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Scène d'exposition le malade imaginaire

Publié le 01/05/2024

Extrait du document

« Le malade imaginaire Scène 1, acte 1 « Plus, du vingt-huitième, une prise de petit lait clarifié et dulcoré pour adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchirle sang de monsieur, vingt sols.

» Bon, dix sols.

« Plus, une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoar, sirop de limon et grenades, et autres, suivant l’ordonnance, cinq livres.

» Ah ! monsieur Fleurant, tout doux, s’il vous plaît ; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade : contentez-vous de quatre francs, vingt et quarante sols.

Trois et deux font cinq et cinq font dix, et dix font vingt.

Soixante et trois livres quatre sols six deniers.

Si bien donc que, de ce mois, j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et, l’autre mois, il y avoit douze médecines et vingt lavements.

Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre.

Je le dirai à monsieur Purgon, afin qu’il mette ordre à cela.

Allons, qu’on m’ôte tout ceci.

(Voyant que personne ne vient, et qu’il n’y a aucun de ses gens dans sa chambre.) Il n’y a personne.

J’ai beau dire : on me laisse toujours seul ; il n’y a pas moyen de les arrêter ici.

(Après avoir sonné une sonnette qui est sur la table.) Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit.

Drelin, drelin, drelin.

Point d’affaire.

Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds… Toinette.

Drelin, drelin, drelin.

Tout comme si je ne sonnois point.

Chienne ! coquine ! Drelin, drelin, drelin.

J’enrage.

(Il ne sonne plus, mais il crie.) Drelin, drelin, drelin.

Carogne, à tous les diables ! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin.

Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin ! Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir.

Drelin, drelin, drelin Molière est l’un des plus grands dramaturges français, célèbre pour ses comédies de caractère, qui dénoncent des défauts humains à travers des personnages excessifs : L’Avare, Le Misanthrope, Les précieuses ridicules… Dans un XVIIème siècle marqué par l’idéal classique de l’honnête homme, Molière dénonce les excès des passions qui créent le chaos social et familial. Le Malade Imaginaire, dernière pièce de Molière jouée en 1673, est une comédie-ballet en trois actes séparés par des intermèdes. Elle met en scène Argan, un père de famille hypocondriaque qui veut marier sa fille Angélique avec un jeune médecin pédant, Thomas Diafoirus.

(voir la fiche de lecture pour le bac de français du Malade imaginaire) ANALYSE DE L'EXTRAIT Molière inscrit d’emblée le comique au cœur de sa pièce, en présentant un personnage caricatural lors de cette exposition.

La place des procédés comiques est d’ailleurs importante, de sorte que si la scène annonce la tonalité de la pièce, elle fait en partie l’impasse sur l’intrigue.

On sait néanmoins qu’Argan se soigne de manière compulsive et qu’il entretient des relations suivies avec son apothicaire, qui lui facture des remèdes. En quoi la satire de la médecine dans cet extrait met-elle en lumière les excès et les dérives des pratiques médicales de l'époque, tout en soulignant l'absurdité et l'ironie de la profession médicale ? La première thématique à laquelle le spectateur peut s’attendre est donc celle de la médecine.

Cette dernière est immédiatement placée dans une perspective critique, qui la ridiculise.

Les spectateurs retrouvent ainsi dans Le Malade imaginaire un thème cher à l’auteur, qui l’a traité dans d’autres pièces, comme Le Médecin volant ou dans Dom Juan.

Le terme « imaginaire » présent dans le titre de la pièce annonce les intentions du dramaturge.

De plus, Argan fait montre dans la première scène d’une énergie peu compatible avec la maladie, ce qui nous fournit une première justification théâtrale de ce titre. La seconde thématique porte sur l’argent, avec l’addition des sommes qu’Argan doit à son apothicaire.Argan souhaite prendre soin de sa santé, mais il est aussi avare.

On devine donc un bourgeois aisé, attaché à ses biens.

Enfin, la fin du monologue suggère les conflits du maître de maison avec les autres membres du foyer, et plus particulièrement la domestique, Toinette, qualifiée de « carogne ». Molière fait ici allusion à la dynamique maître / valet qu’il développe dans nombre de ses pièces. I- un dialogue fictif pour une critique de la médecine Les monologues, nous l’avons dit, conviennent bien aux tragédies, où ils permettent de plonger dans l’intériorité du héros.

Ici, le dramaturge.... »

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