Aide en Philo

A quoi servent les sciences ?

Extrait du document

« Introduction et Problématique: Dans leur diversité, les sciences nous apportent de la connaissance.

Avant même leur constitution, Aristote affirmait que la théorie apporte une satisfaction avant tout intellectuelle.

Doit-on admettre que l'intérêt des sciences reste du même ordre ? faut-il au contraire penser que les sciences ont aussi une utilité plus concrète ou pratique, et , dans l'affirmative, est-il possible d'en préciser la nature ? Relativement à une société où les sciences occupent une place de plus en plus importante, aussi bien en elles-mêmes que par leurs retombées plus ou moins directe, il peut être particulièrement intéressant de se demander à quoi servent les sciences. [I.

Une utilité « moderne »] L'idée que les sciences peuvent servir à quelque chose est aussi bien ancienne que récente, selon le sens que l'on donne au verbe « servir à ». Si l'on admet que tout apport d'une satisfaction peut être compris comme une modalité du « servir à », les sciences ont toujours servi à quelque chose - ne serait-ce qu'à satisfaire la curiosité, la soif de savoir, éventuellement à calmer l'inquiétude de l'homme face aux phénomènes qu'il ne pouvait initialement comprendre.

Toute compréhension intellectuelle ou toute connaissance (scientifique aussi bien que préscientifique) a de ce point de vue l'avantage de supprimer un peu de la distance existant entre l'homme et le monde : l'interprétation d'un phénomène naturel donne à celui-ci une teinture d'humanité en le transférant du monde objectif vers un monde conceptuel ou « subjectif » (au sens où il intègre alors la subjectivité humaine en général, et non une subjectivité individuelle).

Comprendre scientifiquement le monde, c'est alors en élaborer une version humaine - peut-être la meilleure version humaine possible -, et une telle humanisation prend aisément le sens d'une démonstration des capacités intellectuelles de l'homme en même temps qu'elle comble sa curiosité. Mais « servir à » peut être considéré d'un point de vue plus concret - au sens où les sciences pourraient nous rendre service - en modifiant, non seulement notre interprétation des choses, mais notre situation dans le monde : nos capacités à y agir, nos possibilités d'intervention sur la nature.

C'est déjà le point de vue que l'on trouve chez Bacon, qui est repris par Descartes et qui se trouve finalement confirmé par Auguste Comte : depuis la fin du Moyen Âge, il est bien admis que le savoir confère du pouvoir, et les sciences, alliées aux techniques qui en sont, au moins partiellement, les conséquences, doivent aider l'homme à devenir comme « maître et possesseur de la nature ».

La formule cartésienne ne fait sans doute que reprendre un projet déjà évoqué dans la Bible, mais elle lui confère une efficacité nouvelle à l'articulant à un savoir précis, dont les applications - telles que Descartes les prévoit permettront de changer la situation de l'homme dans le monde. Ce projet s'est révélé, dans l'histoire, tout à fait réalisable.

En effet, les Temps modernes montrent, depuis le XVII siècle, que les sciences n'en finissent pas de bouleverser les relations entre l'homme et la nature.

Loin de nous donner seulement un certain savoir, elles nous confèrent un pouvoir sur le monde - qui nous permet de l'explorer, d'y circuler de mieux en mieux, d'en modifier l'aspect, de l'exploiter.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles