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A quelle condition peut-on contester la loi ?

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« Analyse du sujet : l On peut commencer par remarquer le singulier de la question « à quelle condition ? ».

Il semblerait donc que l'on nous demande de trouver une condition unique.

Il faudra voir si cela est possible. l Le sujet suppose donc qu'il y a une condition (et une seule, comme nous venons de le faire remarquer) sous laquelle nous pouvons contester la loi. l On remarquera également le singulier « la loi ». l Reste à savoir ce qu'est la loi.

S'agit-il de la loi d'un État (le terme loi au singulier serait alors un collectif pour désigner toutes les lois), c'est-à-dire du droit positif, de la loi morale, etc.

? l « Peut-on ? » peut signifier deux choses : 1. 2. A-t-on le droit ? A-t-on les moyens, la possibilité matérielle de le faire, c'est-à-dire sommes nous capables de le faire ? Problématisation : La loi est ce à quoi nous devons obéir.

Pourtant, elle ne nous plaît pas toujours, nous ne la trouvons pas toujours juste.

Nous sommes alors tentés de vouloir la contester, mais pouvoir librement contester la loi, n'est-ce pas lui faire perdre toute sa valeur ? Il y a deux manières, qui posent des problèmes très différents, de contester la loi : 1. La contester quand on tombe sous le coup de la loi (c'est-à-dire contester une décision de justice). 2. La contester en amont, pour la faire modifier. Nous nous demanderons donc à quelle condition nous sommes, dans chacun de ces deux cas, fondés à contester une loi que nous trouvons injuste. Proposition de plan : 1. La loi s'impose à nous sans que nous soyons en droit de la contester.

Nous ne pouvons donc la contester à aucune condition. a) La loi morale est un impératif catégorique. Contester la loi une fois, c'est s'autoriser à la contester toujours, et, dans ce cas, il n'y a plus de loi possible. Texte : Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, traduction Victor Delbos. « Mais quelle peut donc bien être cette loi dont la représentation, sans même avoir égard à l'effet qu'on en attend, doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse être appelée bonne absolument et sans restriction ? Puisque j'ai dépossédé la volonté de toutes les impulsions qui pourraient être suscitées en elle par l'idée des résultats dus à l'observation de quelque loi, il ne reste plus que la conformité universelle des actions à la loi en général, qui doit seule lui servir de principe ; en d'autres termes, je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle.

Ici c'est donc la simple conformité à la loi en général (sans prendre pour base quelque loi déterminée pour certaines actions) qui sert de principe à la volonté, et qui doit même lui servir de principe, si le devoir n'est pas une illusions vaine et un concept chimérique.

» Kant prend ensuite l'exemple du mensonge : lorsque je veux mentir une fois pour me tirer de l'embarras, je dois toujours me demander si je peux vouloir que la maxime de mon action (le fait de mentir) soit universalisée (c'est-à-dire, je dois me demander si le mensonge peut être généralisé. b) La loi positive s'impose également à nous pour des raisons morales. Texte : Platon, Criton, traduction Léon Robin. Il serait bon de lire ce (très bref) texte en entier.

Voici cependant des extraits particulièrement pertinents pour notre propos : Alors que Socrate a été condamné à mort, Criton, son disciple, lui propose de s'enfuir.

Socrate imagine alors un dialogue avec les Lois (une prosopopée). « Socrate (à Criton) - (...) ce dont on a accordé à quelqu'un que c'est un acte juste, doit-on le faire ?. »

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