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Y aura-t-il toujours des injustices ?

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« Sujet : Y aura-t-il toujours des injustices ? [Dieu a accordé à l'homme la liberté de choisir entre le bien et le mal.

Les injustices font partie de l'ordre du monde.

L'âme juste n'est jamais récompensée. Elle est toujours victime des méchants.] Dieu a laissé l'homme maître de son destin Tout ce qui est a été voulu par Dieu.

Moïse Maimonide, dans Le Livre de la connaissance, pense que le libre arbitre est aussi nécessaire que le mouvement des planètes.

Il est dans le dessein de Dieu de laisser les hommes libres de respecter la loi divine ou de la refuser.

Les injustices commises par l'homme font partie d'un projet divin. Les injustices participent à la justice du monde Pierre Bayle, dans ses Pensées diverses sur la comète, dit que le fort l'emporte toujours sur le faible.

Ainsi Dieu l'a-t-il voulu.

Or, ses décrets sont immuables.

Pourquoi faudrait-il qu'il en changeât ? Qu'un brigand dépouille un honnête homme est une injustice qui obéit au même principe divin que la pierre venant briser un vase précieux.

S'en affliger est peine perdue.

Ce qui amènera Leibniz à dire: Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. La trop fameuse formule : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles» apparaît en substance dans un ouvrage de Leibniz (1646-1716) qui sut mettre son génie de logicien au service de la religion : La Théodicée (1710), dont le titre exact est : Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal. La Théodicée est un ouvrage où Leibniz s'efforce de résoudre quelques problèmes classiques posés à la théologie, et qu'il énonce ainsi : « Quand il n'y aurait point de concours (le Dieu aux mauvaises actions, on ne laisserait pas de trouver de la difficulté en ce qu'il les prévoit et qu'il les permet, les pouvant empêcher par sa toute-puissance.» Comment peut-on concilier la bonté de Dieu avec l'existence du mal ? Comment peut-on concilier la liberté humaine avec la toute-puissance divine ? Le terme même de théodicée signifie « justice de Dieu » (du grec théos qui signifie « Dieu » et dikè qui signifie « justice »).

Leibniz est le premier à avoir formé ce néologisme qui devait rester dans la langue philosophique.

Mais les problèmes qu'il pose sont bien connus et Épicure (341-270 avant J.-C.) en avait déjà donné une formulation vigoureuse, qui tendait à prouver que notre conception du divin est parfaitement erronée.

Le but de Leibniz est tout autre, puisqu'il s'agit de défendre la cause de Dieu. Voltaire a eu beau jeu dans Candide (1759) de se gausser d'une formule qu'il ne comprend pas et qu'il malmène.

Leibniz n'écrit pas «tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », mais « L'on a montré que cet univers doit être effectivement meilleur que tout autre univers possible » ou encore : « Il faut dire que Dieu, entre les suites possibles de choses, infinies en nombre, a choisi la meilleure, et que par conséquent la meilleure est celle-là même qui existe en acte.» Ce qui varie de la formule voltairienne à la formule vraie de Leibniz est l'idée de pluralité.

Dieu conçoit une infinité de mondes possibles, et il choisit suivant le principe du meilleur.

Cela ne veut pas dire que Leibniz nie le mal et que nous vivons «dans le meilleur des mondes », mais que tous les autres mondes possibles, que Dieu a conçus, sans choisir de les faire exister, seraient pires.

Ce qui, avouons-le, n'est guère réjouissant, Leibniz va jusqu'à écrire : « En outre, si Dieu n'avait pas choisi la meilleure suite universelle (suite dans laquelle le péché intervient), il aurait admis quelque chose de pire que tout péché des créatures.

» Le Dieu de Leibniz n'est pas un despote, ni, comme chez Descartes, un « libre créateur des vérités éternel-les. »

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