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Y a-t-il une valeur de l'exemple en morale ?

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« Vocabulaire: EXEMPLE (n.

m.) 1.

— Ce qui peut être imité en tant que modèle.

2.

— (Logique, math.) Cas particulier quelconque sur lequel on entend démontrer une proposition de portée générale.

3.

— Invalidation par contreexemple : raisonnement qui consiste à réfuter une proposition universelle quelconque en exhibant un cas particulier qui ne la vérifie pas. VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. Introduction Le projet éthique appelle communément, à l'appui de son désir d'instruction, le témoignage d'êtres dont la conduite passe pour exemplaire.

Ces individualités exceptionnelles, convoquées à des fins d'édification morale, produisent l'illustration concrète de la vertu réalisée dans l'histoire.

L'exemple de la vertu semble ainsi fonder avec évidence la vertu de l'exemple. Une difficulté surgit cependant : elle réside dans l'écart séparant l'universalité de la norme idéale, inconditionnée, exprimant elle-même une aspiration qui passe l'expérience et l'histoire, et le caractère conditionné de l'exemple, cas particulier présentant la règle ; cet écart peut-il être résorbé, ou condamne-t-il tout comportement exemplaire à n'avoir aucune valeur universelle ? I - La vertu de l'exemple comme exemple de la vertu a) L'aspiration éthique est de l'ordre de la visée, en tant que désir de s'accomplir dans une vie bonne ; elle relève donc d'une sagesse pratique (phronèsis chez Aristote) qui, en rupture avec toute conception normative de la morale, trouve sa règle dans la délibération par laquelle chacun s'efforce de diriger sa vie, en conformité avec un idéal de bonheur lié à l'accomplissement de la vertu. A première vue, l'existence d'un objet suprêmement désirable qui serait la cause finale des activités humaines ne fait pas de doute.

Tous les hommes désirent être heureux , constate Aristote dans l' « Ethique à Micomaque ».

Le bonheur constitue le souverain bien, car il est recherché comme une fin absolue et non relative.

Chaque activité particulière tend vers quelque bien : la médecine vers la santé, l'art militaire vers la victoire, l'art financier vers la richesse.

Ces biens, cependant, ne sont pas poursuivis pour eux-mêmes, mais seulement comme des moyens en vue d'une fin plus haute qui est le bonheur.

Toutes les fins particulières se subordonnent à cette fin suprême unique qui n'est plus un moyen en vue d'une fin ultérieure, mais qui est recherché en elle-même et pour elle-même.

Nous désirons être heureux pour être heureux. Toutefois, constate Aristote, s'il y a convergence sur le nom de ce bien suprêmement désirable, il y a divergence concernant sa nature.

Quel est cet objet mystérieux qui appelle tous nos voeux ? Le stagirite recense les objets possibles et définit sur cette base trois grands types de vie : la vie de jouissance, plus particulièrement propre à la foule, la vie politique, à laquelle aspirent surtout les gens cultivés soucieux de l'honneur, et la vie contemplative prisée par les sages Il examine d'abord la vie de jouissance et s'interroge sur la question de savoir si le désir tend au plaisir comme à sa fin ultime.

Aristote ne rejette pas l'hédonisme, car il concède que toute activité sensible ou intelligible s'accompagne de plaisir lorsqu'elle s'exerce dans des conditions favorables, mais il ne saurait consentir à l'assimiler au bien suprême pour plusieurs raisons.

La foule qui aspire à une vie de jouissance ne vise pas les plaisirs raffinés de l'intellect, mais les débauches grossières et les ripailles d'un Sardanapale.

Or, chaque être vivant a une « hexis », une vertu propre, et l'excellence pour chacun consiste à remplir au mieux la fonction qui convient à sa nature.

Une vie de plaisir revient à développer et à porter à son degré maximal la partie sensitive ne nous distingue en rien des bêtes qui éprouvent comme nous des sensations de plaisir et de peine.

Grossière et partielle, la satisfaction hédoniste ne saurait convenir à un animal raisonnable. Le plaisir, par ailleurs, n'est jamais la fin dernière de nos activités, mais une fin surajoutée qui les couronne. »

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