Chapitre 1 : reconstituer et comprendre les variations climatiques passées
Publié le 20/06/2025
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Thème 2 : enjeux planétaires contemporains
Thème 2B : les climats de la Terre : comprendre le passé pour agir aujourd’hui et demain
Chapitre 1 : reconstituer et comprendre les variations climatiques passées
Une fois dissous dans l’eau, le CO2 interagit avec 3 molécules d’eau pour former un ion carbonate
pouvant interagir avec les ions Ca2+ pour faire de la calcite, mais aussi deux ions hydroniums.
Plus
la concentration en ions hydronium augmente sous l’effet de l’apport de CO2 , plus le pH diminue.
Certains organismes ont du mal à fabriquer leurs coquilles ou carapaces, car la baisse du pH peut
dissoudre le calcaire.
Les moules et la communauté des biomes des récifs coralliens est très sensible
à la baisse du pH.
D’autres organismes profitent de cette sensibilité pour proliférer (algues).
I) Le climat actuel change très rapidement
hypothèse : l’augmentation de la température observée serait liée à l’augmentation en CO2.
Corrélation : lien statistique entre deux variables.
Causalité :lien qui affirme qu’une variable agit sur une autre.
◦ Sources de carbone (utilisation des combustibles fossiles et changement d’utilisation des sols) :
9,4 + 1,3 = 10,7 Gt C·an –1
◦ Puits de carbone (photosynthèse supplémentaire, absorption océanique et autres flux) :
3+0,4+2,6 = 6 Gt C·an -1 .
◦ Différence entre les deux flux : 10,7- 6 = 4,7 Gt C·an –1 = augmentation annuelle de la quantité
de CO2 dans l’atmosphère.
Il existe une corrélation entre des anomalies de température de plus en plus importantes et
une augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère.
Les activités humaines
perturbent le cycle du carbone.
L’utilisation des combustibles fossiles représente la majeure
partie des sources anthropiques.
La contribution des puits augmente également mais ne
compense pas les émissions.
Pour élaborer un modèle climatique, les experts prennent en
compte l’ensemble des facteurs y compris les facteurs naturels.
Les forçages naturels ne
peuvent pas être, seuls, à l’origine du réchauffement constaté : celui-ci est donc bien d’origine
humaine.
II) Les indices du dernier maximum glaciaire
1) Des indices géologiques
Les indices qui
témoignent du recul actuel
des glaciers alpins sont les
moraines, les roches
striées et les blocs
erratiques situés en aval
( vers la vallée, opposé à
l’amont ( vers la
montagne)) des langues
glaciaires, et non encore
recouverts de végétation.
Les indices permettant de reconstituer l'extension maximale des glaciers il y a 20 000 ans sont les
vallées glaciaires en U ( ou en auge), les collines morainiques aujourd’hui recouvertes de végétation
et les blocs erratiques éloignés de tout glacier actuel (ex : gros caillou de Lyon).
Les directions des langues glaciaires sont reconstituées grâce à la disposition des reliefs (pentes,
moraines) et à l'orientation des stries sur les roches striées.
• Éléments transportés : moraines , blocs erratiques.
• Éléments qui resteront en place : relief et cirque glaciaire, vallée en auge, moraines ( après fonte
du glacier), blocs erratiques ( après fonte du glacier), stries glaciaires, roches moutonnées.
Principe d’actualisme : comparaison d’une moraine d’un glacier actuel avec les traces présentes
dans l’environnement ( moraines du Pléistocène ( -2,6Ma à -11 700 ans)).
L’étude du paysage dans certaines régions permet d’y déceler des indices géologiques
permettant de caractériser le climat du dernier maximum glaciaire.
Le principe d’actualisme
permet d’interpréter les indices géologiques comme autant de témoignages de phénomènes
s’étant déroulés il y a des dizaines de milliers d’années selon les mêmes modalités et avec les
mêmes conséquences que ceux que nous pouvons observer actuellement.
• Indices / traces
laissés par les glaciers dans le paysage • paléoniveaux marins (exercice 14 p314 ) • terrasses
alluviales (exercice 15 p314 ).
2) Des indices écologiques
hypothèse d’un climat, il y a 20 000 ans autour de la grotte de Chauvet en Ardèche, similaire à celui
de la Sibérie actuelle donc beaucoup plus froid.
Les caractéristiques qui rendent les pollens intéressants pour l’étude d’un climat local sont leur
capacité à très bien se conserver (fossilisation) et la diversité de leurs formes et ornementations, qui
les rendent typiques d’une espèce donnée.
L’évolution de l’environnement (steppes froides, forêt boréale, puis forêt tempérée) indique un
réchauffement du climat qui devient également plus humide Il est possible d’enregistrer le climat en
distinguant, parmi les espèces rencontrées dans un échantillon, celles qui correspondent à une eau
froide ou une eau chaude ( ex : association de foraminifères fossiles) .
( ! :Il est préférable de choisir des foraminifères benthiques, qui vivent dans une eau profonde dont
les variations des températures se font à grandes échelles de temps.
Ces variations permettent
d’observer des fluctuations climatiques et non les fluctuations météorologiques (qui sont, elles,
enregistrées à la surface des océans)).
dessin de pingouin et entrée de la grotte accessible cohérents avec climat polaire et baisse du niveau
marin caractéristiques d’une glaciation.
Il est possible, en s’appuyant sur le principe d’actualisme et sur des indices faunistiques et
polliniques, de reconstituer le climat du dernier maximum glaciaire.
Ainsi certaines peintures
rupestres françaises représentent des animaux vivant actuellement dans des steppes froides
(ici des rennes).
( ! : les peintures et gravures rupestres ne témoignent pas fidèlement de la
biodiversité présente à une époque.
Certaines espèces y sont fortement surreprésentées, tandis
que d’autres ne sont pas du tout figurées).
Les méthodes de palynologie, observation de
pollens fossiles, spectres ( données à un instant T) et diagrammes polliniques ( données sur un
temps long, superposition de spectres polliniques), permettent de définir les biomes ( ensemble
d’écosystèmes caractéristiques des conditions écologiques à l’échelle régionale ou
continentale) présents à tel ou tel endroit dans le passé et l’évolution des conditions
climatiques au cours du temps.
( Cf.TP et enseignement scientifique).
3) Des indices isotopiques :les thermomètres isotopiques (p.
298-299 + doc.6, 7 et 8 poly), outils
pour reconstituer les variations climatiques passées :
Comprendre et utiliser le concept de thermomètre plus il fait froid, plus le rapport isotopique est
faible que ce soit pour le δ18O ou le δD dans les précipitations neigeuses.
La relation linéaire
permet de faire un lien direct entre la température du lieu et la valeur du rapport isotopique mesuré.
En période glaciaire, on s’attend donc à mesurer dans la glace un δ18 O ou un δD plus faible (plus
négatif) qu’en période interglaciaire.
Ceci est lié au fait qu’en période glaciaire, le gradient de
température entre les hautes et les basses latitudes est plus élevé.
Le fractionnement isotopique est
alors plus intense.
Les périodes glaciaires correspondent aux moments où le δ 18O est faible ( très négatif).
dans la
glace, les périodes interglaciaires aux moments où il est plus élevé ( moins négatif).
Il existe une
corrélation entre le δ 18O des foraminifères et celui de la glace.
Le δ 18O faible dans la glace se
traduit par un δ 18O élevé pour les foraminifères.
Les grandes périodes mises en évidence ont une
période de l’ordre de 100 000 ans, mais on remarque au sein de ces grands cycles de nombreuses
variations de périodes plus courtes.
Les cinq derniers maximums glaciaires sont datés d’environ 20
000 ans, 130 000 ans, 280 000 ans, 330 000 ans et 420 000 ans.
L’amplitude des variations du δ
18O en Antarctique étant d’environ 10 ‰ (document 2B : -60‰ à -50‰), on constate que cela
correspond à une amplitude thermique d’environ 15 °C (document 1C : -25‰ à -35‰ / -32°C à 17°C) entre les maximums glaciaires et les maximums interglaciaires .
on observe que le δ18 O diminue 3%0 à -3%0 ( devient plus négatif) dans les carbonates quand la
température de l’eau augmente de 5 à 30°C, cela s’explique par une plus forte évaporation de l’18O
( et un apport de 16O dans les océans suite à la fonte de glaciers).
on observe que le δ18 O augmente de -50%0 à 0%0 ( devient plus positif) dans les précipitations
quand la température de l’air augmente de -50 à +20°C, cela s’explique par une plus forte
évaporation de l’18O et donc à une augmentation de sa concentration dans les nuages.
Les rapports isotopiques des glaces permettent de voir une alternance entre :
• des périodes où les valeurs des δ18O et des δD sont élevées et qui sont corrélées avec des taux
élevés de CO2 , montrant des périodes de réchauffement.
• des périodes où les rapports isotopiques δ18O et des δD sont bas et qui sont corrélées avec des
taux faibles de CO2 , montrant des périodes de refroidissement.
Les thermomètres isotopiques (δ18O et δD) permettent de reconstituer les paléotempératures
globales (à la différence des indices vus précédemment qui sont des indices locaux) Le
principe du fractionnement isotopique permet de comprendre pourquoi δ18O et δD peuvent
servir de paléothermomètres :
• les précipitations, lorsqu’elles se déplacent des basses vers les hautes latitudes, sont de plus
en plus pauvres en 18O (ou en D).
• en période glaciaire, le gradient de température entre l’équateur et les pôles étant plus
marqué, le fractionnement isotopique entre les basses et les hautes latitudes est plus important
qu’en période interglaciaire.
• il existe une relation....
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