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A quoi servent les sciences ?

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. Introduction Les sciences sont une des fiertés de la civilisation moderne ; chacun s'accorde à leur reconnaître une importance et un prestige considérables et chacun pense pouvoir dire sans peine à quoi elles servent.

Pourtant, si l'on y regarde de plus près, l'utilité des sciences n'est pas si clairement établie.

Elles sont régulièrement décriées comme des distractions futiles et coûteuses : à quoi peut bien servir la connaissance de la structure d'un pétale de fleur ou le dénombrement des galaxies ? À quoi peut servir une initiation aux sciences pour un élève qui ne les pratiquera plus dans la suite de sa vie professionnelle ? Ces questions conduisent à poser celle de l'utilité des sciences comme un véritable problème philosophique.

À quoi donc servent les sciences ? Nous articulerons notre réflexion autour de trois axes principaux.

Nous nous interrogerons d'abord sur la vocation fondamentale de la science : est-elle censée « servir à » quelque chose ? Nous envisagerons ensuite le cas des sciences modernes et du conflit permanent entre la recherche d'applications et les exigences de la recherche fondamentale ; enfin, nous nous demanderons si la question de la fonction des sciences ne doit pas être replacée dans le cadre de l'interrogation sur la destination de la vie humaine. I.

Contemplation ou domination ? Le débat sur l'utilité ou la fonction des sciences est en fait presque aussi vieux que la science elle-même.

Les deux courants principaux consistent à tenir la science respectivement comme un but en soi ou comme un moyen pour d'autres fins. Connaître l'immuable. Les Grecs considéraient ainsi la science avant tout comme théoria, un des modes de la contemplation.

Ils pensaient en effet que la connaissance véritable ne peut porter que sur ce qui ne change pas, sur l'éternel.

Le monde terrestre échappait donc par définition à une investigation proprement scientifique.

La science prenait avant tout son sens dans la démarche spirituelle dont le tout est la philosophie. « Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques.

Au début, ce furent les difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfin la genèse de l'Univers.

Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance (et c'est pourquoi aimer les mythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe est composé de merveilleux).

Ainsi donc, si ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, il est clair qu'ils poursuivaient la science en vue de connaître et non pour une fin utilitaire.

Ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve: presque tous les arts qui s'appliquent aux nécessités, et ceux qui s'intéressent au bien-être et à l'agrément de la vie, étaient déjà connus, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.

Il est donc évident que nous n'avons en vue, dans la philosophie, aucun intérêt étranger.

Mais, de même que nous appelons homme libre celui qui est à luimême sa fin et n'est pas la fin d'autrui, ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit libre, car elle seule est sa propre fin.

» Aristote. Dans un passage de la « Métaphysique » (Livre A, chapitre 2), Aristote explique l'origine de la philosophie et le but qu'elle poursuit.

« Ce qui à l'origine poussa les hommes aux premières recherches philosophiques, c'était, comme aujourd'hui, l'étonnement .

» L'admiration et l'incompréhension devant le monde poussent l'homme à chercher à comprendre et à rendre compte de ce qui l'entoure.

Ainsi naît la philosophie, qui n'a d'autre but que de tendre à expliquer le monde. Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.

En effet, Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner.

La philosophie n'a point d'autre origine...

» L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.

L'étonnement consiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on ne comprend pas.

Le mot n'est pas à comprendre au sens moderne cad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel. Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui échappe à la routine, et dont il est clair qu'on ne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriques habituelles.

Or. »

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