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LA THÉORIE DES DÉCHETS

Publié le 26/08/2023

Extrait du document

« LA THÉORIE DES DÉCHETS Quasiment veille et appartenant à ma famille depuis deux générations, la VW Polo MK II est celle que je conduit.

Lorsqu’elle a été mise en circulation au début des années 1980, cette voiture était un modèle spécial, conçu pour les moins nantis.

Une voiture minimaliste sans luxe inutile, mais avec une couche de peinture de couleur tendance.

Une voiture bon marché même à son état d’usine. À force d'utilisation, la valeur de celle-ci a diminué perdant pratiquement toute estimation.

Toutefois, au cours de ces dernières décennies, elle n’a cessé d'attiré l'attention d’un bon nombre d'amateurs de véhicules.

Si donc cette voiture parvenait à garder encore toute ces pièces, elle finirait peut-être un jour par être exposée dans un musée.

En bref, voici ainsi exposé la théorie des déchets de Thompson.

Selon lui, les objets sont classés par catégories.

Il y a ceux qui sont transitoires, ayant une valeur décroissante avec le temps ; il y a ceux qui sont détritus, n'ayant aucune valeur; et ceux qui sont durables avec une valeur croissante au fil du temps - tandis que les objets peuvent traverser ces catégories au fil du temps.

De tout cela, l’on pourrait conclu que la valeur n'est pas quelque chose d'inhérent aux objets, mais que la création de valeur est intrinsèquement un processus social.

En témoignent les exemples de la gentrification des « bidonvilles infestés de rats » ou Stevengraphs, le kitsch d'hier qui s'est d'abord transformé en ordure avant d'accéder au panthéon des objets durables recherchés par les antiquaires. Si ce livre ne concernait que cela, alors saurait déjà été un beau travail.

Publié tout d’abord en 1979 sous forme de thèse doctorale, sous la direction de l'anthropologue Mary Douglas et du mathématicien E.

Christopher Zeeman, une deuxième version mise à jour est apparue en 2017.

Le livre met en lumière une théorie libérale de la valeur, notamment inspirée par le marché de l'art.

Une théorie assez britannique, rappelant une culture dans laquelle – comme me l'a fait remarquer un ami – le capitalisme a été inventé, mais c’est le mot français « entrepreneur » qui est le plus populaire.

Il est bien écrit avec une nuance autoironique, jouant magistralement avec différentes manières de parler indiquant différents couche sociale au Royaume-Uni.

Et totalement insensible par l'idée qu'en dehors de la frontière britannique, nulle ne connaisse les moindres détails sur la Guildford Arts School ou encore les débats houleux que suscite la démolition de Grange Park, dans le Hampshire.

Toutefois, s’il en était autrement, le livre n'aurait reçu l'honneur d'une deuxième édition qui est le signe de son ascension et de sa transcendance.

Pourtant, il n'est pas si facile de dire de quoi parle ce livre, du moins pas pour moi. Bien qu’illustrée par de nombreux exemples empiriques, il ne s’agit cependant pas d’une étude empirique.

La formulation la plus concise serait peut-être qu’il s’agit d’une théorie générale sur la culture et les actions humaines.

Ce qui voudrait aussi dire qu’il est question de statut, de pouvoir, de lignées ou d’objets et d’idées.

Étant donné que les propriétés des objets telles que leur valeur, sont le résultat d’un processus social, cela vaut également pour les idées.

Ainsi, le concept de valeur est l’élément essentiel permettant de relier l’action aux visions du monde, lesquelles découlent de la culture et des idées. En termes de concepts, la Théorie des déchets traite des frontières et de leur fluidité.

Alors que les objets et les idées traversent les catégories de l’éphémère, du détritus et du durable, les frontières elles-mêmes sont également en constante évolution.

La fluidité survient lorsque l’on tient compte des régions d’hypothèses fixes et de la région de flexibilité.

Dans les régions d’hypothèses fixes, les visions du monde déterminent l’action, dans les régions de flexibilité, c’est l’inverse.

Et c’est à ce niveau que peuvent être manipulées les frontières. Travaillant les thèmes tels que la relativité culturelle (Wittgenstein serves here as a.... »

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