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Texte malade imaginaire Acte 1, scène 5 de Molière

Publié le 01/05/2023

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« Expl T Mal Imag A I sc 5 Explication de texte : Le Malade imaginaire, de Molière : 1 Questions de préparation : 2 3 Molière, dans Le Malade Imaginaire, met en scène un personnage nommé Argan, voulant marier de force sa fille Angélique à un futur médecin nommé Thomas Diafoirus. 4 5 1) Questions sur l’extrait : a) Retrouverez les deux mouvements du passage ! 6 7 8 9 10 11 12 13 1 2 b) Que pensez-vous du rôle dramatique de Toinette, la servante ? En quoi cette scène répond-elle à un dispositif théâtral traditionnel ? 2) Question de grammaire : Analysez les passages soulignés : « Comment, coquine ! si je suis malade ! Si je suis malade, impudente ! » 1 1 2 3 Toinette Quoi ! monsieur, vous auriez fait ce dessein burlesque ? Et, avec tout le bien que vous avez, vous voudriez marier votre fille avec un médecin? 4 5 Argan Oui.

De quoi te mêles-tu, coquine, impudente que tu es? 6 7 8 9 Toinette Mon Dieu ! tout doux.

Vous allez d'abord aux invectives.

Est-ce que nous ne pouvons pas raisonner ensemble sans nous emporter.

Là, parlons de sang-froid.

Quelle est votre raison, s'il vous plaît, pour un tel mariage? 10 11 12 13 14 Argan Ma raison est que, me voyant infirme et malade comme je le suis, je veux me faire un gendre et des alliés médecins, afin de m'appuyer de bons secours contre ma maladie, d'avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d'être à même des consultations et des ordonnances. 15 16 17 Toinette Eh bien, voilà dire une raison, et il y a du plaisir à se répondre doucement les uns aux autres. Mais, monsieur, mettez la main à la conscience; est-ce que vous êtes malade? 18 19 Argan Comment, coquine ! si je suis malade ! Si je suis malade, impudente ! 20 21 22 23 24 Toinette Eh bien, oui, monsieur, vous êtes malade ; n'ayons point de querelle là-dessus.

Oui, vous êtes fort malade, j'en demeure d'accord, et plus malade que vous ne pensez: voilà qui est fait.

Mais votre fille doit épouser un mari pour elle; et, n'étant point malade, il n'est pas nécessaire de lui donner un médecin. 25 26 27 Argan C'est pour moi que je lui donne ce médecin, et une fille de bon naturel doit être ravie d'épouser ce qui est utile à la santé de son père. 28 29 Toinette Ma foi, monsieur, voulez-vous qu'en amie je vous donne un conseil ? 30 31 Argan Quel est-il, ce conseil ? 32 33 Toinette De ne point songer à ce mariage-là. 34 35 Argan Et la raison ? 36 37 Toinette La raison, c'est que votre fille n'y consentira point. 1 2 2 « Le malade imaginaire » acte I, scène 5. Explication de texte : Molière, dans Le Malade Imaginaire, met en scène un personnage nommé Argan, voulant marier de force sa fille Angélique à un futur médecin nommé Thomas Diafoirus. C’est justement dans cette scène 5 de l’acte I que l’annonce du projet de mariage par Argan déclenche toute l’intrigue de la pièce. Par sa rébellion contre le ridicule projet de mariage qu'Argan entend mettre à exécution, Toinette, dans sa défense d'Angélique, dépasse les limites habituelles qu’un serviteur ne doit pas dépasser, ce qui donne à la scène un effet surprenant (comique de situation et de mots + de caractère). Ici, la servante intervient de façon intempestive, dans un dialogue intime ente le père et la fille, lors duquel ce dernier vient d’annoncer sa décision de la marier à un médecin de façon arbitraire. Problématique : Le rôle dramatique de Toinette correspond au type des serviteurs, cad du valet ou de la servante facétieux et comiques.

Molière, dote la servante d’Argan d’une intelligence fine et d’une grande maîtrise de la parole.

Nous verrons avec quelle habilité Toinette parvient même ici à renverser les rapports de force entre maître et valet, au point de se comporter en meneuse de jeu. Ou : Nous verrons ici comment l’auteur oppose le pouvoir autoritaire d’Argan au pouvoir de parole de Toinette. Situation et plan : 2 personnages en scène, un face-à-face.

Dispositif théâtral traditionnel (maître autoritaire et servante insolente). On peut relever deux mouvements dans ce texte. Dans le premier mouvement, Toinette tente de raisonner Argan et de trouver un terrain d’entente.

Sommet de la querelle = l.

18-19 (insultes d’Argan). Dans un deuxième mouvement, Toinette réaffirme de façon plus décisive l’intention d’Angélique de refuser sa décision (changement de ton puisqu’il est impossible de dialoguer). Analyse linéaire : L1 : P Exclamative + 2 interrogatives : Toinette manie habilement les types de phrase exprimant l’émotion pour souligner son indignation et pour interpeller Argan avec une grande vivacité : d’emblée elle met Argan dans un mauvaise posture en soulignant le caractère inouï de ses projets, qu’elle évoque au conditionnel (« auriez […] voudriez »), comme si elle était 1 2 3 particulièrement étonnée.

Elle emploie l’adj.

« burlesque », qui vient de de l'italien burlesco, venant de burla, « farce, plaisanterie ») renvoyant à soit un comique extravagant soit à des idées saugrenues, ridicules ou grotesques. Notons le clin d’œil de Molière ici puisque ses pièces sont elles-mêmes burlesques, c’est-àdire d’un comique extravagant, en particulier quand des personnages comme Toinette se déguisent pour tourner en dérision les manies d’Argan… Toinette se met du coté des faibles, des jeunes gens qui subissent l’autoritarisme d’Argan et elle tente d’inverser les rapports de force en dirigeant le dialogue. V 5 Le maître lui rappelle son statut : elle n’est qu’une servante et doit se taire et obéir. Toutefois impuissance d’Argan : - Il ne sait réagir que par la menace et par l’insulte (« coquine, impudente ») au lieu d’utiliser les mots, le langage qu’il ne maitrise pas ou plus, car il reste prisonnier à la fois de son obsession (la maladie) et de son statut de maître (il est en effet habitué à diriger sa famille et ses serviteurs de façon autoritaire ; il impose ses décisions sans avoir à s’en justifier: toutepuissance paternelle). L.7 Inversion des rôles : « Mon Dieu !« tout doux.

» La servante semble s’adresser à un enfant qu’on tente de raisonner et de calmer.

Renversement des rôles car à l’époque, on considérait que c’étaient les plus humbles qui se laissent aller aux émotions, qui n’avaient pas de retenue dans l’expression de leurs sentiments, qui recouraient à l’insulte faute d’absence de maîtrise du langage. L 11 : Argan expose ses raisons.

Le projet qui consiste à marier une fille contre sa volonté était banal à l’époque, surtout quand les causes étaient financières.

Le mariage était considéré comme un contrat dans cette société bourgeoise et la jeune femme était presque considérée comme un objet, d’une certaine manière.

C’est pourquoi d’ailleurs, à un autre moment, dans la scène, Argan menace de sa fille mettre dans un couvent si elle refuse de lui être « utile » Molière veut interroger son spectateur sur ce type de pratique pour en souligner le caractère abusif et défendre la condition de la femme.

Pour cela, il frappe les esprits en associant les deux projets (mariage forcé + recherche d’un gendre médecin susceptible de le soigner) pour mieux discréditer Argan.

Il veut faire réagir le spectateur. l 16-17 : Toinette commente la capacité d’Argan à raisonner et le complimente : c’est un comble ! Coup de force énonciatif : c’est la servante qui, non seulement sait parler et dirige le dialogue, mais qui donne des leçons au maître pour lui apprendre à se comporter et à parler avec douceur au lieu de s’emporter et d’insulter son interlocuteur ! Elle joue ici le rôle d’une éducatrice ou d’une professeure. Inversion du rapport de force social + de la répartition des rôles homme-femme (où c’est l’homme qui dirige la famille à la façon d’un pater familias, à l’époque). Le dialogue est entièrement construit, défini et dominé par la servante, qui en pose d’emblée les conditions en utilisant le pronom « nous » pour associer son interlocuteur à sa démarche (« raisonner ensemble », « parlons de sang-froid ») ; ici, elle fait encore une fois preuve de pédagogie, comme le ferait un éducateur avec un enfant.

C’est Toinette qui introduit le mot « 1 2 4 raison » (et ses dérivés : » raisonner ensemble », « quelle est votre raison ? ») et impose à son maître un principe de coopération conversationnelle, qui permet le dialogue. L 19 : « Comment, coquine.... »

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