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Aristote

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La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant en un juste milieu relatif à nous, lequel est déterminé rationnellement (sous la forme d'un rapport) et comme le déterminerait l'homme prudent. C'est un juste milieu entre deux vices, l'un par excès et l'autre par défaut; et c'est encore un juste milieu dans la mesure où certains vices sont au-dessous, et d'autres au-dessus de « ce qu'il faut », dans le domaine des affections aussi bien que des actions, tandis que la vertu, elle, découvre et choisit la position moyenne. C'est pourquoi, dans l'ordre de la chose et de la définition exprimant l'essence, la vertu est un juste milieu, tandis que dans l'ordre de l'excellence et de l'accompli, c'est un sommet. Aristote

« La sagess e pratique ou prudence c onstitue selon A ristote le principe qui permet d'accéder à la "vérité pratique".

Son exercice consiste en effet à faire apparaître les c hoses telles qu'elles sont, en trouvant l'attitude qui convient à une situation donnée.

La conception aristotélic ienne de l'homme prudent s'oppose ainsi au relativisme de l' "homme mesure".

Si celui-ci constitue bien une mes ure (norme), ce n'est en aucun cas au sens où, c omme le soutient P rotagoras, ce serait à lui de fixer, selon sa perception, la valeur des choses.

A u contraire, l'homme prudent se conforme, dans la justesse de son jugement et de son action, à la nature véritable des choses. "La vertu est une disposition à agir d'une façon délibérée, consistant en un juste milieu relatif à nous, lequel est déterminé rationnellement (sous la forme d'un rapport) et comme le déterminerait l'homme prudent.

C'est un juste milieu entre deux vices, l'un par excès et l'autre par défaut; et c'est encore un juste milieu dans la mesure où certains vices sont au-dessous, et d'autres au-dessus de « ce qu'il faut », dans le domaine des affections aussi bien que des actions, tandis que la vertu, elle, découvre et choisit la position moyenne.

C'est pourquoi, dans l'ordre de la chose et de la définition exprimant l'essence, la vertu est un juste milieu, tandis que dans l'ordre de l'excellence et de l'accompli, c'est un sommet." ARISTOTE. A ristote récapitule sa définition de la vertu morale, qui fait intervenir, plutôt qu'un principe rationnel abstrait, une rationalité propre à l'action, faite de juste mesure et incarnée par l'homme prudent (phronimos) qui fait intervenir à bon e s c i e n t s a faculté de calcul (logistikon). Remarquons d'emblée que pour A ristote, la norme de l'action vertueuse n'es t pas un principe général, mais un être de chair et d'os : c'est l'homme prudent.

Lui seul est apte à déterminer le juste milieu, qui n ' e s t p a s défini de façon purement mathématique (comme 7 serait la moyenne arithmétique de 2 et d e 1 2 , puisque (12+2)/2 = 7, e t 6, leur moyenne géométrique : 2/6 = 6/12).

S'il y a du défaut et de l'excès dans le domaine de l'action, il faut en juger d'un point de vue qualitatif. La définition aristotélicienne de la vertu prend place dans une doc trine des facultés de l'âme.

La partie désirante de l'âme connaît plusieurs régimes : la convoitise (intempérance des désirs du ventre et du bas-ventre) ; l'impulsion (emportement, colère); le souhait.

C e dernier n'est pas intrinsèquement rationnel (on peut en effet souhaiter l'impossible), mais il est plus a c c e s sible que les deux autres à la raison.

Une fois éveillé le souhait, la faculté pratique de l'âme calcule et fait le choix des moyens appropriés à ce souhait.

C 'es t ici que la vertu de prudence intervient : elle introduit dans la matière du s ouhait la forme d'une délibération relative à ce qui est en notre pouvoir.

Toutefois, cette prudence n'a pas le pouvoir de modifier la direction du souhait.

La décision qui suit la délibération ne fait qu'entériner la cohérence de la fin s ouhaitée avec les moyens retenus.

« M ais la délibération (oeuvre de la raison c alculatrice) ne porte pas sur les fins, mais seulement sur les moyens d'atteindre les fins ».

(III, 5) Faut-il en conc lure que la raison dans l'ac tion se borne à un rôle d'intendance ? Q ue nous ne pouvons changer nos désirs ? Il reste que, pour A ris tote, « le méchant, tout comme l'homme de bien, est cause par lui-même de ses actions, même s'il n'est pas la cause de la fin ».

Il y a bien quelque chose de contingent dans les diverses dispositions des hommes à agir.

Q uelque chose qu'ils ont l'impression de ne pas avoir chois i (tempérament, tendances, etc.).

Ils n'en s ont pas moins responsables de leurs actes.

En ce sens, M erleau-P onty pourra dire : « La gloire des résistants, comme l'indignité des collaborateurs, suppose la contingence de l'Histoire, sans laquelle il n'y aurait pas de c oupables en politiques, mais aussi sa rationalité, sans laquelle il n'y aurait que des fous ». Né à Stagire (M acédoine) en 384 av.

J.-C ., mort à C halcis (Eubée) en 322. Fils du médecin Nic omaque, il vint à A thènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de s on maître, et mal vu à A thènes en sa qualité de M acédonien, A ristote fonda une école à A xos, en T roade.

La mort tragique de son ami H ermias, livré aux P erses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, P hilippe, roi de M acédoine, lui confia l'éducation d'A lexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 3 3 5 , A ristote revint à A thènes, et y fonda l'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'A ris tote y devisait avec ses élèves, tout en se promenant.

A la mort d'A lexandre, en 323, A ristote quitta A thènes et s e retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sort de Socrate et voulut « épargner aux A théniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'A réopage le condamna à mort par c ontumace.

Il mourut au mois d'août.

A ristote peut disputer à P laton le titre de plus grand philosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.

A ristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.

En philosophie, il est disc iple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dans l'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes , notamment la théorie de la hiérarchie des idées.

A ristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des c oncepts, les relations étant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plus généraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substanc e ou essence, quantité, relation, qualité, ac tion, pas sion, lieu, temps, situation et manière d'être.

C e sont les points de vue à partir desquels l'esprit peut considérer les choses .

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer une chose relativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident. L'expérience est indispensable à l'entendement, et A ristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, ne partage pas la théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité es t l e résultat d'un mouvement de la matière vers la forme.

C 'est l'ac te, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, par opposition à la puissance.

La fleur est puiss ance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sans matière, est l'acte pur.

La nature est un effort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu, pensée parfaite, se pense lui-même, une pensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la P ensée de la pensée ».

La pensée politique d'A ristote n'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est la société par excellence.

Il distingue trois formes de gouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démoc ratie.

Il en prévoit aussi l e s altérations, qui sont la tyrannie, l'oligarchie e t la démagogie.

P endant des s i è c l e s , A ristote a représ enté l e s bornes de la s c i e n c e humaine.

L e s interprétations , exégèses et commentaires d e son oeuvre furent innombrables, dès l'antiquité.

T héophraste, qui lui s u c c é d a à l a t ê t e d u L y c é e .

Eudème, P hanias, Straton de Lampsaque, A nis toxène d e T arente, Démétrios d e P halère, C ritolaüs de Phasélis, Diodore de Tyr et Hérac lide de P ont furent les principaux philosophes aristotélic iens ou péripatéticiens.

P uis, A ndronic us de Rhodes et A lexandre d'A phrodis e furent les grands propagateurs de la doctrine, le premier en c ommentant les oeuvres d'A ristote, le s econd en ouvrant une école péripatétic ienne à A lexandrie.

C 'est grâce aux M usulmans et, en particulier à A verrhoès, que l'héritage fut trans mis au M oyen A ge.

Saint Thomas d'A quin fit de l'aris totélisme la doctrine officielle de l'Église.

A partir de la Renaissanc e, la pensée d'A ristote commença d'être attaquée. Oeuvres principales : La C onstitution d'A thènes, l'O rganon, la P hysique, le C iel, la Méc anique, la P oétique, la Politique, l'A rne, la M étéorologie, la M orale à Nicomaque, la Rhétorique, la M orale à Eudème, l'His toire des animaux, la M étaphysique.

U n grand nombre de ces ouvrages furent rédigés par les disc iples d'A ris tote, dont Diogène Laërce a écrit la vie.. »

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