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HGGSP 2 : FAIRE LA GUERRE, FAIRE LA PAIX AXE 2 LE DÉFI DE LA CONSTRUCTION DE LA PAIX

Publié le 29/03/2023

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« HGGSP 2 : FAIRE LA GUERRE, FAIRE LA PAIX AXE 2 LE DÉFI DE LA CONSTRUCTION DE LA PAIX Introduction : “La paix est un rêve suspendu.” Cette citation de Kofi Annan montre à quel point la construction de la paix est un défi difficile à atteindre.

Débuter une guerre est bien plus aisé que de la terminer.

A quel moment arrêter ? Comment se réconcilier avec l’ennemi ? Que perdre pour quel gain ? Autant de questions qui rendent le processus de construction de paix long et complexe.

Si à l’époque moderne, les états privilégient les traités de paix dans le cadre de guerres conventionnelles, les conflits actuels, plus complexes et souvent intraétatiques, nécessitent souvent l’action d’une organisation internationale de sécurité collective comme l’ONU. Problématique : Comment construire une paix durable ? I. Faire la paix par les traités : la paix de Westphalie (1648). A. La Guerre de Trente Ans (1618-1648) Un Empire déchiré par les conflits religieux : le Saint Empire Romain Germanique, vieil héritier de la couronne d’empereur de Charlemagne, est à l’époque moderne constitué d’un grand nombre de principautés (près de 350) et d’un Empereur, élu par un collège.

A partir du XVe siècle, la maison d’Autriche aux mains des Habsbourg parvient à accaparer la couronne impériale et rêve de reconstituer un pouvoir politique impérial direct sur les principautés.

Mais l’apparition des religions réformées, et particulièrement du luthéranisme divise profondément le Saint-Empire.

En 1555, la Paix de religion d'Augsbourg consacre le partage de l'Empire entre catholiques et réformés (« cujus regio ejus religio »). Une guerre religieuse et politique meurtrière : La guerre de Trente Ans débute en 1618 par la défenestration de Prague de deux seigneurs catholiques, autour d’un conflit pour la couronne de Bohème et le titre d’Empereur entre deux prétendants, l’un catholique, Ferdinand II, sacré en 1617 et l’autre protestant, Frédéric V, choisi après la défenestration.

L’Empereur Ferdinand II s’empare de la Bohème qu’il châtie fortement.

C’est le début d’un conflit qui enflamme l’ensemble du Saint Empire autour de deux camps : • Les catholiques sous la direction de l’Empereur • Les protestants qui se regroupent sous la bannière du Roi de Suède qui intervient pour aider les protestants à partir de 1631. Si la Guerre de Trente Ans est avant tout une guerre pour des motifs religieux, la question politique est aussi centrale. Il s’agit pour les princes protestants de conserver leur autonomie face à un pouvoir impérial qui rêve d’imposer son pouvoir politique direct. Une guerre européenne : la guerre de Trente Ans se télescope avec un autre conflit qui oppose les Provinces Unies révoltées à l’Espagne depuis 1568.

Rapidement une alliance européenne protestante se forme autour du Danemark et surtout de la Suède pour défendre les princes protestants et les Provinces Unies (dont la religion principale est le calvinisme).

Face à eux, l’Espagne, première puissance mondiale au XVIe s, et l’ensemble de la famille des Habsbourg qui contrôle de nombreux états en Allemagne.

De son côté, la France de Louis XIII et de Richelieu, bien que catholique, soutient discrètement les Provinces Unies et les protestants du Saint Empire.

En 1635, Richelieu déclare la guerre contre l’Espagne et rejoint l’alliance protestante avec la Suède.

La guerre est particulièrement violente et ravage des province entières de l’Allemagne.

Le Pape, inquiet de voir une lutte entre les deux grandes nations catholiques, la France et l’Espagne, pousse aux négociations. B. Un traité marqué par des négociations longues et complexes. Faire la guerre et négocier la paix : En 1643, débutent les négociations pour mettre fin aux conflits.

Les Protestants se réunissent dans la ville d’Osnabrück alors que les Catholiques se réunissent à Munster, deux villes de la Westphalie. Pendant cinq ans, les négociations sont difficiles car elles doivent répondre à plusieurs enjeux : - Religieux : quels droits pour les protestants ? - Politiques : quels rapports de force entre les Princes et l’Empereur ? - Géopolitiques : quelle place pour les grandes puissances et notamment l’Espagne des Habsbourg ? Richelieu envoie Abel Servien, diplomate chargé de négocier au nom de la France. Une paix, trois traités : Le premier des conflits réglé est celui qui oppose l’Espagne aux Provinces Unies depuis 80 ans. La paix de Münster, signée en janvier 1648, reconnaît l’indépendance des Provinces Unies.

La Guerre de Trente Ans est réglée par deux traités signés le 24 octobre 1648 : - Le traité de Münster entre le Saint-Empire, la France et ses alliés - Le traité d’Osnabrück entre le Saint-Empire et la Suède. Ces trois traités sont regroupés sous l’appellation de paix de Westphalie.

Ils aboutissent à la reconnaissance des 3 confessions : catholiques, luthériens et calvinistes.

Ils donnent la possibilité aux Princes d’avoir leur propre politique étrangère, de se battre d’avoir une armée, à la seule condition qu’ils n’attaquent jamais l’Empereur. C. Construire la paix dans une Europe en guerre. Mettre en œuvre la paix : Une fois la paix signée, il faut démobiliser les soldats et empêcher les violences de guerre. En effet, la guerre de Trente Ans a vu déferler sur le territoire allemand de nombreux mercenaires qui vivent du pillage et des vols.

Il faut donc veiller à la démobilisation des soldats.

Mais comme l’application des traités ne prévoit rien sur ce point, le problème des pillages continue pendant longtemps d’affaiblir un territoire déjà ruiné par les guerres et dont 5 millions de ses habitants sont morts (entre un tiers et un quart de la population totale du Saint Empire). La paix de Westphalie, une portée historique majeure : L’une des difficultés de la construction de la paix est l’application des traités et la lecture qui en est faite par les puissances.

Les violences se poursuivent dans le Saint Empire et les dernières troupes suédoises ne quittent le territoire qu’en 1654.

De son côté, la France obtient des droits sur l’Alsace qui poussent à une annexion progressive.

La paix de Westphalie met fin au projet des Habsbourg de domination universelle et les fonctions politiques directes de l’Empereur s’effacent définitivement au profit des Princes.

La fonction d’Empereur devient une fonction symbolique sans fonction politique.

Le Saint Empire disparaît en 1806 dans le cadre des conquêtes napoléoniennes. La naissance de l’ordre westphalien : « L’ordre westphalien correspond à une situation internationale dans laquelle les États exercent les fonctions régaliennes, sont souverains, et dont les limites correspondent, au moins théoriquement, à celles des nations.

» (Géoconfluences).

Dans cette nouvelle organisation, les états européens distinguent clairement la guerre, marquée par une déclaration et qui se termine par un traité de paix, dans le but de régler les litiges.

Si la Révolution française et les guerres napoléoniennes bouleversent l’ordre westphalien, celui-ci est aussitôt remis en place par les puissances européennes qui négocient lors du Congrès de Vienne (1814-1815). II. Faire la paix par la sécurité collective : l’ONU de Kofi Annan (1997-2006). A. L’ONU, une institution internationale de la sécurité collective. La naissance de la sécurité collective : Dès le début du XIXe s, la question de la sécurité collective émerge c’est-à-dire d’un système qui a pour objectif la mise en place d’une paix durable avec une solidarité active entre les états et un respect de leur indépendance.

Ainsi, à la fin des guerres napoléoniennes, le Congrès de Vienne aboutit à la création de la Sainte Alliance qui doit garantir l’équilibre européen face aux idées libérales et nationalistes.

Des règles communes sont progressivement posées entre les puissances comme dans le cadre de la course aux conquêtes coloniales où les puissances coloniales, réunies à Berlin en 1885, tentent de définir les règles du partage de l’Afrique. La Première Guerre Mondiale, par le choc moral consécutif au bilan humain, aboutit à la prise de conscience de la nécessité de construire une institution de sécurité collective. Le rêve de Wilson, la SDN : La Société des Nations est créée sous l’impulsion du Président des États-Unis, Wilson. Signée dans le cadre des traités de paix de Versailles, la naissance de la.... »

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