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A quoi sert la philosophie ?

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« On pourrait être tenté de dire que la philosophie ne sert pas à grand chose en ce qu'elle pose des problèmes sans donner de réponse, en ce qu'elle ne produit aucun véritable objet de consommation..., cela dit, ne peut-elle pas avoir une utilité ? Il vous faut alors remarquer que la notion d'utilité est toute relative : par exemple un couteau ne sert pas pour faire chauffer de l'eau C'est donc semble-t-il dans son rapport à une fin, à un but, que la notion d'utilité se défini.

Il faudra alors vous demander quelle fin peut permettre de penser une utilité de la philosophie.

Les éléments fournis ici sont succincts parce que ce sujet a déjà été abordé à plusieurs reprises sur le site de manière très proche. A.

Il n'est de pouvoir que technique • Avant l'avènement de la science et de la technique modernes, on pouvait se représenter la philosophie comme un savoir (connaissance du sens profond de l'univers et de l'homme) et comme un pouvoir (pouvoir de dominer nos passions et nos misères, de parvenir au bonheur).

Mais la philosophie ainsi interprétée doit avouer son échec.

Elle n'est pas un savoir déjà constitué, car les systèmes succèdent aux systèmes : on y dispute à l'infini sans jamais se convaincre.

Kant parlera de la philosophie comme un champ de bataille. La philosophie tentent de répondre à des questions outrepassant le champ de l'expérience possible.

Ces questions métaphysiques font de la philosophie un "champ de bataille" (Kant).

La réflexion philosophique sombre alors dans des antinomies dont elle ne parvient pas à sortir. L'illusion de toute métaphysique se révèle à travers les quatre antinomies qui permettent, concernant quatre « propriétés » du monde, de soutenir à la fois la thèse et l'antithèse. • Première antinomie : le monde a un commencement dans le temps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pas de commencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace. • Seconde antinomie : tout ce qui existe est composé d'éléments simples / il n'existe rien de simple dans le monde (divisibilité à l'infini). • Troisième antinomie : tout n'est pas soumis au déterminisme, il existe une causalité libre / il n'existe pas de causalité libre. • Quatrième antinomie : il existe un être nécessaire, comme partie ou cause du monde / il n'existe pas d'être nécessaire, ni dans le monde, ni en dehors. En l'absence du critère de l'expérience, la raison démontre aussi bien le pour que le contre.

Surgit alors le fantôme du scepticisme.

Mais Kant pense échapper au scepticisme justement en mettant à nu le sophisme, qui fait glisser d'une idée de la raison à son existence comme chose en soi objective. La raison est à elle-même son propre remède : c'est la démarche critique. Face à de telles impasses, le progrès scientifique doit s'affranchir de toute philosophie. • Aujourd'hui, seules la science et la technique semblent nous donner un savoir vérifiable et un pouvoir réel.

La science paraît avoir chassé la philosophie non seulement de l'étude du monde, mais encore de l'étude de l'homme. Après la physique, la chimie, la biologie, les « sciences humaines », à leur tour, sont devenues positives.

De même, la puissance technique semble rendre caduque la sagesse philosophique. B.

Le retour sur soi de la pensée Dans ces conditions, faut-il penser que la philosophie ne sert à rien ? Nullement, mais il faut comprendre que la philosophie n'est pas une connaissance comme les autres, qu'elle est avant tout un effort de réflexion.

La réflexion est un mouvement de retour de l'esprit sur soi-même (ré-flexion) qui ne se donne aucune connaissance nouvelle, mais qui s'interroge sur les connaissances qu'il avait déjà.

C'est ainsi que Socrate, le premier et le plus grand des philosophes, prétendait n'enseigner aucun savoir, mais faire réfléchir ses auditeurs.

Par exemple, Socrate demande à Ménon : « Qu'est-ce que la vertu ? » Et Ménon répond que « la vertu consiste à savoir commander aux hommes ». Socrate lui fait alors observer qu'un enfant et un esclave peuvent être vertueux et qu'il ne leur appartient pourtant pas de commander.

Ménon se trouble alors et cherche une autre définition.

On le voit, Socrate ne transmet à Ménon aucun savoir ; il se contente de poser des questions.

Ménon ne reçoit pas un enseignement, il réfléchit à ce qu'il savait déjà.

Grâce à Socrate, il met en question son propre savoir, il fait de la philosophie.. »

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