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Commentaire dialogue Ferdinand et Lola de Louis Ferdinand Celine

Publié le 07/01/2023

Extrait du document

« Le nouveau roman est une appellation donnée par la critique à un ensemble d’écrivains qui, dans les années 1950-1960, ont remis en cause le roman traditionnel.

En 1992, parût le roman intitulé Voyage au bout de la nuit.

Son auteur, Louis-Ferdinand CELINE, s’inspire de son vécu de la Première Guerre Mondiale afin de relater le débat entre Ferdinand Bardamu, soldat blessé au front, soigné dans un hôpital militaire et Lola, séduite par l’héroïsme qu’elle pense que Bardamu incarne mais que ce dernier rejette pourtant.

Comment l’auteur, à travers la narration et la description, montre-t-il un dialogue polémique opposant deux personnages ? Nous verrons que l’extrait proposé de ce roman est basé sur deux visions opposées de la guerre ainsi que sur la présence d’une scène polémique. Dans cet extrait, CELINE nous montre une véritable opposition des deux personnages Bardamu et Lola.

Tout d'abord, lui est décrit comme un homme lâche et un soldat pacifiste alors qu'elle, infirmière, est pour la guerre.

L'opposition des deux est surtout présente lors du question-réponse quand elle dit : « Vous êtes donc tout à fait lâche Ferdinand » (Ligne 1) ; « Vous êtes répugnant comme un rat » (L2) ou encore « Mais c’est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n'y a que les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger » (L11-13).

Il ne s'excuse pas de son comportement et ne nie pas non plus quand il lui répond « Oui, tout à fait lâche, Lola » (L3) et ensuite « alors vivent les fous et les lâches » (L14), ce qui marque le conflit entre les personnages ainsi que son insistance.

Nous avons affaire à une catégorisation de la société très hiérarchisée.

Bardamu appartiendra à cette seule catégorie : « les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger ».

Il s’agit d’une personnification qui souligne le fait que Lola place le mot « Patrie » au même rang que l’humain qu’il faut défendre.

L’emploi de la négation lexicale et restrictive montre que la jeune femme utilise les mêmes armes que le militaire pour lui opposer ses arguments. Dans cet extrait, on assiste à un véritable rejet des valeurs épiques et de la notion d’héroïsme des grandes épopées grecques, fondatrices de la littérature européenne, comme L’Iliade.

Ce rejet est annoncé dès la deuxième ligne par Lola qui compare Bardamu, le personnage central de l’œuvre, à un rat.

Avec cette comparaison « Vous êtes répugnant comme un rat » (L2), Lola fait une antithèse entre le rat et le lion qui lui, est le vrai animal symbole de l’héroïsme.

Ici, le personnage principal est touché par la guerre : « Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle ».

L’utilisation de négations lexicales, totales et syntaxiques traduisent le refus de la guerre de la part de Ferdinand.

« Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions » hyperbole « et moi tout seul » une antithèse, « c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison ».

Le parallélisme marque l’opposition entre les deux visions de la guerre : « eux les gens + Lola », « parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir ».

Cela signifie que le personnage a déjà vécu une première mort, symboliquement peut-être la mort de sa première vie. Bardamu, lui-même, ne tient pas des propos dignes d’un héros.

Avec les phrases exclamatives « Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les lâches ! » (L14-15), il fait un éloge insistant de la folie : la lâcheté au combat étant à l’époque considérée comme une forme de démence.

Il s’oppose à l’idée d’une guerre héroïque en la qualifiant comme une succession d’« hécatombes » (L27).

Le premier sens de ce mot, dans l’Antiquité, désignait le sacrifice d’un grand nombre de bestiaux pour les Dieux. Lola voit Ferdinand autrement dorénavant.

On pourrait penser qu'elle le voie comme un minable et qu'il a perdu de l'estime pour elle.

Pour continuer sur la description, on pourrait dire que l'un est peureux et que l'autre est fière.

On peut voir la peur que ressent le narrateur par l’hyperbole : « je ne veux plus mourir » (L9). Cela signifie que le personnage à déjà vécu une première mort, symboliquement peut-être la mort de sa première vie.

Cette affirmation nous montre aussi la grande peur qu'il a au fond de lui.

Ici, CELINE veut nous montrer la comparaison entre l'Antihéros qui n'est autre que Bardamu, lâche et peureux, et l'héroïne, Lola, fière et patriote.

Mais pourtant, quand il nous décrit Lola, il utilise l'ironie puisqu'il la compare presque à une héroïne alors que celle-ci n'a jamais connu les douleurs de la guerre et du front.

A la fin, il confie à sa petite amie sa vision pessimiste de l'avenir lorsqu'à la fin de l'extrait il nous dit : « je ne crois pas en l'avenir Lola » (L30).

Il explique le fait qu'il n'a pas une entière confiance envers les hommes comme nous avons pu le voir également dans son interview.

Au début du texte, on pourrait penser que Lola a de la compassion pour Bardamu mais au fur et à mesure des réponses de celui-ci, on peut observer qu'elle exprime une forme de mépris et de dégout envers celui qu'on pensait qu'elle aimait.

C'est alors par la vision de Lola et de Bardamu que nous découvrons les différents discours utilisés pour défendre leur point de vue. Mais, dès le début, Bardamu revendique une morale profondément individualiste qui rompt avec la morale commune, plus patriotique, de son époque.

Bardamu se place alors dans une position morale très différente de celle admise par la société française pendant la guerre.

Il marque son opposition par l’hyperbole « Seraient-ils neuf cents quatrevingt-quinze millions et moi tout seul » (L7-8).

Ce chiffre n’est pas anodin, puisqu’il représente environ 50% de la.... »

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