NB : Pour finir je précise qu'ici j'ai choisi de ne pas intégrer la notion de vivant mais on pouvait vraiment en faire quelque chose : si je ne dois respecter qu'autrui' si ne n'ai des devoirs qu'envers autrui' alors' cela implique que je ne dois respecter que les êtres rationnels; n'est-ce pas se placer sur un piédestal ? que faire des animaux ? des êtres vivants en général ? n'avons-nous pas des devoirs envers la vie elle-même ? la raison n'est-elle pas parfois dangereus e' inhumaine' quand elle se fait par exemple uniquement technicienne ? Ici' on pouvait alors critiquer l'homme tec hnicien ! qui à force de clamer que seul autrui entendu comme être doué de raison' comme personne' es t un être à qui nous "devons" quelque chose' peut en venir à détruire toute condition de vie sur terre.... »

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