Biographie de l’Abbe de Prévost
Publié le 04/11/2023
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L'Abbé Prévost, Histoire du chevalier des Grieux et de Manon
Lescaut, 1731
L'auteur (1697-1763) : le roman d'une vie
La vocation religieuse
Il est tout naturel que François-Antoine Prévost, né à Hesdin, dans la province d’Artois, dans
une famille de la bourgeoisie aisée, dont les membres ont exercé différentes charges officielles dans
la magistrature, fasse ses études dans un collège de jésuites, puis choisisse de suivre le noviciat.
Sa vocation religieuse, soutenue par des études de théologie, l’amène, en 1720, à rejoindre
les moines bénédictins, puis à prononcer ses vœux définitifs en 1721, enfin à être ordonné prêtre
en 1726.
En 1734, c’est encore cet appel de la religion qui le fait entrer dans une communauté
religieuse moins stricte que les bénédictins : il devient aumônier du prince de Conti et son talent
de prédicateur lui vaut un succès mondain.
Enfin, en 1754, il reçoit du pape un bénéfice
ecclésiastique, un prieuré proche du Mans, et se retire de la vie mondaine pour se consacrer à
l’écriture.
Mais cette présentation, qui donne l’impression d’un choix constant de la voie religieuse
n’est qu’une apparence, car de nombreuses interruptions dans ce parcours révèlent le désir d’une
vie bien plus libre, et plus audacieuse.
En quête de liberté
Une première rupture intervient alors qu’il a seize ans : il quitte pendant quatre ans, de 1713
à 1717, le collège des jésuites pour s’engager volontairement dans l’armée, puis, après deux ans
de retour à son noviciat religieux, il reprend les armes en 1720 pour participer pendant une année
environ à la guerre d’Espagne…
Nouvelle rupture alors même qu’il semble avoir décidé définitivement de sa vocation
religieuse, et qu’il s’est installé dans l’abbaye parisienne de Saint-Germain-des-Prés : il se
défroque en 1728, sans autorisation, ce qui l’oblige, pour ne pas être arrêté, à partir en exil.
Comme beaucoup de philosophes en ce siècle « des Lumières », il se rend à Londres d’abord, puis
sa relation avec la sœur d’un de ses élèves, Francis Eyles, le contraint en 1730 à fuir à nouveau, en
Hollande.
Mais une nouvelle péripétie vient troubler cet exil hollandais, une relation tumultueuse
avec Hélène Eckhardt, dite Lenki, qu’il a lui-même qualifiée de « suprême épreuve du grand
amour».
Cette femme, qui multiplie les amants et les dépenses, le conduit à s’endetter, et le
scandale est tel qu’il repart avec elle en 1733 vers l’Angleterre.
Cela ne met pas fin à ses difficultés
financières, et l’imitation de la signature de Francis Eyles sur une lettre de change lui vaut de se
retrouver emprisonné....
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