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rimbaud - aperçu de l'oeuvre

Publié le 16/06/2023

Extrait du document

« Rimbaud – Bref aperçu L’œuvre de Rimbaud (une centaine de pages env.) a suscité un véritable enthousiasme, aussi bien de la part des écrivains que des critiques, et une débauche de commentaires.

Son écriture est inséparable d’une expérience de soi et notamment d’une adolescence révoltée : ses poèmes ont tous été rédigés entre quinze et vingt ans, avant un silence définitif qui a suscité beaucoup de questions. Ce qu’il faut vraiment comprendre avec lui, c’est que la littérature n’est plus un discours qui tâche de cerner le réel pour le transmettre dans une forme culturelle, elle devient une invention sauvage et crée une nouvelle vision, une autre réalité.

Il s’agit, comme le feront les surréalistes qui se réclament de Rimbaud, de « changer la vie ». Cette démarche va nécessairement avec le refus de la reconstruction : c’est particulièrement sensible dans l’idée que Rimbaud se fait peu à peu du rôle du langage : il faut le dérégler pour qu’il échappe aux pesanteurs et aux usures des emplois, pour qu’elle redevienne surprise, paradoxe, évocation, « illumination ».

Mots rares ou inventés, ton ricanant...

La rupture est la première promesse de poésie.

Rimbaud commence donc par la provocation systématique. Premiers poèmes, rassemblés dans le recueil Poésies Cette féroce ironie est donc fondamentalement un mouvement de révolte.

Rimbaud a passé son enfance à Charleville, régenté par une mère « aussi inflexible que soixante-treize administrations à casquettes de plomb ».

Son père, officier de carrière, était assez absent.

Le conflit des générations fut assez vif pour provoquer des désirs de fugue, dont ses poèmes portent la trace. Mais surtout, Rimbaud est vite saisi par une répulsion face à ce que représente le monde provincial, d’imbécillité sociale, de manies bourgeoises : les premiers poèmes prennent souvent la forme de caricature.

Mais le ton cynique et contestataire dévie vite de cette révolte somme toute assez banale, pour s’insurger contre l’injustice et le mal.

La protestation sociale devient alors métaphysique. Voir « à la musique », « Les effarés », « le dormeur du val », « le mal » Rimbaud, « l’homme aux semelles de vent » est en perpétuelle recherche d’ailleurs. L’errance, qui était chère aux romantiques allemands, reproduit le mouvement poétique lui-même : projection et migration.

On retrouve dans ses poèmes une incessante dialectique entre destruction et recréation, ainsi que le raconte l’odyssée du « bateau ivre » (1871), désamarré, ballotté, entre le désir de la « future vigueur » et l’appel à l’éclatement. Sensation Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers, Picotés par les blés, fouler l’herbe menue : Rêveur j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l’amour infini me montera dans l’âme, Et j’irai loin bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, - heureux comme avec une femme. Voir aussi « Ma bohème », « Roman » Une saison en enfer, 1873 Si Rimbaud est parfois considéré comme un point de rupture dans l’histoire de la poésie, c’est parce qu’il est le premier à formuler assez clairement l’illogisme nécessaire à toute écriture poétique : la poésie n’est plus affaire d’ornements, elle tend à l’irréductible, voire à qqch de l’instinct.

Selon la fameuse formule de Rimbaud : « Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens.

Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète.

Ce n’est pas du tout ma faute.

C’est faux de dire : Je pense.

On devrait dire : On me pense.

Pardon du jeu de mots.

JE est un autre ». Cette entreprise de dérèglement, de dérive poétique culmine avec Une saison en enfer.

Rimbaud a à peine vingt ans ! mais il a déjà clairement déterminé sa conception du poète en tant que « voyant » : il défend la sensation brute, directe, imaginative.

L’« alchimie du verbe » procède ainsi de délires et d’hallucinations : Alchimie du verbe, Une saison en enfer « À moi.

L'histoire d'une de mes folies. Depuis longtemps, je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie modernes. J'aimais les peintures idiotes, dessus de porte, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres, érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs. Je rêvais.... »

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