Aide en Philo

Arendt: liberté et volonté

Extrait du document

Il semble qu'on puisse affirmer que l'homme ne saurait rien de la liberté intérieure s'il n'avait d'abord expérimenté une liberté qui soit une réalité tangible dans le monde. Nous prenons conscience d'abord de la liberté ou de son contraire dans notre commerce avec d'autres, non dans le commerce avec nous-même. Avant de devenir un attribut de la pensée ou une qualité de la volonté, la liberté a été comprise comme le statut de l'homme libre, qui lui permettrait de se déplacer, de sortir de son foyer, d'aller dans le monde et de rencontrer d'autres gens en actes et en paroles. Il est clair que cette liberté était précédée par la libération : pour être libre, l'homme doit s'être libéré des nécessités de la vie. Mais le statut d'homme libre ne découlait pas automatiquement de l'acte de libération. Être libre exigeait, outre la simple libération, la compagnie d'autres hommes, dont la situation était la même, et demandait un espace public commun où les rencontrer — un homme politiquement organisé, en d'autres termes, où chacun des hommes libres pût s'insérer par la parole et par l'action. Arendt

« « Il semble qu'on puisse affirmer que l'homme ne saurait rien de la liberté intérieure s'il n'avait d'abord expérimenté une liberté qui soit une réalité tangible dans le monde.

Nous prenons conscience d'abord de la liberté ou de son contraire dans notre commerce avec d'autres, non dans le commerce avec nous-même.

Avant de devenir un attribut de la pensée ou une qualité de la volonté, la liberté a été comprise comme le statut de l'homme libre, qui lui permettrait de se déplacer, de sortir de son foyer, d'aller dans le monde et de rencontrer d'autres gens en actes et en paroles.

Il est clair que cette liberté était précédée par la libération : pour être libre, l'homme doit s'être libéré des nécessités de la vie.

Mais le statut d'homme libre ne découlait pas automatiquement de l'acte de libération.

Être libre exigeait, outre la simple libération, la compagnie d'autres hommes, dont la situation était la même, et demandait un espace public commun où les rencontrer — un homme politiquement organisé, en d'autres termes, où chacun des hommes libres pût s'insérer par la parole et par l'action.

» ARENDT. INSPIREZ-VOUS DE CES LIGNES.

NE LES RECOPIEZ PAS ;-) Introduction Pour le stoïcien Épictète, la véritable liberté est la liberté de penser car c'est la seule à dépendre exclusivement de soi.

Or comment la connaître et la reconnaître dans la vie quotidienne si elle reste intérieure à un individu ? Pour Hannah Arendt, le domaine de la vie humaine où la liberté est en jeu est l'action, notamment la politique. Comment devient-on libre et comment l'homme prend-il conscience de sa liberté ? Quel est le cheminement de la liberté ? Quels sont les différents domaines de la liberté et quels sont les liens entre eux ? En répondant à ces questions, Hannah Arendt établit un lien étroit entre liberté et politique. 1.

La liberté intérieure n'existe pas sans rapport au monde Dans la première partie (du début à « non dans le commerce avec nous-même »), Arendt pose une hypothèse philosophique : il n'y a pas de liberté intérieure sans liberté extérieure. A.

L'expérience du monde Arendt commence son texte par une hypothèse (« Il semble que ») qui remet en question la tradition philosophique affirmant que la liberté intérieure ou le libre arbitre sont premiers.

En effet, l'homme n'aurait pas d'abord conscience de sa liberté intérieure, c'est-à-dire sa liberté de penser, s'il n'avait « d'abord expérimenté une liberté qui soit une réalité tangible dans le monde ».

La conscience de la liberté implique donc que l'homme en ait fait l'expérience et qu'ainsi sa liberté se soit concrétisée sous forme de « réalité tangible ».

La seule expérience intérieure de la liberté semble insuffisante à la faire vivre.

Le problème n'est finalement pas de savoir ce qui existe mais ce que l'on connaît en premier. B.

Le rapport à autrui Aussi « nous prenons conscience d'abord de la liberté ou de son contraire dans notre commerce avec d'autres, non dans le commerce avec nous-même ».

La liberté ou son contraire, par exemple l'esclavage ou l'aliénation, ou plus simplement la contrainte, suscite un sentiment immédiat dont chacun peut faire l'expérience.

Ce sentiment ne se manifeste pas si l'on s'en tient à ses seules réflexions : autrui est la médiation nécessaire pour prendre conscience de la liberté.

Pour Hegel, c'est plus généralement la prise de conscience de soi qui nécessite le rapport dialectique avec autrui : l'être prend conscience de lui-même dans un processus d'identification entre soi et soi.

Grâce à la négation de son identité par l'autre, il s'instaure la distance nécessaire à l'identification : l'être n'est plus un être en soi mais un être pour soi. [Transition] Ainsi, penser sa liberté ne pourrait se faire paradoxalement qu'en sortant de ses pensées, en entrant dans le monde et en rencontrant autrui.

Mais comment s'opère ce processus ? 2.

La liberté implique une libération Dans la deuxième partie du texte (de « Avant de devenir un attribut » jusqu'à « des nécessités de la vie »), Arendt établit un lien chronologique puis logique entre les différentes étapes de la conscience de la liberté selon ses modes d'expression. A.

La liberté comme statut Dans la première phrase de ce deuxième paragraphe, Arendt oppose deux moments de la compréhension de la liberté.

La liberté telle qu'elle est perçue par la tradition philosophique est tributaire des caractéristiques psychologique et morale de l'individu : la liberté en tant qu'« attribut de la pensée ou [...] qualité de la volonté » désigne la capacité qu'a l'homme à se déterminer par lui-même, par sa raison sans être soumis à ses passions.

À cette liberté Arendt oppose un sens plus originel : celui de « statut de l'homme libre, qui lui permettrait de se déplacer, de sortir de son foyer, d'aller dans le monde et de rencontrer d'autres gens en actes et en paroles ».

Cette liberté désigne la condition de l'homme en tant qu'il n'est pas un esclave, mais un citoyen dans la mesure où il est à lui-même son propre maître et où il participe à la vie de la cité. B.

La libération qui la précède. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles