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La controverse de Valladolid: comment Sepulveda et Las Casas s’opposent dans leur description des Indiens, ?

Publié le 03/11/2022

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« LA CONTROVERSE DE VALLADOLID La controverse de Valladolid a lieu au couvent San Gregorio, en Août 1550 et en Avril 1551, devant quatorze théologiens, membres des Conseils des Indes et de Castille.

Ce débat de Valladolid va être plus ou moins cadré par les différents textes théoriques et juridiques de l’époque comme les Lois de Burgos (1512 – Isabelle la Catholique), Les Lois Nouvelles (1542 – Charles Quint) ou encore La Bulle du Pape Paul ||| « Sublimis Deus » (1537), qui vont à la base avoir pour but de défendre les Indiens et de leur donner des droits.

Cette controverse cherchant à savoir s’il est permis ou non de faire immédiatement la guerre aux Indiens pour les soumettre et leur prêcher ensuite l’Evangile va opposer principalement Juan Ginés de Sepulveda (1490 – 1573), prêtre, philologue et universitaire castillan, historien du roi Charles Quint, il a une pensée théorique sur le sujet défendant et s’appuyant sur l’idée d’esclavage par nature du philosophe grec Aristote dont il a traduit l’œuvre ; et Bartolomé de Las Casas (vers 1480 – 1556), religieux et fils de Conversos, qui se rend au Nouveau Monde et assiste aux différents évènements qui ont lieu, il a une pensée objective sur le sujet, défendant les Indiens en s’appuyant sur les textes sacrés et ce qu’il a vu.

Ainsi, nous allons analyser deux documents dont ces protagonistes opposés sont les auteurs, en comparant leur point de vu : « Très brève relation de la destruction des Indes » datant de 1552 et expliquant le sort des Amérindiens vu par Las Casas et le point de vue de Sepulveda sur les Amérindiens qui est présenté dans le texte « Des justes causes de la guerre » de 1544.

Nous verrons dans un premier temps comment Sepulveda et Las Casas s’opposent dans leur description des Indiens, dans un second temps comment ils s’opposent dans leur description de l’attitude des chrétiens vis-à-vis des Indiens, et pour terminer, nous verrons comment ils s’opposent sur le droit à la conquête. Tout d’abord, Sepulveda a une description des Indiens très négative, les critiquant énormément et même les humiliant à travers ses propos dans son texte « Des justes causes de la guerre ».

Il les considère comme étant des sous-hommes en les qualifiant d’« hommelets » (l.10) et il dit même qu’ils sont « médiocrement humain, dépourvus de toute science et de tout art» (l.11) exprimant ainsi la négation de la pleine humanité des Indiens en ajoutant qu’ils n’ont pas de science ni d’art et les rabaissant donc.

On peut s’apercevoir que Sepulveda a une vision négative des Indiens sur tout ce qui les concerne et les critique sur tout ; il critique ainsi leur organisation politique et sociale en expliquant qu’ils n’auraient « pas de lois écrites mais seulement des coutumes » (l.14 – 15), or on sait que les Indiens, précisément les Aztèques, ont des écrits servant notamment de calendrier religieux écrit sous forme pictographique, cadrant par ailleurs leur vie et leur société, dans des codex qui sont des livres.

Sepulveda dit aussi que les Indiens ont « des traditions barbares » (l.15), faisant allusion aux sacrifices humains que ces derniers faisaient, or il ne connaissait pas et/ou ne prenait pas en compte le fait que ces actes ont une dimension sacrée et religieuse chez les Indiens et non barbares comme il perçoit cela, ayant une mentalité européenne.

Par ailleurs, Sepulveda critique une fois de plus les Indiens et leur société en disant qu’ « ils ignorent même le droit de propriété » (l.16) mais une fois de plus cela est une chose à laquelle sont attachés les européens et non les Indiens.

Face à cela et de façon opposée, Las Casas fait l’éloge de l’organisation des Empires Amérindiens que ce soit sur le plan urbain, politique ou autre ; il va même jusqu’à dire que l’organisation de ces derniers est meilleure que celle des européens sur certains points ; il explique tout cela de manière claire dans son texte « Très brève relation de la destruction des Indes » (1552) en disant que les Indiens « ont des villages, des cités, des rois, des seigneurs et leur organisation politique est parfois meilleure que la nôtre [les européens] » (l.2 – 4).

Tandis que, comme vu, Sepulveda dit des Indiens des barbares sous-humains, Las Casas, quant à lui, explique qu’ils « sont des Hommes et qu’ils doivent être traités comme des Hommes libres » (l.9 – 10).

Ainsi on peut voir un contraste entre Las Casas accordant une humanité complète aux Indiens et un droit au respect contrairement à Sepulveda qui les rabaisse et humilie, leur enlevant même une grande partie de leur humanité qui ne les qualifie pas selon lui. Ensuite, on peut voir dans « Des justes causes de la guerre » (1544), que les espagnols sont sujets à divers éloges attribués par l’auteur de ces écrits, Sepulveda, qui a une description très méliorative des espagnols.

Il les qualifie de manière honorable en disant d’eux des gens « civilisés et vertueux » (l.4) dotés de « sagesse » (l.5).

En outre, il présente des « bienfaits » dont, selon lui, « jouissent les Espagnols », et énumère alors : « prudence, invention, magnanimité, tempérance, humanité et religion » (l.7 – 10).

Cependant, on sait, par exemple, que les espagnols ne font pas preuve de tempérance et d’humanité lors de la conquête et de l’évangélisation, au détriment même de leurs principes religieux ; ils faisaient au contraire preuve de beaucoup de violence et d’inhumanité dans leur démarche, ils soumettaient les Indiens de façon horrible basée sur la violence physique et morale.

Las Casas, quant à lui, ne manque pas de mettre en lumière les défauts des espagnols dans « Très brève relation de la destruction des Indiens » (1552).

On remarque une description très négative des conquistadores par Las Casas où il dénonce leurs réels objectifs, leur manque d’éthique et de foi qu’il critique fortement ; « les chrétiens ont envahi ces pays tels des loups enragés qui se jettent sur de doux et paisibles agneaux » (l.12 – 13) dit-il à leur sujet vis-à-vis des Indiens.

Il remet en question les objectifs exposés.... »

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