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Abolir le travail et libérer le temps est-ce la même chose ?

Extrait du document

« Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en conclusion, au terme d'une argumentation documentée. Il nous interroge sur l'identité dont les deux termes sont : « abolir le travail » et « libérer le temps ».

Il s'agit donc de penser les rapports qu'entretiennent entre elles les notions de temps et de travail. Le travail peut être défini comme l'activité consistant à transformer la nature (au sens large) en vue de la satisfaction de besoins.

C'est parce que l'homme a un certain nombre de besoin que le travail apparaît nécessaire.

Il s'oppose alors au loisir qui ne répond pas à une nécessité.

Le travail, en tant qu'activité, occupe du temps, en tant qu'activité nécessaire, accapare du temps.

Il y a donc un temps minimal de travail, qui, du fait des besoins de l'homme, apparaît irréductible. Reste en suspend la question de savoir a quel point le temps de travail est réductible : pourrait-on par exemple imaginer des sociétés dans lesquelles la transformation de la nature serait entièrement opérée par des machines ? Sans répondre d'emblée, nous retenons que la technique réduit à première vue le temps de travail humain.

Elle constituerait alors un moyen d'abolition du travail. « Libérer le temps » suggère bien que celui-ci est accaparé par le travail : le temps libre est celui pendant le lequel je n'ai pas à travailler, celui pendant lequel je peux me consacrer à autre chose que mes besoins, libéré de la nécessité. Problématisation : Que, pour l'individu ou la communauté, réduire le travail libère du temps : c'est un fait.

Derrière les termes du sujet gît cependant un présupposé : il ne vise pas le temps au sens large, celui que nous donne l'horloge, mais un temps qui a pour nous de la valeur.

De quel temps si précieux s'agit-il ? Ce temps précieux, c'est bien celui ou l'homme n'est pas enchaîné à la nécessité d'oeuvrer pour ses besoins, celui qu'il peut enfin consacrer à sa propre constitution, c'est-à-dire par exemple celui où il décide de se constituer musicien, peintre, cinéphile etc.

De là émergent deux questions : I – Le temps est il plus précieux lorsqu'il est libre ? II – Le travail dérobe-t-il nécessairement le temps ? Proposition de plan : I – Le temps est il plus précieux lorsqu'il est libre ? Référence : Hegel « L'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement.

Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations.

Un homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité.

Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l'enfant : le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l'eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité.

Ce besoin revêt des formes multiples, jusqu'à ce qu'il arrive à cette manière de se manifester soi-même dans les choses extérieures, que l'on trouve dans l'oeuvre artistique. Mais les choses artistiques ne sont pas les seules que l'homme traite ainsi ; il en use pareillement avec lui-même, avec son propre corps, qu'il change volontairement, au lieu de le laisser dans l'état où il se trouve.

Là est le motif de toutes les parures, de toutes les élégances, fussent-elles barbares, contraires au goût, enlaidissantes, voire dangereuses.

». »

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