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L’EXTREME-ORIENT DE 1919 A 1945 : L’IMPOSSIBLE EQULIBRE ENTRE CHINE ET JAPON

Publié le 27/01/2023

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« Khâgne B/L Questions transversales Question 1 L’EXTREME-ORIENT DE 1919 A 1945 : L’IMPOSSIBLE EQULIBRE ENTRE CHINE ET JAPON Deux puissances inégales s’affirment en Asie extrême-orientale au début du 20e siècle : le Japon en plein essor depuis la fin du siècle précédent, en proie à une volonté expansionniste ; et une Chine encore fragile qui tente de s’affirmer face aux Occidentaux et à son redoutable voisin nippon.

Ces deux États s’efforcent de trouver leur place dans un jeu international perturbé par la Grande Guerre, puis la crise de 1929 et l’échec de la sécurité collective. Comment le contexte international influence-t-il l’équilibre des relations entre Chine et Japon ? I. LES DESTINS CONTRARIES : CHINE ET JAPON DANS LES ANNEES 1920 A) Les tensions de l’après-guerre : 1.

Des perspectives différentes à la fin de la guerre - Le Japon et la Chine sont en rivalité depuis la fin du XIXe siècle.

Ils ont pourtant participé à la Première Guerre mondiale dans le même camp contre les empires centraux (le Japon depuis août 1914, la Chine plus tardivement, depuis 1917).

Les deux États sont donc présents à la conférence de la paix. - Mais leurs intérêts s’opposent radicalement : d’un côté, le Japon veut continuer à étendre son influence en Asie orientale.

De l’autre, la Chine souhaite mettre fin aux influences étrangères, et notamment les « traités inégaux » : imposés depuis le XIXe siècle à différentes dates, ces traités accordaient aux Occidentaux divers avantages économiques et juridiques, notamment des « concessions » (c’est-à-dire des territoires chinois concédés de facto aux Occidentaux qui en assuraient la gestion à leur profit). 2.

Le traité de Versailles exacerbe les tensions - Depuis 1915, le Japon de prendre la succession des intérêts allemands sur le territoire chinois et revendique une large hégémonie sur la Chine du Nord et du centre (ce sont les « 21 demandes »).

Tokyo obtient en partie satisfaction lors de la conférence de la paix aux dépends du gouvernement chinois : le traité de Versailles accorde au Japon le territoire de Kiao-tcheou1 et une zone d’influence économique dans le Shandong.

Ces succès japonais sont pourtant vite contestés. - L’opinion publique chinoise en effet est ulcérée.

Au printemps 1919, des manifestations, grèves et agitations violentes ont lieu à Shanghai et Pékin, pour contester les abandons du gouvernement en faveur du Japon : c’est le « mouvement du 4 mai », qui rejette l’ordre traditionnel confucéen (accusé d’être responsable du retard chinois).

Ce mouvement fondateur illustre le paradoxe des liens entre Orient et Occident : il réclame la fin de la tutelle étrangère (notamment dans le domaine économique), tout en témoignant d’une occidentalisation culturelle (appel à la modernité, au nationalisme).

Mais ces revendications nationales sont difficiles à faire triompher. 1 La translittération des noms chinois est l’objet de variantes incessantes.

La norme officielle est le pinyin, qui établit une prononciation internationale unique du mandarin (ex : Beijing au lieu de Pékin).

Mais plusieurs noms propres sont couramment conservés dans leur version traditionnelle lorsque le pinyin est trop éloigné des habitudes francophones. 1 Khâgne B/L Questions transversales Question 1 B) Le difficile réveil chinois : 1) La lutte pour l’unité politique de la Chine - La République chinois est toute jeune, fondée en 1911 sur les ruines d’une monarchie mandchoue décadente. Sa situation est pourtant très fragile : à l’extérieur, elle est toujours soumise aux intérêts étrangers ; à l’intérieur, elle est fragilisée par une instabilité politique chronique. - Le gouvernement de Pékin connaît en effet une dérive autoritaire, mais il est contesté.

D’une part, de puissants gouverneurs militaires (les « seigneurs de guerre ») se partagent l’autorité locale à travers tout le pays.

D’autre part, un gouvernement parallèle est installé à Canton.

Ce gvt est dirigé par Sun Yat-sen, l’un des pères de la révolution de 1911, et représenté par un grand parti qui se veut démocratique et partisan d’un relèvement nationaliste fort : le Guomindang (« parti national »), soutenu par une grande partie de la bourgeoisie industrielle et du monde intellectuel chinois. - À partir de 1923, un difficile redressement se met en place.

Sun Yat-sen comprend qu’il ne pourra contrôler seul le pays : il se rapproche de l’URSS et des communistes chinois pour unir leurs forces2.

Grâce à un accord avec le Komintern et au soutien technique et militaire de l’URSS, le Guomindang parvient à prendre le contrôle de l’ensemble du pays en 1927. 2) L’affirmation de Tchang Kaï-chek - Sun étant mort en 1925, le nouvel homme fort est le général Tchang Kaï-chek3, qui s’efforce de poursuivre le programme nationaliste du Guomindang (défendre l’indépendance chinoise face aux puissances étrangères et défaire les « traités inégaux »).

Il obtient ainsi une autonomie douanière entre 1928 et 1930, et obtient que la GB abandonne 4 concessions.

La Chine semble s’affirmer davantage sur la scène internationale., mais le bilan reste encore mince au début des années 1930. - Mais Tchang met aussi en place un régime autoritaire.

Dès 1927, il se débarrasse des communistes, rompt avec l’URSS et met en place en 1928 un pouvoir militaire, fondé sur le Guomindang comme parti unique.

Le PCC pourchassé se réfugie dans la clandestinité.

Il parvient à se reconstituer difficilement dans le Sud du pays, sous l’action de son nouveau chef, Mao Zedong, qui s’appuie sur les masses rurales et non sur le monde ouvrier urbain.

Mao organise alors des poches de résistance communiste au régime de Tchang : entre 1927 et 1936 se déroule une véritable guerre civile4. C) La limitation des ambitions japonaises : 1.

Les ambitions japonaises au lendemain de la Grande guerre - Les visées expansionnistes japonaises ne cessaient de s’affirmer depuis la fin du siècle précédent.

Depuis 1905 et une retentissante victoire sur les armées russes, le Japon ne cache plus son ambition de devenir une grande puissance régionale, fondée sur une politique coloniale et impériale (envers la Corée notamment, qui est annexée depuis 1910). - De plus, la guerre a permis au Japon d’accroître son rang économique (il a reçu des commandes nombreuses des belligérants) : sa production industrielle a presque été multipliée par 5 entre 1914 et 1919. 2 Le Parti communiste chinois (PCC) a été créé en 1921, par une poignée d’intellectuels issus du mouvement du 4 mai. 3 La translittération officielle est Jiang Jieshi, mais Tchang Kaï-chek reste une orthographe toujours utilisée en français. 4 L’un des épisodes les plus célèbres de cette guerre civile est la « Longue marche » : une retraite harassante de « l’Armée populaire de libération » de Mao Zedong, qui parcourt 12 000 km à pieds en 1934-1935 (du sud-est jusqu’au centre de la Chine) pour échapper à l’encerclement des nationalistes.

90% des combattants communistes n’y survivent pas. 2 Khâgne B/L Questions transversales 2.

Un coup d’arrêt relatif : la conférence de Washington (1921-1922) Question 1 - Les puissances occidentales se méfient désormais de ces ambitions, surtout les États-Unis qui considèrent le Pacifique comme leur chasse gardée et y voient l’expansion nipponne d’un très mauvais œil. - La conférence de Washington (novembre 1921-février 1922) est organisée à l’initiative américaine au prétexte de désarmement naval international, mais surtout pour limiter l’expansion japonaise.

Menacé d’une course aux armements navals par les États-Unis, le Japon doit céder aux Occidentaux qui défendent « l’indépendance et l’intégrité de l’État chinois » :  La conférence se conclue par une limitation de la flotte japonaise aux 3/5e de la flotte américaine (ellemême fixée à égalité avec la flotte britannique).  Le Japon doit aussi renoncer à ses prétentions sur le territoire chinois : il abandonne la plupart des « 21 demandes » et même les intérêts allemands en Chine pourtant accordés en 1919. - Le Japon opte donc pour le compromis, même si ces décisions sont très mal reçues dans l’opinion japonaise alors confrontée à une grave crise économique.

La limitation de la marine de guerre ne sera de toute façon jamais vraiment respectée dans les années qui suivent. II.

LA CRISE OUVERTE : LES TENSIONS SINO-JAPONAISES (1931-1945) A) Le Japon aux mains d’un régime ultra-nationaliste et expansionniste 1.

Un contexte d’asphyxie économique - Après la croissance liée à la Grande Guerre, le Japon est empêtré dans une crise économique permanente depuis 1920, qui s’explique par des raisons structurelles : faiblesse du marché intérieur ; manque de ressources naturelles sur l’archipel pour répondre aux besoins industriels ; forte dépendance aux importations alimentaires). - La concurrence des produits occidentaux en Ase du sud-est a repris depuis les années 1920, alors que le.... »

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