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Arendt

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La perpétuité des processus de travail est garantie par le retour perpétuel des besoins de la consommation ; la perpétuité de la production n'est assurée que si les produits perdent leur caractère d'objets à employer pour devenir de plus en plus des choses à consommer, ou en d'autres termes, si l'on accélère tellement la cadence d'usure que la différence objective entre usage et consommation, entre la relative durabilité des objets d'usage. La transformation des objets d'usage en produits de consommation et le va-et-vient rapide des biens de consommation, devient finalement insignifiante. Avec le besoin que nous avons de remplacer de plus en plus vite les choses de-ce-monde qui nous entourent, nous ne pouvons plus nous permettre de les utiliser, de respecter et de préserver leur inhérente durabilité ; il nous faut consommer, dévorer, pour ainsi dire, nos maisons, nos meubles, nos voitures comme s'il s'agissait des « bonnes choses » de la nature qui se gâtent sans profit à moins d'entrer rapidement dans le cycle incessant du métabolisme humain. C'est comme si nous avions renversé les barrières qui protégeaient le monde, l'artifice humain, en le séparant de la nature, du processus biologique qui se poursuit en son sein comme des cycles naturels qui l'environnent, pour leur abandonner, pour leur livrer la stabilité toujours menacée d'un monde humain. Arendt

« « La perpétuité des processus de travail est garantie par le retour perpétuel des besoins de la consommation ; la perpétuité de la production n'est assurée que si les produits perdent leur caractère d'objets à employer pour devenir de plus en plus des choses à consommer, ou en d'autres termes, si l'on accélère tellement la cadence d'usure que la différence objective entre usage et consommation, entre la relative durabilité des objets d'usage.

La transformation des objets d'usage en produits de consommation et le va-et-vient rapide des biens de consommation, devient finalement insignifiante.

Avec le besoin que nous avons de remplacer de plus en plus vite les choses de-ce-monde qui nous entourent, nous ne pouvons plus nous permettre de les utiliser, de respecter et de préserver leur inhérente durabilité ; il nous faut consommer, dévorer, pour ainsi dire, nos maisons, nos meubles, nos voitures comme s'il s'agissait des « bonnes choses » de la nature qui se gâtent sans profit à moins d'entrer rapidement dans le cycle incessant du métabolisme humain.

C'est comme si nous avions renversé les barrières qui protégeaient le monde, l'artifice humain, en le séparant de la nature, du processus biologique qui se poursuit en son sein comme des cycles naturels qui l'environnent, pour leur abandonner, pour leur livrer la stabilité toujours menacée d'un monde humain.» ARENDT. ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § Ce texte est tiré de La condition de l’homme moderne de H.

Arendt et analyse les relations entre le travail d’une part et la consommation d’autre part.

Ce texte analyse le processus de la consommation, comme un processus continuel et toujours renouvelé, et ce par le moyen de la transformation des objets en objets de consommation, qui ne servent plus comme quelque chose d’utile mais comme ce qui doit être consommé et usé rapidement afin d’être remplacé.

La consommation est alors un processus qui s’entretient lui-même par le besoin qu’elle engendre chez les consommateurs de toujours remplacer les objets qui l’entourent. § Le propos du texte est d’une part de montrer comment la durabilité de la consommation et de la production provient de la perte de leur caractère propre des objets qui passent de l’usage à la consommation. § Cette perpétuité de la consommation ne repose que sur les consommateurs qui mettent par là en exergue ce nouveau besoin, crée par la consommation et qui la crée en retour, de remplacer toujours plus vite les objets du monde qui les entoure.

C’est alors l’artifice pur du monde humain qui est à l’œuvre dans le monde moderne, artifice qui est mis en exergue au détriment de la nature. § Comment ce texte analyse-t-il la consommation à travers les objets qu’elle utilise, faisant de la production et de sa perpétuité le fruit d’un processus de consommation s’entretenant lui-même et faisant apparaître des nouveaux besoins chez l’homme, touts plus éloignés de la nature, besoins que crée la consommation et qui perpétuent en retour la consommation, faisant d’elle un cercle sans fin ? PROPOSITION DE PLAN. I) valeur d’usage et consommation des objets. § Travail et consommation vont de paire pour Arendt, dans la mesure où les processus de travail sont entretenus par la perpétuité des processus de consommation, ce qui permet à Arendt de faire une analyse des processus même de la consommation.

Or, c’est précisément par les objets de la consommation que celle-ci peut être analysée, dans la mesure où c’est proprement leur statut particulier qui va permettre de comprendre celui de la consommation. § En effet, si la consommation est quelque chose de durable, qui se perpétue sans cesse, entraînant avec elle la perpétuation des processus de travail, c’est parce que le statut des objets et surtout le rapport des hommes aux objets s’est modifié avec l’apparition de la société moderne.

La consommation est donc à la fois ce qui détermine le statut des objets et ce qui en modifie le rapport aux hommes, mais elle est également ce qui est engendré par les changements des rapports entre les sujets et les objets, ce qui fait que consommation, travail et condition moderne sont des processus qui s’entretiennent eux-mêmes, formant un engrenage non divisible, dont chacune des parties influence le mouvement des autres et donc le tout.. »

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