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A quoi sert la technique ?

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« Les mots • quoi : ce pronom relatif désigne une chose : À quelle chose sert la technique ? Le sujet ne demande pas « à qui ». • servir : du latin servire, « être esclave », « être soumis ou dévoué à » ; agir, aider, contribuer à, participer. • technique : du grec teknê : c'est un savoir-faire propre à l'homme qui fabrique ce que la nature ne lui fournit pas. Les idées • Pensez à la distinction que faisait la philosophie grecque entre theôria, « connaissance contemplative », et teknê, « savoir-faire approprié, spécifique ».

La technique est toujours transformation d'une matière brute. • Bergson pense que l'homme est un homo faber avant d'être un homo sapiens : un fabricant avant d'être un sage. • Depuis Descartes, on considère que l'homme est comme «maître et possesseur de la nature ».

Cette maîtrise, à quoi sert-elle ? Quel est son intérêt ? La problématique Que faut-il attendre de la technique ? Transmise, mise en oeuvre en commun par le groupe social, c'est un fait culturel.

Quelle est la finalité de la technique ? L'opinion commune porte d'ailleurs des jugements contradictoires sur le développement technique : de l'émerveillement à la crainte, au rejet parfois.

Pourquoi ? Parce que seul l'homme agit sur la nature, seul il la transforme et fabrique ce que la nature ne lui procure pas.

Quelle est l'utilité de la technique et que vaut-elle ? Proposition de plan I.

La technique est libératrice a.

L'homme a survécu grâce à la technique Sans technique l'humanité n'aurait pas progressé.

La définition bergsonienne de l'homme comme homo faber – être qui fabrique des outils – rappelle que la technique n'est pas un phénomène récent.

Elle date de temps immémoriaux : elle est apparue avec l'humanité qui, pour survivre, a dû inventer des outils (cf le mythe platonicien d'Épiméthée et de Prométhée dans le Protagoras).

Ce mythe platonicien montre l'intelligence de l'homme et la nécessité d'accomplir un travail sur la nature pour s'en libérer. Dans le Protagoras de Platon, le personnage de Protagoras (célèbre sophiste) fait le récit du mythe de la situation originelle de l'homme.

Dépourvu de tout, nu et sans défense, celui-ci est à la merci d'une nature hostile et peu prodigue à son égard.

Chargé par les dieux de distribuer des qualités spécifiques à chaque animal, Prométhée accepte de déléguer cette mission à son frère Epiméthée qui, dans son empressement, oublie l'homme.

Pour éviter que ce dernier ne disparaisse et pour réparer l'étourderie d'Epiméthée, Prométhée dérobe le feu à Héphaïstos et la connaissance des arts à Athéna pour en faire présent à l'homme.

Mais les Dieux en sont irrités et punissent Prométhée pour sa forfaiture.

Les leçons de ce mythe sont très nombreuses.

D'abord, on peut remarquer que sans les arts et le feu (c'est-à-dire sans la technique), l'homme est dans un état de dénuement total.

Comparativement aux animaux, il ne dispose en effet d'aucun "outil naturel" : pas de bec, pas de crocs, pas de fourrure, pas de venin, pas d'agilité à la course… L'homme est donc contraint, sous peine de disparaître, de pallier la faiblesse de sa condition par l'usage d'outils et d'artifices divers.

La technique se donne par conséquent, d'abord, comme une nécessité vitale à laquelle nous devons notre survie et notre arrachement à la nature ainsi que notre spécificité.

Mais dans le mythe, il faut rappeler que les dieux punissent Prométhée et ce n'est pas seulement le vol qu'ils sanctionnent parce que celui-ci s'apparente plus fondamentalement à un viol : Prométhée a donné à l'homme le moyen d'être une sorte de dieu lui-même, un rival inattendu.

Par le développement des arts et des techniques, l'homme dispose d'un pouvoir extraordinaire.

Alors, le cadeau est peut-être empoisonné : ce pouvoir, l'homme peut-il le maîtriser ? Ce à quoi il doit sa survie ne risque-t-il pas de préparer paradoxalement sa disparition ? Si la technique est d'origine divine, elle procure un grand pouvoir, une immense responsabilité, et elle peut aussi se retourner contre ceux qui ne sont pas conscients des dangers qu'elle engendre. L'outil est un intermédiaire entre l'homme et la nature, il est un prolongement du corps anatomique.

A la différence des animaux, les hommes ne sont plus tributaires de leur propre capacité organique.

Leur possibilité d'action sur la nature se trouve ainsi considérablement agrandie.

Sans doute, l'usage d'outils est-il propre à des animaux.

Ainsi, par exemple, les singes peuvent contre leurs ennemis, se servir de pierres ou prendre tout ce qu'ils peuvent trouver qui a une force percutante.

Mais ces outils ne sot pas fabriqués, ils ne sont pas mis en réserve ou préparés.

Ils sont fournis par la Nature et utilisés dans l'urgence du moment.

Certains hominidés sont aussi capables de fabriquer des outils, d'emmancher deux bambous, par exemple.

Mais ces outils ne sont pas perfectionnés.

On peut affirmer que l'outil qui existe à l'état rudimentaire chez les animaux devient un caractère distinctif de l'espèce humaine. b.

L'homme progresse en inventant Les moments de l'histoire de l'humanité correspondent aux moments successifs du progrès technique.

Au fur et à. »

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