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Auguste COMTE

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Il n'est pas question de nier la puissance de l'industrie qui attache l'individu à lui-même, ni même de nier la prépondérance naturelle, fixée dans notre chair, de l'instinct individuel sur l'instinct sympathique ou généreux. Mais il n'est pas question non plus de soutenir que la société, n'étant faite que d'individus, n'a de réalité que le nom qui la désigne, et que le bien public n'est jamais que le bonheur privé bien compris. Pour tenir à la fois les deux bouts de la chaîne, il faut considérer le développement réel de l'homme, par une largeur de vue que rend possible ce développement lui-même. Alors on verra que si l'homme n'a pas d'abord été capable, en raison de la très grande énergie de l'instinct qui attache l'individu à lui-même, et à ses propres vues, de comprendre ce qu'il doit à ses contemporains et à ses prédécesseurs, le développement de son intelligence lui permet désormais de saisir, comme une vérité criante, que l'individu humain n'existe pas. Car, l'individu, exemplaire de notre espèce biologique, n'est pas, comme tel, un homme, mais un animal. Ce qui fait homme l'individu, ce n'est pas l'individu lui-même, réduit à lui-même, mais le langage, la pensée, le savoir et le savoir-faire, toutes choses qui viennent non de lui-même, mais de la société de ses contemporains et de ses prédécesseurs. Dire qu'il n'existe que l'humanité, comprise comme la société passée, présente et future, et que l'idée d'individu n'est qu'une abstraction de notre intelligence, c'est proclamer une vérité si évidente, qu'on peut s'étonner qu'elle puisse passer pour un paradoxe. Auguste COMTE

« COMTE : LA SOCIÉTÉ HUMANISE L'INDIVIDU A Schopenhauer semble répondre exactement Auguste Comte.

D'où, en effet, l'individu tire-t-il son humanité, sinon de la société qui l'éduque, qui le forme, qui développe en lui langage, pensée, savoir etc., sans lesquels il ne serait précisément pas un être humain, mais un simple individu biologique ? « Il n'est pas question de nier la puissance de l'industrie qui attache l'individu à lui-même, ni même de nier la prépondérance naturelle, fixée dans notre chair, de l'instinct individuel sur l'instinct sympathique ou généreux. Mais il n'est pas question non plus de soutenir que la société, n'étant faite que d'individus, n'a de réalité que le nom qui la désigne, et que le bien public n'est jamais que le bonheur privé bien compris.

Pour tenir à la fois les deux bouts de la chaîne, il faut considérer le développement réel de l'homme, par une largeur de vue que rend possible ce développement lui-même.

Alors on verra que si l'homme n'a pas d'abord été capable, en raison de la très grande énergie de l'instinct qui attache l'individu à lui-même, et à ses propres vues, de comprendre ce qu'il doit à ses contemporains et à ses prédécesseurs, le développement de son intelligence lui permet désormais de saisir, comme une vérité criante, que l'individu humain n'existe pas.

Car, l'individu, exemplaire de notre espèce biologique, n'est pas, comme tel, un homme, mais un animal.

Ce qui fait homme l'individu, ce n'est pas l'individu lui-même, réduit à lui-même, mais le langage, la pensée, le savoir et le savoir-faire, toutes choses qui viennent non de lui-même, mais de la société de ses contemporains et de ses prédécesseurs.

Dire qu'il n'existe que l'humanité, comprise comme la société passée, présente et future, et que l'idée d'individu n'est qu'une abstraction de notre intelligence, c'est proclamer une vérité si évidente, qu'on peut s'étonner qu'elle puisse passer pour un paradoxe.

» ordre des idées 1) Comte observe deux faits, apparemment contradictoires : a) L'homme est d'abord individualiste, égoïste plutôt qu'altruiste : il pense à lui-même avant de penser aux autres. b) La société est une réalité spécifique, elle n'est pas qu'une addition d'individus. 2) Conséquence de l'individualisme : il rend incapable de comprendre ce qu'un individu doit à la société. 3) Conséquences du dépassement de l'individualisme : il permet de comprendre que : a) l'être humain n'est pas essentiellement un individu, c'est-à-dire une simple réalité biologique, qui, comme telle, n'est encore qu'animale. b) l'être individuel reçoit son humanité de la société qui lui donne les caractères propres au genre humain : langage, pensée, savoir, savoir-faire. 4) Conclusions : a) L'humanité essentielle est dans la société. b) L'individualité humaine n'est finalement qu'une idée sans réalité en elle-même.. »

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