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Document sur le romantisme

Publié le 24/02/2024

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« Le Romantisme INTRODUCTION La période s’étendant de 1790 à 1914 correspond à l’âge des découvertes et des innovations. Le 18ième siècle est caractérisé par des crises, entre autres, celle de la Révolution Française. Cette longue crise ne débouchera pas seulement sur des bouleversements politiques, déclenchés par la révolution française, et dont les conséquences rempliront l’histoire du 19ème siècle. En effet, elle constitue également une crise profonde de la sensibilité esthétique et des formes littéraires, affectant à la fois les contenus et les modes d’expression de la littérature, comme en témoignent les problèmes du théâtre, le vide poétique de l'époque et les développements originaux du genre romanesque. Le romantisme est l’ensemble des mouvements artistiques et littéraires qui s’épanouissent en Europe au 19ième siècle, sur la base d’un rejet du rationalisme et du classicisme.

L’origine du mot « romantisme » provient des caractéristiques de l’art gothique « roman ».

Ce mot existait déjà par la ville de Rome et a évolué sémantiquement au cours des siècles.

En anglais, le mot «Romantic» signifie « proprement romanesque ». À la question: "Qu’est-ce que le Romantisme?", Baudelaire, en 1846, répond que le romantisme n’est précisément pas dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais plutôt dans la manière de sentir les choses. SOURCES ET ORIGINE DU ROMANTISME FRANÇAIS Le romantisme apparaît pour la première fois, en anglais, vers 1730.

Son influence en France dépassera le genre littéraire proprement dit.

Bien que nous puissions situer son âge d'or entre 1829 (avec « Henri III et sa cour », d’Alexandre Dumas (1829); le premier triomphe du théâtre romantique) et 1850, nous pouvons retracer certains traits de sa présence depuis l’époque du théâtre médiéval, avec "Tristan et Iseut", ainsi qu’à la période élisabéthaine du XVI e siècle, où l’on peut discerner d’étroits liens avec la vision théâtrale de Shakespeare, spécifiquement au niveau de la souplesse des règles des trois unités. En conséquence, l’explosion romantique bouleverse l’esprit européen, spécialement en France, et marque de son sceau une importante rébellion contre le classicisme français.

Cette coupure avec le classicisme, nettement visible, fait apparaître le romantisme comme une spiritualité et une esthétique de crise, esthétique qui restera dans l’ombre tout au long de l’âge classique, car pour un temps, culture et civilisation avaient trouvé dans le classicisme une sensibilité qui leur convenait. Il n’est guère facile de dater avec précision le début du romantisme français, et d’autant moins aisé de le faire pour son apparition en Allemagne et en Angleterre.

Mais nous pouvons en constater des traces plus précises pour la première fois en Allemagne à partir de 1755, un endroit plutôt vierge en matière théâtrale et en courant esthétique.

C'est dans ce pays, d'ailleurs, que l'on assiste aux premières représentations du théâtre romantique.

Il fut plus difficile d'introduire le romantisme en France, parce que le classicisme français régnait en force à cette époque.

Ce courant artistique s’est aussi répandu en Angleterre à la fin du 18ème siècle.

Il se déploiera plus tard dans le reste de l’Europe : Espagne, Portugal et Italie. Quelques personnages ont contribué à introduire le romantisme en France. C'est d'abord à Mme de Staël, expulsée de France à cause de ses idées, puis revenue après la chute de Napoléon Bonaparte en 1828-1829, qu'on accorde le crédit principal d'avoir introduit en France la littérature romantique allemande.

Germaine de Staël, Benjamin Constant et Chateaubriand, appartenant à la même génération, font aussi partie des protagonistes de la première explosion du romantisme français. Par la suite, cette esthétique triomphe grâce aux succès des œuvres de Victor Hugo, d'Alexandre Dumas, d'Alfred de Musset et d'Alfred de Vigny. Le développement culturel du 19ème siècle, en Europe, est donc fortement influencé par l'apparition du Romantisme, dont le style marquant des écrits de Victor Hugo dans son importante "Préface de Cromwell" (1827), "Ruy Blas" (1838), "Les misérables" (1862), "Lucrèce Borgia" et "Marie Tudor" (tous deux datant de 1833),et plus tard « Cyrano de Bergerac » de Rostand OBJECTIFS DES THÉORICIENS On les appelle les théoriciens du drame, ces créateurs du théâtre romantique.

Cette nouvelle vague de penseurs propose le romantisme comme un élan vers un avenir meilleur et renouvelé. Voulant faire évoluer les gens et les conscientiser à une nouvelle réalité, ils apportent une révolution dans les mœurs sociales, qui, jusque là, n'était peutêtre jamais arrivée. Ce nouveau concept, balayant le passé derrière lui, ouvre la vision du monde à un art moderne et populaire. Cette nouvelle littérature est une réponse aux besoins des gens pauvres, marginaux et incompris, mais se veut aussi un outil d'enseignement à des valeurs morales plus élevées vis-à-vis les gens de la bourgeoisie, peu importe leur statut. Cette jeune génération d'artistes veut produire un théâtre qui grouille d'action, où se mêlent les rois, les marchands, les femmes légères ou instruites, les paysans et les assassins, un théâtre affirmant que toutes les couches de la société participent à l'histoire, tout en traitant de problèmes actuels. Aux yeux de ces théoriciens, le romantisme est une forme supérieure de l’art qui rejette avec force les modèles antiques du classicisme français. Néanmoins, leur but n’était pas de démolir les valeurs sociales existantes, mais de présenter au peuple des œuvres qui tiennent compte de leurs habitudes de vie et de leurs croyances, tout en leur donnant le plus de plaisir possible.

Stendhal, par exemple, dans son désir de répondre aux idéaux du peuple, développe bien ce concept dans l'une de ces œuvres: "Racine et Shakespeare". Il y traite, à l'intérieur d'une tragédie moderne, des événements récents, susceptibles d'intéresser toute la foule. NATURE ET FORME DE LA FABLE (STRUCTURE SPATIO-TEMPORELLE ) Dans sa conception théâtrale, le romantisme s’enracine dans un tableau plus large et plus original de la vie, laissant libre court à l'imagination et la créativité.

Dans son exécution, il fait chevaucher un style mixte, familier, romantique, comique, tragique et parfois épique. C'est au nom de cette liberté que plusieurs écrivains romantiques refusent, comme avaient commencé à le faire Diderot et Mercier avec le théâtre postclassique, les règles du classicisme français, soulignant l'incohérence qu'elles engendrent.

Pour Stendhal, le théâtre est une tragédie en prose qui peut durer plusieurs mois et se passer en divers lieux. Hugo ajoute que les règles d'unité de temps (24 heures) et de lieu (un endroit) ne contribuent en rien au plaisir du spectateur, ni à produire une émotion profonde et un véritable effet dramatique. Il souligne que ces deux unités engendrent souvent des situations invraisemblables, et que toute action peut démontrer une durée variable et se dérouler en plusieurs lieux. Dans ce même ordre d'idée, les romantiques proposent de faire confiance au spectateur qui sait bien faire la différence entre le réel et l'imagination, ne s'attendant pas à une représentation fidèle de la réalité.

Pour convaincre le public français, Hugo dira que si nous arrivons à croire aux meurtres et aux trahisons sur scène comme quelque chose de réel, cela cesserait de nous causer du plaisir instantanément. Pour ce qui est de la représentation de son œuvre, l'écrivain vise à faire comprendre au public tout le cheminement du personnage, plutôt que de mettre uniquement l'accent sur le point culminant de l'intrigue.

L'expansion de la durée de l'action s’avère désormais nécessaire à la maturation des personnages.

La multiplicité des lieux devient utile pour démontrer plusieurs facettes des personnages en les plaçant dans différentes situations. Cependant, dans certaines circonstances, des changements de décor entre deux actes, voir même des modifications à vue au milieu de l’acte, deviennent nécessaires, entraînant certaines contraintes. L'unité d'action subit, elle aussi, une certaine transformation. L'attention n'est plus placée uniquement sur l'action principale, mais également sur les péripéties secondaires qui y conduisent.

Cette unité évoluera vers un nouveau concept: celui de l'unité d'ensemble, devenant conséquemment la loi de perspective du théâtre. Dans cette optique, nous assistons à une diversité poétique incontournable. Les œuvres romantiques passent de la comédie à la tragédie, du sublime au grotesque, du profond au superficiel, du positif au négatif, dans un style parfois lyrique, tantôt épique ou dramatique, à travers lesquels nous pouvons discerner un retour aux sources, à la spiritualité, à la nature et à l'évolution des personnages. PASSAGE DU SUBLIME AU GROTESQUE Le passage du sublime au grotesque est une caractéristique importante dans l'entreprise romantique.

Hugo présente, dans sa préface de Cromwell, sa théorie des trois âges, mettant en évidence l'évolution de l'homme et les enjeux du paradoxe humain.

Il compare les temps primitifs (naissance du monde et beauté de la création) à la naissance et l’enfance de l'humanité. Il poursuit en disant que les temps antiques (apparition des cités, des périodes de guerres et de la période épique) sont comparables à l'adolescence, période plus ou moins rebelle, marquée par une recherche d'identité. Finalement, il nous rappelle l'apparition du christianisme comme une période de conscientisation de la double nature de l’être humain, afin de nous démontrer le lien intime existant entre le corps et l’âme. Donc, dans les scènes théâtrales, le grotesque fait apparaître cette dualité, rendant le personnage plus vrai, plus réel et plus humain. Il a.... »

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