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Aristote

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Les gens qui font du mot égoïste un terme de réprobation appellent égoïstes ceux qui, qu'il s'agisse de richesses, d'honneurs, de plaisirs corporels, prennent la part la plus grande ; tels sont en effet, pour la plupart des hommes, les objets de leurs désirs et de leurs efforts, car ils pensent que ce sont les plus grands des biens ; c'est pourquoi ce sont ceux qu'on se dispute le plus. Or, quand on place là son ambition, on s'abandonne à ses convoitises et, en général, à ses passions, et par conséquent à la partie irrationnelle de l'âme. Comme c'est là le cas de la plupart des hommes, la signification du mot vient de cet "égoïsme" de la masse, qui est vile. C'est donc avec justice qu'on méprise ceux qui sont égoïstes de cette manière. Que l'on appelle communément égoïstes ceux qui cherchent à se procurer ces sortes de biens, la chose est claire. Car s'il se trouve un homme qui s'applique constamment à accomplir plus que tout autre des actes de justice, de tempérance, ou de tout autre vertu, qui, en un mot, se réserve toujours à lui-même le beau - personne ne qualifiera cet homme d'égoïste ni ne le blâmera. Et pourtant c'est celui-là qui semblerait plutôt être égoïste ; il cherche, en tout cas, à s'assurer à lui-même les choses les plus belles, les biens suprêmes ; il veut contenter la partie de lui-même qui a l'autorité souveraine, et il lui obéit en tout. Aristote

« PRESENTATION DE L' "ETHIQUE A NICOMAQUE" DE ARISTOTE Au regard de la tripartition du savoir classique dans l'Antiquité (logique, physique et éthique), l'Éthique à Nicomaque constitue l'oeuvre la plus aboutie de la partie éthique.

En délimitant le champ des affaires humaines par exclusion de la nature et du divin, elle constitue le premier effort pour penser l'action humaine de manière immanente et autonome et lui reconnaître ainsi une positivité ontologique.

Aristote (384-322 av.

J.-C.) y opère en effet une critique de ses prédécesseurs, qui ne voient dans l'action humaine qu'un domaine d'application pour des principes extérieurs, que ce soient les dieux de la pensée tragique, les formes platoniciennes ou plus pragmatiquement, les techniques de la sophistique. ARISTOTE : DEUX FORMES D'ÉGOÏSME La tradition judéo-chrétienne fait de l'amour d'autrui une sorte d'obligation.

A l'égoïsme moralement condamnable, elle oppose l'altruisme, le dévouement aux autres.

Les analyses d'Aristote présentent une autre problématique : même lorsque j'aime les autres, c'est, en un sens, toujours moi-même que jaime.

Mais il faut alors distinguer deux formes d'égoïsme, car l'égoïsme vulgaire ne peut rendre compte de l'amitié dont est capable "l'égoïsme" de l'homme vertueux. des actes personne égoïste ; contenter « Les gens qui font du mot égoïste un terme de réprobation appellent égoïstes ceux qui, qu'il s'agisse de richesses, d'honneurs, de plaisirs corporels, prennent la part la plus grande ; tels sont en effet, pour la plupart des hommes, les objets de leurs désirs et de leurs efforts, car ils pensent que ce sont les plus grands des biens ; c'est pourquoi ce sont ceux qu'on se dispute le plus.

Or, quand on place là son ambition, on s'abandonne à ses convoitises et, en général, à ses passions, et par conséquent à la partie irrationnelle de l'âme.

Comme c'est là le cas de la plupart des hommes, la signification du mot vient de cet "égoïsme" de la masse, qui est vile.

C'est donc avec justice qu'on méprise ceux qui sont égoïstes de cette manière.

Que l'on appelle communément égoïstes ceux qui cherchent à se procurer ces sortes de biens, la chose est claire.

Car s'il se trouve un homme qui s'applique constamment à accomplir plus que tout autre de justice, de tempérance, ou de tout autre vertu, qui, en un mot, se réserve toujours à lui-même le beau ne qualifiera cet homme d'égoïste ni ne le blâmera.

Et pourtant c'est celui-là qui semblerait plutôt être il cherche, en tout cas, à s'assurer à lui-même les choses les plus belles, les biens suprêmes ; il veut la partie de lui-même qui a l'autorité souveraine, et il lui obéit en tout.

» ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, IX, 8, 1168-1169 b articulation formelle du texte « Les gens qui font du mot égoïste...

; tels sont en effet, pour a plupart des hommes...

car...'; c'est pourquoi ce sont eux qu'on se dispute le plus.

Or, quand..., on s'abandonne à...

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Comme c'est là le cas de la plupart des hommes, la signification du mot...

C'est donc...

Que l'on appelle communément égoïstes ceux qui...

Car s'il se trouve un homme qui... Et pourtant c'est celui-là qui semblerait plutôt être égoïste ; il cherche en tout cas, à...

; il veut contenter la partie de lui-même qui a l'autorité souveraine...

» questions indicatives D'où vient « la signification du mot » égoïste ? Pourquoi (en quoi) la source du mot est-elle « vile » ? En quoi cela a-t-il des conséquences (et lesquelles) sur la signification du mot ? Y a-t-il, selon Aristote, plusieurs « manières » d'être « égoïste» ? Si oui, lesquelles ? Comment comprenez-vous « et pourtant c'est celui-là qui semblerait plutôt être égoïste » ? Quel est l'enjeu de ce texte ? Qu'est-ce qu'Aristote veut faire apparaître ? Que pensez-vous de sa position et de son argumentation ? Vous paraît-elle « renversante » ? ordre des idées 1) Analyse de l'égoïsme vulgaire. -Exemples d'égoïsmes : rechercher certains biens (richesses etc.) au détriment des autres hommes. - Ses sources : cette forme d'égoïsme résulte d'un abandon aux désirs et aux passions, ainsi que d'une confusion sur la nature des vrais biens. -Extension d'un tel égoïsme: il est très répandu ; la plupart des hommes cherchent des satisfactions de ce genre.

Ce. »

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