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Aristote

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L'amitié semble aussi constituer le lien des cités, et les législateurs paraissent y attacher un plus grand prix qu'à la justice même : en effet, la concorde, qui paraît bien être un sentiment voisin de l'amitié, est ce que recherchent avant tout les législateurs, alors que l'esprit de faction, qui est son ennemi, est ce qu'ils pourchassent avec le plus d'énergie. Et quand les hommes sont amis il n'y a plus besoin de justice, tandis que s'ils se contentent d'être justes ils ont en outre besoin d'amitié, et la plus haute expression de la justice est, dans l'opinion générale, de la nature de l'amitié. Aristote

« L'amitié semble aussi constituer le lien des cités, et les législateurs paraissent y attacher un plus grand prix qu'à la justice même : en effet, la concorde, qui paraît bien être un sentiment voisin de l'amitié, est ce que recherchent avant tout les législateurs, alors que l'esprit de faction, qui est son ennemi, est ce qu'ils pourchassent avec le plus d'énergie.

Et quand les hommes sont amis il n'y a plus besoin de justice, tandis que s'ils se contentent d'être justes ils ont en outre besoin d'amitié, et la plus haute expression de la justice est, dans l'opinion générale, de la nature de l'amitié. L'homme étant par nature un être social, la bonne marche de la cité ne peut reposer sur un principe abstrait, aussi noble soitil.

A la seule justic e doit donc se joindre l'amitié, sentiment c oncret et vécu.

C e texte est cout, mais chaque mot compte. A nalysez avec précision l e s diverses notions, en particulier celle, fondamentale d'amitié.

Utilisez au mieux vos connaissances de c ours sur c e sujet. T oute cité repose s ur la justice.

M ais la justice s uffit-elle à définir l'ordre de la cité ? U ne cité fondée sur une alliance établie en vue d'empêcher les injustices réciproques et de favoriser les échanges remplit-elle toutes les fins de la c ité ? A ris tote affirme l'insuffisance de la justice et la néc essité politique de l'amitié.

L'amitié n'est pas un supplément, un moyen de vivre agréablement dans d e s c i t é s qui pourraient se pass er d'elle, mais quelque chos e d'essentiel à la cité elle-même, tout en étant au-delà de l'ordre juridique s trict. T oute cité est faite d'hommes divers.

Toute cité suppose donc un lien entre les individus qui la composent.

C e lien, s elon A ristote, est l'amitié.

M ais l'amitié n'est-elle pas purement d'ordre affectif ? Ici, l'amitié apparaît c omme l'effet d'une néces sité politique même le législateur s'en préoccupe, comme s'il fallait rec hercher quelque chose qui est plus et autre que politique, l'amitié, de préférence à ce qui est purement politique, pour que l'ordre politique lui-même puisse exister.

C 'est que la cité est « une communauté du bien-vivre », et non une communauté strictement juridique, défensive et économique. Il existe c ertes une amitié contingente et particulière, qui naît entre certains individus dans la cité sans avoir rapport à la cité.

A insi peuvent se cons tituer des groupes qui sont comme étrangers au reste de la cité et se constituent contre elle.

C 'est ainsi que naissent les factions. C e que veut le législateur sous le nom de c oncorde, c 'est une sorte d'amitié coextensive à la cité elle-même : une amitié entre tous les citoyens comme tels, non une amitié entre certains citoyens qui les s éparerait des autres, et un accord de tous sur leurs intérêts communs : en un mot la volonté de bien-vivre ensemble, ce qui es t la fin même de la cité.

La justice est insuffisante, car s'il n'y a que la justic e, l'homme cherchera l'amitié dans des groupes distincts de la cité, et celle-ci ne réalis era pas la communauté du bien-vivre : le lien de réciprocité exige en plus un lien de concorde, c'est-à-dire un lien d'amitié.

M ais, inversement, l'amitié semble faire l'oeuvre de la justice et remplir s a fonction : ce n'es t pas par stricte justice mais par amitié que je donne son dû à mon ami, et à mon c oncitoyen si nous sommes dans une c ité véritable.

C ar si l'amitié est la plus haute, forme de la justice, elle c omprend en elle le reste de la jus tice, alors que l'inverse n'est pas vrai. Né à Stagire (M acédoine) en 384 av.

J.-C ., mort à C halcis (Eubée) en 322. Fils du médecin Nic omaque, il vint à A thènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de s on maître, et mal vu à A thènes en sa qualité de M acédonien, A ristote fonda une école à A xos, en T roade.

La mort tragique de son ami H ermias, livré aux P erses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, P hilippe, roi de M acédoine, lui confia l'éducation d'A lexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 3 3 5 , A ristote revint à A thènes, et y fonda l'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'A ris tote y devisait avec ses élèves, tout en se promenant.

A la mort d'A lexandre, en 323, A ristote quitta A thènes et s e retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sort de Socrate et voulut « épargner aux A théniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'A réopage le condamna à mort par c ontumace.

Il mourut au mois d'août.

A ristote peut disputer à P laton le titre de plus grand philosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.

A ristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.

En philosophie, il est disc iple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dans l'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes , notamment la théorie de la hiérarchie des idées.

A ristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des c oncepts, les relations étant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plus généraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substanc e ou essence, quantité, relation, qualité, ac tion, pas sion, lieu, temps, situation et manière d'être.

C e sont les points de vue à partir desquels l'esprit peut considérer les choses .

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer une chose relativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident. L'expérience est indispensable à l'entendement, et A ristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, ne partage pas la théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité es t l e résultat d'un mouvement de la matière vers la forme.

C 'est l'ac te, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, par opposition à la puissance.

La fleur est puiss ance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sans matière, est l'acte pur.

La nature est un effort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu, pensée parfaite, se pense lui-même, une pensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la P ensée de la pensée ».

La pensée politique d'A ristote n'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est la société par excellence.

Il distingue trois formes de gouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démoc ratie.

Il en prévoit aussi l e s altérations, qui sont la tyrannie, l'oligarchie e t la démagogie.

P endant des s i è c l e s , A ristote a représ enté l e s bornes de la s c i e n c e humaine.

L e s interprétations , exégèses et commentaires d e son oeuvre furent innombrables, dès l'antiquité.

T héophraste, qui lui s u c c é d a à l a t ê t e d u L y c é e .

Eudème, P hanias, Straton de Lampsaque, A nis-toxène d e T arente, Démétrios de P halère, C ritolaüs de P h a s é l i s , D iodore de T y r e t Hérac lide de P ont furent les principaux philosophes aristotélic iens ou péripatéticiens.

P uis, A ndronic us de Rhodes et A lexandre d'A phrodis e furent les grands propagateurs de la doctrine, le premier en c ommentant les oeuvres d'A ristote, le s econd en ouvrant une école péripatétic ienne à A lexandrie.

C 'est grâce aux M usulmans et, en particulier à A verrhoès, que l'héritage fut trans mis au M oyen A ge.

Saint Thomas d'A quin fit de l'aris totélisme la doctrine officielle de l'Église.

A partir de la Renaissanc e, la pensée d'A ristote commença d'être attaquée. Oeuvres principales : La C onstitution d'A thènes, l'O rganon, la P hysique, le C iel, la Méc anique, la P oétique, la Politique, l'A rne, la M étéorologie, la M orale à Nicomaque, la Rhétorique, la M orale à Eudème, l'His toire des animaux, la M étaphysique.

U n grand nombre de ces ouvrages furent rédigés par les disc iples d'A ris tote, dont Diogène Laërce a écrit la vie.. »

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