Aide en Philo

A quelles conditions le travail est-il un instrument de liberté ?

Extrait du document

 Envisageons la solution de ces multiples problèmes selon trois axes de réflexion dont les dépassements successifs permettront de répondre à la question de sujet:

 

-          Le travail est un instrument de liberté lorsqu’il nous libère de certaines servitudes, lesquelles justement ? et le peut-il  réellement.

-          Le travail est un instrument de liberté lorsqu’il est fait volontairement et par libre-choix, et non par contrainte.

-          Le travail est un instrument de liberté lorsque la contrainte, la nécessité que le travail impose peut, une fois dépassée par les efforts consentis,  être synonyme de  libération ?   

« Introduction. Visiblement, il n'est qu'à voir la description de la condition ouvrière dans Germinal d'Emile Zola pour prendre conscience que le travail dans la mine de charbon n'a rien d'une activité profondément attrayante.

Pourtant, c'est une forme ici bien spécifique de travail que décrit Emile Zola, un travail dont les caractéristiques sont l'épuisement des forces physiques, la maladie, l'aliénation de l'individu à un maître de chantier. Le sujet que nous avons traité : «A quelles conditions le travail est-il un instrument de liberté ?» demande justement de se dessaisir de ces jugements partiaux, voire négatifs sur le travail afin de se demander comment cette activité au travers de laquelle nous obtenons un salaire, activité nous permettant de répondre à nos besoins vitaux pourrait-elle être un instrument, c'est-à-dire un outil, un moyen utile pour accéder à la liberté.

Or qu'est-ce donc que cette liberté dont nous parle le sujet ? Comprenons rapidement que le rapport entre liberté et travail pose d'inextricables problèmes dont nous pouvons ici saisir les éléments essentiels.

Si la liberté est la capacité de se mouvoir sans contrainte, il est clair que le travail semble obligé, imposé sa nécessité au corps, en restreignant ses mouvements.

Si la liberté est la capacité de choisir, combien de travaux en question permettent-ils ce libre choix que l'on suppose ici péremptoirement? Si la liberté est synonyme de libération, comment peut-elle se faire, à quelles conditions le travail nous libère-t-il de certaines servitudes ? Envisageons la solution de ces multiples problèmes selon trois axes de réflexion dont les dépassements successifs permettront de répondre à la question de sujet: - Le travail est un instrument de liberté lorsqu'il nous libère de certaines servitudes, lesquelles justement ? et le peut-il réellement. Le travail est un instrument de liberté lorsqu'il est fait volontairement et par libre-choix, et non par contrainte. Le travail est un instrument de liberté lorsque la contrainte, la nécessité que le travail impose peut, une fois dépassée par les efforts consentis, être synonyme de libération ? 1 Les conditions du travail comme instrument libérateur. 1 Le travail nous libère de la servitude de la nature, il est libérateur.

Le travail que l'homme accomplit, lui permet de « se rendre maître et possesseur de la nature » nous dit Descartes et de ce fait de ne plus dépendre totalement des caprices de celle-ci.

Bien plus, c'est le pouvoir modificateur de l'homme sur la matière même qui lui permet de faire d'un monde étranger, voire même souvent hostile quelque chose de familier, qu'il peut modifier à sa guise, selon sa convenance et sa pouvoir créateur. 2 Le travail nous libère de la nécessité et du besoin, il est libérateur.

Le travail suppose une rémunération qui permet à l'homme de vivre et donc finalement l'éloigne du besoin et de la pauvreté.

Le pouvoir de l'argent permet encore aujourd'hui de débloquer certaines situations jugées tragiques.

Mais de quelle nécessité nous parlons ici ? Sartre nous montre justement que le travail nous libère du monde de la nécessité, et plus particulièrement du monde de la mondanité.

Le travail offre selon lui une amorce de libération concrète, même dans ces cas extrêmes, parce qu'il est d'abord négation de l'ordre contingent et capricieux qui est l'ordre du maître.

Au travail, l'opprimé n'a plus le souci de plaire au maître, il échappe au monde de la danse, de la politesse, de la cérémonie, de la psychologie; il n'a pas à deviner ce qu'il se passe derrière les yeux du chef, il n'est plus à la merci d'une humeur son travail, certes, lui est imposé à l'origine et on lui en vole finalement le produit.

Mais entre ces deux limites, il lui confère la maîtrise sur les choses ; le travailleur se saisit comme possibilité de faire varier à l'infini la forme d'un objet matériel en agissant sur lui selon certaines règles universelles.

En d'autres termes, c'est le déterminisme de la matière qui lui offre la première image de sa liberté. 3 Le travail nous libère de l'habitude et du conformisme, il est libérateur.

Sans nul doute la plupart des travaux sont monotones, mais pensez une seconde au travail de l'artisan boulanger qui est aussi souvent un véritable travail d'artiste.

Le pain qu'il propose se doit d'être différent de celui de la grande distribution qui est souvent sans goût car il y met quelque chose de plus, son savoir-faire et tout son amour.

Mais qu'en est-il de l'ouvrier qui peut également trouver du plaisir dans son travail, et maintenir l'intelligence en éveil.

Dubreuil dans Standards met en valeur un ouvrier qui prend plaisir à faire des belles coupes, alors qu'apparemment on pourrait n'y trouver aucun intérêt.

Cet ouvrier apprécie le bon fonctionnement de sa machine, et est fier de la bonne coupe qu'elle produit.

Le bon travail accompli est lui-même mieux payé , davantage rémunérateur, on parle de « boni ».

En fait le l'intelligence de l'ouvrier reste en pleine excitation. Les visiteurs de l'usine Ford pourront être étonné de voir comment les ouvriers eux-mêmes exposent leur travail afin de le rendre moins « monotones ».

C'est le cas notamment d'un afro-américain qui se plaignait que le nombre de touriste avait diminué lorsqu'il effectuait son travail.

L'intérêt que suscitait la dextérité de ce jeune noir chez les visiteurs le « grandissait réellement », car il se sentait roi dans « ce petit espace ».

Bien plus Zola décrit dans la Bête humaine, la prise d'affection d'une ouvrier qui s'appelle Jacques pour une locomotive qui s'appelle tison.

L'auteur n'a de cesse de personnifier la machine par des adjectifs qualificatifs, elle est « belle », « douce » pour accentuer ce sentiment d'humanité de la machine, bien mieux de « personnalité de la machine », la « vie » de la machine.

Car l'amour qu'a Jacques pour Tison est aussi parce « qu' elle lui gagnait des sous, grâce au prime de chauffage ». 4 Le travail permet des loisirs, nous donne davantage de temps libre, il est libérateur.

Le travail permet en effet par l'argent qu'il nous procure de passer des vacances, et de jouir de temps libre.

Le temps libre s'achète. Certes les conditions diverses que nous avons énumérées au sujet du pouvoir libérateur du travail montrent certaines limites qu'il faudrait énoncer.

Les pouvoirs de l'homme pour domestiquer la nature par le travail prouvent certainement une forme de liberté, mais les éléments naturels dépassent souvent les pouvoirs de compréhension de l'homme, car il demeure imprévisible.

Bref la nature impose une certaine forme de déterminisme à l'homme contraire à sa liberté.

D'autre part entre les travailleurs , il persiste certaines inégalités de traitement en fonction des diplômes, de l'expérience qui doit nous faire réfléchir sur son pouvoir soi-disant libérateur.

Il libère certains travailleurs de la pauvreté mais pas tous, il n'est qu'à voir la multiplication des emplois à temps partiels qui permettent tout juste de joindre les deux bouts.

Enfin le temps libre que le travail nous procure n'est peut-être pas aussi libérateur que cela, car demain est un autre jour, et il faudra bien travailler, ce temps libre n'est qu'un répis.

Reste à savoir après l'énumération de ces concessions, quel est alors le véritable pouvoir libérateur du travail, quelle est la condition essentielle d'un travail instrument de notre liberté ? Comprenons que nous avons certainement décrit une vision idyllique du travail, qui correspond que trop peu au condition même du travail fait d'obligation, de soumission, voire même d'aliénation.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles