commentaire c'est une fille - Camille Laurens
Publié le 16/05/2023
Extrait du document
«
La naissance est un événement banal et universel, pourtant elle peut avoir des conséquences
profondes pour l'individu qui naît.
Née en 1957, Camille Laurens est une écrivaine francaise
et est membre de l’académie Goncourt.
Dans son livre "Fille" publié en 2020, l'auteure
Camille Laurens s’interroge sur l’identité de genre à travers sa propre expérience de petitefille, de femme et de mère.
Dans cet extrait de son livre, à travers le récit de sa propre
naissance, la narratrice s’interroge sur la signification de naitre fille.
Quelle portée revêt la
parole qui annonce le genre de l’enfant a sa naissance ? Dans un premier temps, nous
analyserons l’importance de l’annonce du genre a la naissance et dans un second temps nous
étudierons la portée féministe que Camille Laurens exprime dans cet extrait
L’annonce faite à la naissance, « c’est une fille » , structure tout le texte .Le texte explore la
naissance d'une fille en utilisant des images poétiques pour décrire l'événement, la comparant
à la création du monde.
Mais cette parole dite a l’accouchement exprime d’emblée la
séparation temporelle (« sépare le temps »), spatiale (« coupe en deux l’espace »)et la
séparation des gens (« fend la foule »).Le texte rappelle également le rôle de la sage-femme
dans le processus de naissance, soulignant qu'elle est celle qui prononce le mot "fille" et qui
"te nomme en te mettant au monde".
Le texte aborde la question de la liberté individuelle et de l'autodétermination.
En effet à
travers les phrases « tu n’es rien encore, à peine un sujet, tu peine à venir à l’existence » la
narratrice met l’accent sur la difficulté pour une enfant, ici d’une fille, de prendre sa place
autrement que par son genre.
La narratrice note que son identité de genre est imposée dès sa
naissance, sans qu'elle ait la possibilité de choisir ou de décider de qui elle est.
En même temps, le texte célèbre la naissance d'une fille comme une création aussi importante
que la création du monde, évoquant la lumière et la noirceur au début du texte.
La sage-femme est le personnage clé de ce texte, puisqu'elle est celle qui prononce la phrase
cruciale : "C'est une fille." Elle est décrite comme une "bonne sœur" et porte une "coiffe
immaculée", ce qui suggère qu'elle est associée à la religion et à la spiritualité.
Cependant, elle
n'a pas d'opinion sur la question du genre de l'enfant, ce qui implique qu'elle n'a pas de
jugement sur le fait que l'enfant soit une fille ou un garçon.
Elle est simplement le témoin et le
messager de ce qui se passe.
Elle n’a rien « préparé, elle n’a rien désiré ni décidé » mais c’est
bien elle qui a fait le choix, inconscient, de dire ces trois mots en premier après
l’accouchement de l’enfant ce qui montre l’importance du genre et ce que cela va impliquer
dans la vie de l’enfant.
Dans ce texte, la notion de division et de séparation est importante et est répété plusieurs fois
pour désigner différents points.
Camille Laurens parle de la division et de la séparation qui
accompagnent la naissance de la narratrice en tant que fille.
Dès sa naissance, elle est définie
par ce mot "fille" qui la sépare de toute l'humanité qui ne porte pas ce nom et qui la sépare
également de sa mère qui est elle aussi une fille.
Il y a donc déjà une séparation concrète entre
la mère et le bebe par le cordon ombilical coupé.
L'auteure insiste sur le caractère irréversible
de cette division qui marque l'identité de la narratrice pour le reste de sa vie.
Elle illustre
l’irréversibilité du genre par l'opposition entre le soir et le matin, qui eux, se succèdent et se
changent l'un en l'autre, alors que la narratrice, elle, n'est pas modifiable et reste marquée par
son genre dès sa naissance.
Le texte montre à quel point le fait de naitre fille est négatif à travers notamment deux
expressions péjoratives : « la messe est dite »,....
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