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Commentaire gargantua chapitre 27 de Gargantua

Publié le 10/01/2024

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« Introduction: Cet extrait du chapitre 27 de Gargantua écrit en 1534 est caractéristique de la liberté de ton, du comique et du caractère provocateur de Rabelais.

L’abbaye de Seuilly est assiégée par les troupes de Pichrocole qui pillent les vignes.

Alors que les moines sont réfugiés dans l’église en bégayant quelques syllabes, un moine singulier se détache, et se révèle un héros redoutable : c’est Frère Jean des Entommeures.

Rabelais multiplie les détails sanglants de son grand massacre, en même temps qu’il ridiculise les pratiques religieuses de ses adversaires.

Dans notre quelle mesure la parodie de combat épique est-elle mise au service d’une satire de la religion lorsqu’elle devint superstition ? Ce texte présente deux mouvements: ● Mouvement 1 : Portrait du moine en action, et parodie du combat épique (du début jusqu'à « spectacle qu’on ne vit jamais) ● Mouvement 2 : Satire de la religion (« les uns criaient » jusqu’à la fin) Le premier mouvement du texte offre un portrait de frère Jean en action, dans un combat hors norme. • Le parallélisme de construction juxtapose 5 phrases commençant toutes par une subordonnée circonstancielle de condition.

Cette construction permet d'envisager différentes situations dans lesquelles le moine frère Jean se trouvé dans le combat et d'apprécier ses différentes réactions : si son adversaire voulait se cacher, fuir, grimper dans un arbre pour lui échapper, se rendre, résister... Dans chaque situation, force est de constater que frère Jean réagit par des actions d'une grande violence et vient à bout de tous ses adversaires.

Cette anaphore de « Si » montre sa toute-puissance. • Le champ lexical de la violence est omniprésent, notamment dans les verbes d'action utilisés : « frottait toute l'arête du dos », « cassait les reins », « donnait un coup », « transperçait » la poitrine par le médiastin et par le cœur ».

Dans ces expressions, on retrouve non seulement le champ lexical de la violence mais aussi celui du corps (clin d'œil au parcours de Rabelais en tant que médecin) : le narrateur propose une description anatomique des corps meurtris par les coups de frère Jean qui apparaît comme un moine en toute puissance, dont la force physique est extraordinaire. • Notons que ces verbes d'action sont à l'imparfait : cet imparfait à une valeur de répétition, ce qui souligne encore l'atrocité des gestes répétés. • Le passage au discours direct (ligne 8) permet de mesurer l'intransigeance morale du moine, qui ne se laisse pas apitoyer.

Notons le futur catégorique « tu rendras » qui dévoile son autorité et sa décision implacable de donner la mort.

On est loin de la figure traditionnelle du moine tout entier dédié à ses prières. • La description très visuelle du combat nous offre plusieurs points de vue : « à d'autres », « aux autres » : frère Jean apparaît seul contre tous, ce qui renforce l'héroïsme du personnage.

Il apparaît dans une forme de toute-puissance, de condition physique exceptionnelle, d'une maîtrise incroyable de l'art de tuer.

C'est presque un surhomme ici. C'est une parodie de combat épique : • Dans ce récit de combat, tout est hyperbolique.

C'est d'ailleurs une formule hyperbolique qui clôt ce premier mouvement « Croyez que c'était le plus horrible spectacle qu'on vit jamais ».

Dans cette formule, le narrateur interpelle le lecteur qui devient un témoin privilégié de la scène.

Le superlatif « le plus horrible » confirme le massacre perpétré par frère Jean. • Le rire vient aussi du décalage entre le modèle (le récit de combat dans les romans de chevalerie) et le registre plaisant, parfois grossier dans lequel il est traité : ce décalage (c'est-à-dire le traitement d'un sujet grave, sérieux (ici la guerre) dans un style grossier ou plaisant) relève du registre burlesque.

En effet, si frère Jean est si révolté, c'est que l'armée de Picrochole s'attaque à ses vignes.

Il ne se bat pas pour une cause noble, il se bat pour défendre son vignoble car il a peur de ne plus avoir de vin.

C'est bien une caricature de héros.... »

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