Fiche lecture sur Le temps des guépards, la guerre mondiale de la France de 1961 à nos jours

« Fiche lecture sur Le temps des guépards, la guerre mondiale de la France de 1961 à nos jours Présentation : L’ouvrage Le temps des Guépards, la guerre mondiale de la France de 1961 à nos jours est une étude historique écrite par Michel Goya.

Michel Goya est un militaire et historien français.

En effet, il a été officier des Troupes de marine, docteur en Histoire contemporaine et a également enseigné l’innovation militaire à SciencesPo et à l’École Pratique des Hautes-Etudes.

Il se consacre aujourd’hui à l’écriture spécialisée dans l’histoire militaire et l’analyse des conflits et tient un blog nommé « la voie de l’épée » consacré aux questions stratégiques militaires.

Le temps des guépards a été publié très récemment, le 13 janvier 2022, il est ainsi le dernier livre écrit par Goya.

Cependant il s’insert dans la continuité de ses ouvrages d’analyse de guerres très documentée comme Sous le feu publié en 2014 ou S’adapter pour vaincre en 2019.

Le sujet de ce livre est l’histoire militaire de la France, Goya offre ainsi une visite guidée méticuleuse des caractéristiques techniques de ces opérations militaires françaises, ainsi que ce qu’elles démontrent, matérialisent et signifient en termes de lien entre la politique et l’armée mais aussi entre la volonté des différents présidents de la Vᵉ République et les modalités concrètes des opérations modernes, sans en oublier l’aspect financier de ces opérations.

À la différence des autres ouvrages illustrant les mêmes faits, Michel Goya ne fait pas de récit complet des combats, il n’intègre pas non plus des témoignages, il se contente seulement d’exposer nos victoires et nos défaites en se demandant pourquoi et comment tout en rendant hommage aux soldats morts durant ces affrontements.

Goya n’hésite pas à critiquer certaines décisions de nos présidents de la Vème République en les jugeant prises à la va-vite.

Toutefois lorsque qu’une opération s’achève avec succès il le reconnaît.

Cet ouvrage est donc bien reçu des lecteurs et est critiqué positivement par la presse et par de nombreux journaux comme Le Monde qui le recommande. Synthèse de l’œuvre : On pourrait résumer ce livre en disant que c’est l’histoire de la « petite guerre mondiale de la France » qui est décrite dans cet ouvrage.

Cette « petite guerre mondiale de la France » désigne dix-neuf guerres sur trois continents ainsi que treize grandes opérations militaires de police internationale depuis 1961. Cependant, ces opérations et ces guerres sont très peu connues du reste de la nation, elles sont peu consultées sur des engagements lointains.

Par ailleurs elles sont assez peu couvertes par les médias.

Goya nous apprend que la France est engagée dans un état de guerre permanent depuis plus de soixante ans et les citoyens français se croient en paix, du moins jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes attaqués sur le territoire national par des attentats terroristes.

Afin de détailler cette période, l’auteur procède à une analyse temporelle et privilégiée des campagnes militaires sur un théâtre d’engagement donné, il étudie le niveau stratégique où se décident les orientations politiques ainsi que le niveau tactique des engagements ponctuels sur le terrain en distinguant la guerre et la police.

Il commence par expliquer qu’en France on ne parle pas de guerre.

C’est un tabou, un mot qui fait peur à la population.

On préfère parler d’Opérations Extérieures, appelées plus communément les OPEX.

Pourtant, la réalité est bien là : les soldats français combattent et meurent pour défendre les intérêts de la Nation, dans l'indifférence totale.

À travers ce livre, Michel Goya nous raconte l'histoire des OPEX des forces de l’armée française.

En effet, dans la première partie intitulée « Opérations chaudes en guerre froide », on assiste à un glissement de la volonté politique d'entrer en guerre, de la part du général De Gaulle qui est au pouvoir en 1961 et assume entièrement l'assaut sur Bizerte alors que Mitterrand, lui, préfère cacher l'implication de la France en utilisant des moyens d'intervention indirects. Dans la deuxième partie intitulée « Les campagnes du nouvel ordre mondial », on voit la France refuser de faire la guerre et devenir un gendarme, œuvrant pour la paix, à l’exception de la guerre du Golfe.

La France agit donc en « dividende de la paix ».

On pense que les guerres sont terminées, on croit pouvoir désinvestir massivement dans notre défense.

Ainsi l'armée française devient une armée « de paix », principalement utilisée comme casques bleus.

Goya montre ensuite que cela est faux, le souci est que ces opérations de « maintien de la paix » sont déclenchées alors que les conflits ne sont pas terminés.

Les troupes de l’ONU se retrouvent donc prises entre deux feux, paralysées et incapables de riposter car on leur interdit de faire usage de leurs armes puisque qu'officiellement elles n’ont pas d’ennemi.

L’armée française est alors considérée ici uniquement comme une police. Ensuite, dans la troisième partie nommée « guerre permanente », on renoue progressivement avec la guerre.

Les armées françaises.... »