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Devoir de philosophie (méthode) Sujet : Prendre conscience de soi, revient-il à être autre à soi-même ?

Publié le 11/11/2025

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« Devoir de philosophie (méthode) Sujet : Prendre conscience de soi, revient-il à être autre à soi-même ? Introduction Pour s’orienter dans ce sujet, sans doute n’est-il pas inutile de rappeler que par conscience il faut entendre un comportement au sein duquel le rapport à soi, au monde et aux autres est structuré par la pensée.

Pour autant, si ce rappel est nécessaire, il n’est pas suffisant car la question ne porte pas sur le seul pouvoir d’avoir conscience mais bien sur celui de prendre conscience : là où le premier pouvoir correspond à la manière quotidienne dont nous vivons implicitement notre conscience sans la comprendre explicitement, le deuxième dépasse cette expérience vécue pour entrer dans un processus de réflexion par lequel nous opérons un retour sur nous-mêmes en vue de reconnaitre non seulement notre identité personnelle, mais plus profondément encore, notre identité de conscience.

C’est pourquoi, prendre conscience c’est toujours en même temps prendre conscience de soi, c’est-à-dire de ce que nous sommes singulièrement en tant qu’individu et de ce que nous sommes universellement en tant que conscience. (Amorce du problème ) Or si ce processus de réflexion suppose de se voir autrement que l’on ne le faisait dans la vie quotidienne, s’il implique donc un changement dans la manière de se rapporter à soi, comment appréhender un tel changement ? Au premier abord, il semble bien que ce changement consiste, par la réflexion, à me faire revenir à moi en tant que même, à produire un retour à ce qui, de moi, demeure le même : la réflexion doit permettre en effet de me rassembler auprès de moi-même en vue de ressaisir ce qui me ressemble, c’est-à-dire ce qui, de mon identité, est reconnaissable dans ce qu’elle a d’invariable et de constant. (Formulation du problème) Dès lors, il semble contradictoire de considérer qu’une telle prise sur soi, qu’une telle reprise réflexive du même à soi, puisse revenir à être autre à soi-même, s’il faut entendre par-là un processus qui exposerait l’identité du soi à un processus d’altération généralisée par où le soi ne se retrouve plus, ne se reconnait plus, car emporté dans un changement de lui-même qui le sépare du même jusqu’à le rendre extérieur à luimême, méconnaissable. S’installer dans cette contradiction, c’est donc endurer le problème suivant : si le processus réflexif exige déjà en lui-même une mise à distance de soi, une non-coïncidence à soi-même, un décalage pour pouvoir se voir autrement et engager ainsi le mouvement de reconnaissance de soi-même, cette mise à distance correspond-elle à un rassemblement auprès de soi nous permettant de revenir au même, ou bien à un mode d’identification qui inclut l’altération au cœur du rapport à soi ? On exposera cette endurance à travers trois moments. Le premier visera à reconduire le processus réflexif de prise de conscience à l’expérience philosophique du doute radical qui va exclure du mouvement de reconnaissance de soi toute expérience d’altération. Le deuxième moment va chercher à dépasser cette approche trop abstraite de la réflexion en montrant que celle-ci et le processus de reconnaissance qu’elle implique exige d’en passer par la relation à ce qui est autre à soi-même : par la relation à l’extériorité du monde et des autres consciences. Le troisième moment poursuivra cette épreuve en situant cette fois cette étrangeté à l’intérieur même de soi-même lorsque l’origine de la conscience est reconduite à l’inconscient psychique : c’est la considération d’une prise de conscience de soi à la lumière de la cure analytique qu’il s’agira d’explorer. Ou bien (autre possibilité de plan) : Mais cette épreuve de l'altération de soi requise par le processus de réflexion ne se joue pas seulement dans le caractère relationnel de cette réflexivité, mais dans la manière dont ce caractère lui-même suppose une identité qui ne soit pas définie d'avance, et qui par conséquent se construit dans un devenir autre à elle-même, de sorte que c’est à un tel devenir que le processus de réflexion doit nous faire revenir. Développement (Transition à la deuxième partie ) Si l’épreuve du doute nous a proposé un processus de réflexion au sein duquel la conscience prenait conscience d’elle-même en évitant de faire intervenir toute dimension d’étrangeté de telle sorte à se retrouver auprès d’elle-même sur le mode de la substance, une telle épreuve n’est-elle pas encore beaucoup trop abstraite ? Ne faut-il pas envisager ce processus depuis une expérience plus concrète ? C’est ce qu’il nous faut maintenant explorer. (Deuxième partie) Il s’agit en effet dans cette deuxième partie de montrer comment l’épreuve d’une altération de soi ne peut ni être exclue du processus de réflexion, ni être réduite à un accident de celuici, mais doit être considérée comme une dimension essentielle de celui-ci. C’est une telle dimension que Hegel nous permet de comprendre car il aura lui-même pensé la manière dont le processus d’altération de soi doit être compris comme un moment constitutif de la reconnaissance de soi requise par le procès de réflexion.

En effet, c’est un tel processus qu’il cherche à expliciter en montrant que celui-ci suppose non seulement un mouvement de concentration sur soi de la conscience se déployant sur le mode d’un retour sur soi, mais encore, exige la recherche d’un miroir capable de renvoyer à la conscience son propre reflet sur le mode de son objectivation.

Or si la tâche s’avère délicate, c’est parce que la conscience non seulement ne se voit pas car elle n’est rien d’une chose, mais est si proche d’elle-même qu’elle est comme aveuglée par cet excès de proximité.

C’est pourquoi, le processus de réflexion requiert une mise à distance de la conscience à l’égard d’elle-même. Toute la question est de savoir si cette mise à distance correspond à un devenir étranger à soimême. Or tout l’intérêt de la pensée de Hegel consiste précisément à répondre à cette question en distinguant deux régimes de cette distanciation réflexive : un régime théorique qui suspend ce devenir car la conscience recherche son reflet au sein de sa vie.... »

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