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Entraînement au commentaire littéraire : « Le Lac » de Lamartine

Publié le 21/05/2023

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« Entraînement au commentaire littéraire : devoir commun n°3 Le poème « Le Lac » s’inspire d’un événement autobiographique.

Poème du souvenir, « Le Lac » évoque celui de l’été 1816 passé en compagnie de Julie Charles, à Aix-les-Bains.

L’année suivante, Lamartine attend en vain la jeune femme, mais Julie, malade, ne peut plus quitter Paris, où elle mourra peu après.

Le poète solitaire et triste écrivit « Le lac », long poème mélancolique à la gloire de l’amour brisé, dans lequel s’exprime sa détresse face à la fuite inexorable du temps. Le Lac Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ? Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir ! Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés, Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés. Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux. Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ; Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots : " Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! " Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux. " Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore Va dissiper la nuit. " Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons ! " Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, S'envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur ? Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ? Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus ! Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus ! Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez ? Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir ! Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux. Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés. Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Tout dise : Ils ont aimé ! Alphonse de Lamartine - Les Méditations poétiques , 1820 . Sujet: Vous commenterez le poème “Le Lac” d’Alphonse de Lamartine en traitant la problématique suivante : Comment le poète, en partant d’un événement intime douloureux, parvient-il à le sublimer en une réflexion sur la fuite du temps ? Consignes : Vous rédigerez le commentaire littéraire en entier (sauf la conclusion). On attend : - une introduction - deux axes développés en deux paragraphes par axe (2 idées directrices). AXE I.

UNE ÉLÉGIE QUI EXPRIME LE SOUVENIR NOSTALGIQUE DE L’AMOUR AXE II.

UNE « MÉDITATION » SUR LA FUITE DU TEMPS ET L’INVITATION AU CARPE DIEM Notes de vocabulaire : ● ● ● Une élégie : poème qui exprime une plainte douloureuse, des sentiments mélancoliques. La nostalgie : regret mélancolique d’une chose révolue. La méditation : attitude qui consiste à s'absorber dans une réflexion profonde : Se plonger dans la méditation. Coup de pouce méthode : Au brouillon, complétez le tableau ci-dessous : Problématique : Comment le poète, en partant d’un événement intime douloureux, parvient-il à le sublimer en une réflexion sur la fuite du temps ? Axe I : UNE ÉLÉGIE QUI EXPRIME LE SOUVENIR NOSTALGIQUE DE L’AMOUR Idée Générale A.

L’évocation d’un souvenir amoureux dans le cadre même qui a vu naître cet amour. Procédés cités, analysés (au moins 3 arguments) sens (interprétation) - “le vent jetait l’écume de tes ondes” “Sur ses pieds adorés”, “le bruit des rameurs qui frappaient en cadence” “Tes flots harmonieux” - c’est un poème d’amour - La ponctuation “Ô lac ! “, “ Regarde ! “, “ Où tu la vis s’asseoir ! “, “ Ô temps ! “,” heures propices ! “ “ Des plus beaux de nos jours “. -La douleur est donc omniprésente dans ce poème. Idée générale B.

La nostalgie Procédés cités, analysés (au moins 3 arguments) sens (interprétation) -Puis, cette femme revient et parle au poète : “Tout à coup “, “ la voix qui m’est chère / Laissa tomber ces mots “ c’est une prosopopée : le poète fait parler une morte. -tellement il est nostalgique, il fait parler une personne morte. -“ l’année à peine a fini sa carrière, / Et près des flots chéris qu’elle devait revoir “. -C’est l’évocation du souvenir de cette femme qui est le premier sujet du poème. -il emploie l’imparfait pour exprimer quelqu'un ou un objet qui n’est plus là “qu’elle devait revoir”, “elle mugissait". -C’est un amour malheureux, puisque que nous comprenons dès le début que la femme aimée n’est plus là. Axe II : UNE « MÉDITATION » SUR LA FUITE DU TEMPS ET L’INVITATION AU CARPE DIEM Idée générale A.

Du souvenir à la réflexion sur la fuite du temps Procédés cités, analysés (au moins 3 arguments) sens (interprétation) -phrase exclamatives et interrogatives : ”Eh quoi ! N'en pourrons-nous pas fixer au moins la trace ? Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus ! Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,.... »

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