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« Comment et pourquoi la guerre froide a pris fin en Europe et dans le monde ? »

Publié le 08/02/2024

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« Sujet : « Comment et pourquoi la guerre froide a pris fin en Europe et dans le monde ? » Introduction : « Nous avons perdu la 3ème guerre mondiale sans qu’aucun coup de feu ait été tiré ».

Ces propos du ministre soviétique de la défense prononcés en novembre 1990 lors de la signature du traité de réduction des forces conventionnelles en Europe préfigurent les évènements qui, un an plus tard, conduiront à la fin de la guerre froide.

Cette période opposa, de 1945 à 1990, les États-Unis, l'URSS et leurs alliés respectifs qui formaient deux blocs dotés d’une puissance militaire considérable et défendant des systèmes idéologiques, économiques et géopolitiques totalement antinomiques.

Son aboutissement en Europe et dans le monde, qui ne peut être comparé à une fin de guerre traditionnelle, doit être considéré dans une double perspective : d'une part, ses manifestations et, d'autre part, l'enchaînements des causes.

Dans ce cadre, nous verrons dans un premier temps quels évènements symboliques y ont participé ensuite de quoi il conviendra de nous intéresser à la politique gorbatchévienne de perestroïka (restructuration) et à son échec, qui l'engage plus loin que ce qui, au départ, était envisagé. Amorcée dès 1985, avec l’accession au pouvoir en Union soviétique de Mikhaïl Gorbatchev qui, sur fond de grave crise économique intérieure, considère qu'il est temps de revenir à une forme de compétition stabilisée, la fin de la guerre froide se matérialise le 9 novembre 1989 avec le démantèlement du mur de Berlin érigé 28 ans plus tôt.

Cet évènement majeur qui met fin à la division de cette ville en deux parties, l'une à l'Ouest et l'autre à l'Est, était déjà en germe depuis quelques mois et la chute du Mur, symbole et mythe de la séparation de l’Europe en deux, vient précipiter l’effondrement du bloc de l’Est et avec lui la fin de la bipolarisation du monde.

En réalité, avec le mur c'est le régime communiste lui-même qui s'écroule, car ce dernier ne peut résister à la vague de mécontentement qui va suivre.

Les 2 et 3 décembre 1989, au sommet de Malte, les présidents Bush et Gorbatchev déclarent mettre fin à la guerre froide.

La dislocation de l'Union soviétique est entérinée et donne naissance à la Communauté des États indépendants (CEI).

Dans tout le bloc de l’Est, les répercussions sont immenses.

Tous les pays satellites de l’Union soviétique profitent des faiblesses du régime communiste finissant pour s’émanciper. Ainsi, la République de Hongrie est la première à déclarer son indépendance vis-àvis de Moscou fin octobre.

Les 17 et 18 novembre, la « révolution de velours » permet à la Tchécoslovaquie de s’émanciper.

A Bucarest, Nicolae Ceausescu ne résiste pas à la révolution roumaine.

De manière plus apaisée, les États baltes proclament leur indépendance en mars et mai 1990.

Plus au sud, des opposants à Slobodan Milosevic embrasent la Yougoslavie.

Ils contestent son autoritarisme et réclament l’indépendance des républiques yougoslaves.

Le communisme s'effondre en Europe orientale et entre en crise grave en URSS même.

En avril 1991, la dissolution de la composante militaire du pacte de Varsovie vient confirmer cet état de fait.

A la suite de ces évènements, la chute de l'Union soviétique en 1991 conduit à la fin de la guerre froide en Europe, dans la mesure où cette dernière constituait la principale force derrière le bloc communiste.

L’URSS qui était le principal adversaire des États-Unis pendant la guerre froide n’existe plus et sa dissolution entraine des répercussions majeures sur les relations internationales.

Afin de comprendre les raisons qui ont conduit à l’affaiblissement du régime communiste soviétique, il convient désormais de nous intéresser aux réformes que Gorbatchev a voulu initier dès son accession au pouvoir en 1985 pour relancer son pays. Le 11 mars 1985 Mikhaïl Gorbatchev est élu au poste de secrétaire général du PCUS.

Avec cette élection, s’ouvre la dernière phase de la période soviétique de l'histoire russe, une phase de six années au cours de laquelle le projet gorbatchévien originel, dont l’objectif était de rendre plus efficient le système soviétique existant, débouche sur l'implosion de l'URSS.

Pourtant, en se démarquant résolument de la ligne répressive sur le plan intérieur et en ouvrant largement la porte aux relations extérieures, il va faire souffler un vent nouveau sur l’Europe toute entière.

A partir de 1986, afin de sortir le pays de la stagnation économique induite par des années de guerre froide, Gorbatchev lance une série de réformes autour de deux axes : restructurer le pays (Perestroïka) tout en faisant preuve de transparence (Glasnost). A son arrivée au pouvoir les problèmes sont nombreux : guerre en Afghanistan, économie en sous régime depuis près de soixante ans, grande pauvreté de la population, vétusté des infrastructures qui conduit notamment à l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986.

Dans ce cadre, Gorbatchev va engager un certain nombre de réformes politiques et économiques pour tenter de redresser la situation.

Au plan économique, le nouveau secrétaire général du PCUS estime qu’il faut prioritairement moderniser le pays afin de lui permettre de s’adapter à l’économie mondiale.

Cela se traduit par la privatisation partielle de certaines entreprises, ainsi que par la libéralisation des prix et l’ouverture à l’investissement étranger.

Au plan politique, l’URSS abandonne progressivement ses fondamentaux en matière de relation avec les démocraties populaires ; la « doctrine Brejnev » qui interdisait aux pays d’Europe de l’Est toute velléité d’autonomie avec des repressions brutales lors des mouvements contestataires fait place à un changement radical de ligne politique.

Ainsi, le 7 décembre 1988, à l’occasion d’un discours prononcé à l’assemblée nationale de l’ONU, Gorbatchev annonce d’importantes réductions de troupes soviétiques en Europe tout en affirmant que « l’usage de la force ne peut plus constituer un instrument de politique étrangère … ».

En dépit de cette prise de conscience, le mouvement de démocratisation des anciennes démocraties populaires ne peut plus être stoppé ; dès 1990, celles-ci décident de sortir du Pacte de Varsovie qui est dissout en juillet 1991. Avec la « glanost », Gorbatchev cherche à introduire davantage de transparence dans les relations avec l’ouest mais également au plan national.

En effet, depuis la révolution bolchévique de 1917, la liberté d’expression n’existait plus en URSS.

Or, l’idée de Gorbatchev était que l’une des principales raisons liées au manque de progrès et à l’effondrement de l’Union soviétique résidait dans le manque de critiques constructives du Parti.

Dès lors, la Glasnost voit le jour, destinée à réformer la société soviétique, par la suppression des entraves à la liberté d’expression et au débat public, une transparence dans les affaires politiques et culturelles et une réduction de l’écart qui sépare le pouvoir de la société soviétique.

Un certain nombre de dissidents et de prisonniers politiques sont libérés.

L’objectif de ce tournant vers davantage de transparence est de provoquer un débat au sein de la société soviétique toute entière afin de susciter l’adhésion populaire aux réformes qu’il souhaite entreprendre mais également de « faire bonne figure » face aux ennemis d’hier.

En mars 1989, les électeurs soviétiques participent à leurs premières élections libres depuis 1917 et désignent le nouveau Congrès des députés du peuple.

La glasnost a également participé au renforcement des relations entre l'Union soviétique et les États-Unis, dans la mesure où elle a permis de renouer le dialogue et la coopération entre les deux pays.

Les discussions ont notamment porté sur le contrôle des armes nucléaires et les relations commerciales, contribuant ainsi à réduire les tensions entre les deux superpuissances. Ainsi, les événements de la fin des années quatre-vingts marquent le début des retrouvailles entre deux parties du continent longtemps séparées.

Partout les réformes politiques et économiques favorisent l’éclosion d’une économie de marché et l’instauration de démocraties parlementaires pluralistes qui reposent sur l’État de droit.

Le pari n’est pourtant pas gagné d’avance comme en témoigne la récente « opération militaire » décidée en février 2022 par Vladimir Poutine pour qui « la Russie n'a jamais perdu la guerre froide...

parce que la guerre froide n'est pas finie.

». Deuxième partie Sujet : « Comment Francis Fukuyama.... »

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