Aide en Philo

Olympe de gouges préambule

Publié le 25/05/2024

Extrait du document

« SÉQUENCE I TEXTE LL3 : ODG Le postambule Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits.

Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges.

Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation.

L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers.

Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne.

O femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé.

Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes.

Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme ; la réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature. Qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : « Femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? — Tout », auriez-vous à répondre.

S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampant à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Être suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir. Problématique : comment ce postambule promeut-il l’émancipation des femmes ? Les mouvements :  1er mouvement : un appel à la révolte (lignes 1 à 6 : « aveugles »).  2ème mouvement : le constat de l’inégalité (lignes 6 à 13).  3ème mouvement : des revendications placées sous le signe de la raison (lignes 14 à 19). Introduction Avec la Révolution française, les citoyens obtiennent des droits mais les citoyennes, qui ont combattu aux côtés des hommes pour l’égalité et la liberté, sont totalement oubliées.

A ce titre, en 1791, Olympe de Gouges réécrit la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, rédigée en 1789 et propose une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Oeuvre inclassable, à la fois texte juridique, pamphlet, discours, elle s’adresse à quatre interlocuteurs : la reine MarieAntoinette, les hommes, l’Assemblée nationale et les femmes.

Olympe de Gouges espère influer sur la rédaction de la Constitution qui, en voie d’adoption, exclut les femmes des droits civiques et politiques.

Son objectif principal est de permettre aux femmes d’obtenir une reconnaissance légale de leurs droits au sein de la société.

Ne pouvant, parce qu’elle est une femme, prendre la parole directement pour s’adresser aux députés, elle dicte à son secrétaire le discours qu’elle ne peut prononcer. L’extrait que nous allons étudier est le début du Postambule.

Il vient clore la Déclaration.

Dans ce texte qui ressemble à un pamphlet (texte court et virulent qui s’attaque aux institutions ou à une personne), Olympe de Gouges cherche à faire réagir les femmes en leur montrant qu’elles ont trop longtemps accepté leur statut d’esclave et qu’il est temps de se révolter.

Ainsi, nous allons nous demander comment ce postambule promeut l’émancipation des femmes. Pour répondre à cette problématique, nous étudierons, dans une première partie l’appel à la révolte des lignes 1 à 6, le constat de l’inégalité de la ligne 6 à 14 et les revendications des droits placées sous le signe de la raison de la ligne 14 à 19. Mouvement 1 : un appel à la révolte (lignes 1 à 6 : « aveugles ») C’est sur l’apostrophe : « Femme » (l 1) et l’impératif : « réveille-toi » que s’ouvre le postambule.

Olympe de Gouges cherche à provoquer une réaction chez ses lectrices.

Elle les invite, en effet, à ouvrir les yeux sur leur situation et à refuser, désormais, leur servitude.

L’allégorie : « le tocsin de la raison » et l’hyperbole : « se fait entendre dans tout l’univers » (l 1) mettent en exergue le tournant important que le monde est en train de connaître.

Parce que cette situation est inédite, la femme doit, plus que jamais, selon Olympe de Gouges, agir.

Effectivement, l’écrivaine utilise un deuxième impératif : « reconnais tes droits » (l 1 et 2) et un déterminant possessif : « tes » afin d’encourager les femmes à obtenir ce qui leur est dû.

Nous pouvons constater la présence du champ lexical du mensonge et de la bêtise dans les deux phrases suivantes : « préjugés », « fanatisme », « superstition », mensonges.

», « sottise », « usurpation ».

(l 2, 3 et 4) Ce lexique dépréciatif renvoie à l’Ancien Régime qui proposait une société injuste et obscurantiste.

Cependant, la négation partielle : « Le puissant empire de la nature n’est plus environné » et l’utilisation du passé composé indiquent que cette époque appartient au passé.

Grâce à la métaphore : « Le flambeau de la vérité » (l 3), Olympe de Gouges proclame le début d’une nouvelle ère qui doit être synonyme de revendications féminines.

Nous pouvons également remarquer que cette référence à la vérité est à mettre en lien avec les Lumières.

En effet, le but des philosophes du.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles