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synthèse organique

Publié le 09/04/2023

Extrait du document

« La rencontre au bal De « Elle passa tout le jour » à « sans l’avoir jamais vu » La scène de la rencontre entre Madame de Clèves et Monsieur de se situe très peu de temps après le mariage de celle-ci.

Nous n'avons pas d'indication précise mais c’est seulement après avoir évoqué en quelques lignes le mariage de Monsieur de Clèves et de Mademoiselle de Chartres, que Madame de La Fayette nous raconte les circonstances de la rencontre de Madame de Clèves avec Monsieur de Nemours.

Madame de Lafayette a fait le portrait de ce personnage dans les premières pages du roman, on sait que la reine Élisabeth d'Angleterre s'intéresse à lui. Au moment du bal, Monsieur de Nemours rentre à Paris pour achever de préparer son départ pour l'Angleterre en même temps qu'il assiste au mariage de la seconde fille de Henri II, Claude de France, avec le duc de Lorraine : ce bal est donné à l'occasion de leurs fiançailles et Monsieur de Nemours est rentré seulement la veille. Les deux protagonistes ne sont donc jamais vus mais Madame de Clèves a déjà beaucoup entendu parler de Monsieur de Nemours, voici la phrase qui précède notre passage « elle avait ouï parler de ce prince à tout le monde comme de ce qu'il y avait de mieux fait et de plus agréable à la cour ; et surtout Madame la Dauphine le lui avait dépeint d'une sorte et lui en avait parlé tant de fois qu'elle lui avait donnée de la curiosité et même de l'impatience de le voir ».

De même, le lecteur est impatient d'assister à la rencontre. Structure du texte. Du début jusqu'à « admiration » : le topos (cliché romanesque) de la rencontre.

(A/ Une entrée théâtrale B/ Le coup de foudre) Depuis « Quand ils commencèrent à danser » jusqu'à « s'ils ne s'en doutaient point.

» : Une danse remarquée. Depuis « Pour moi » jusqu'à la fin : Des présentations singulières. Première partie. Les circonstances de la rencontre sont très différentes de celles dans lesquelles Mlle de Chartres a rencontré Monsieur de Clèves : Monsieur de Clèves avait rencontré Mademoiselle de Chartres par hasard, en dehors de la cour, avant qu'elle y fût officiellement présentée, sans qu'il sache qui elle était.

Au contraire Monsieur de Nemours et Madame de Clèves se rencontrent à la cour, en plein milieu d'un événement important et brillant.

Ce cadre est exceptionnel : c'est un « bal et festin royal » (« ligne…) au Louvre »( Ligne…) en l'honneur des fiançailles de la fille du roi. . Madame de La Fayette prend soin de préciser que Madame de Clèves a passé toute la journée à se parer ; si l'on n'a pas de détails sur sa mise, on sait que « lorsqu'elle arriva, l'on admira sa beauté et sa parure ».

( Ligne…) Le regard admiratif de la cour désignée par le pronom indéfini « on » et dont la valeur générale, est suffisamment éloquent sur la beauté du personnage. L'entrée de Monsieur de Nemours est théâtrale : la découverte du nouvel arrivant se fait très progressivement pour Madame de Clèves. Ce sont d'abord des sensations auditives « il se fit un assez grand bruit » ( ligne… ) la narratrice ménage du suspense avec la comparaison « comme de quelqu'un qui entrait » (ligne… ) traduit son incertitude ; enfin, on sait qu'il s'agit de quelqu'un d'important « à qui on faisait place »(ligne…).

Monsieur de Nemours est au centre de l'attention. La narratrice retarde encore la rencontre : Madame de Clèves cherche des yeux un cavalier « pendant qu'elle cherchait des yeux quelqu'un qu'elle avait dessein de prendre »(.ligne… ).

Puis c'est le roi, autorité suprême, qui incite le couple à se former le temps d'une danse « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » ( ligne… ) : le fait que l'ordre émane du roi, représentant de Dieu sur terre, souligne le caractère inévitable de leur rencontre.. Le champ lexical de la vue interviendra de nombreuses fois dans le texte : « on admira » ( ligne… )« sa parure » ( ligne… )« des yeux » ( ligne… )« vit » ( ligne… )« de le voir » ( ligne… ) « jamais vu » ( ligne… )« se parer » ( ligne… )« l'air brillant »( ligne… ) « de voir » ( ligne… ): ce lexique du regard annonce le coup de foudre qui va avoir lieu.

Plus tard, dans son roman l'Education sentimentale, Gustave Flaubert évoquera le coup de foudre entre Frédéric et Madame Arnoux avec les deux phrases : « Leurs yeux se rencontrèrent.

Ce fut comme une apparition».

La rencontre amoureuse est bien une affaire de regard. Madame de Clèves reconnaît Monsieur de Nemours, sans autre indice que son apparence « qu'elle crut d'abord ne pouvoir être que Monsieur de Nemours »( ligne… ).

La tournure restrictive "ne… que" montre la certitude immédiate de la protagoniste. Les deux protagonistes ne sont pas l'objet de description physique mais on insiste sur le caractère exceptionnel de leur beauté avec des hyperboles : « il était difficile de n'être pas surprise de le voir » ( « ligne…) « le soin qu'il avait pris.... »

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