Y a-t-il un progrès du vivant ?
Extrait du document
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ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET.
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Le terme de vivant regroupe à la fois les animaux (dont l'homme) et les végétaux.
Il est un terme
large, mais plus précisément, il peut désigner aussi l'organisme dans son fonctionnement spécifique.
Le terme de progrès renvoie quant à lui à l'idée d'une évolution, d'une réalisation, voire d'une
autoréalisation.
Le sujet invite donc à considérer le vivant dans son développement, développement à la fois interne à
l'organisme lui-même et externe à cet organisme, ce qui amène à poser la question de savoir si le
milieu dans lequel se meuvent les différents organismes peut interagir sur eux et les amener à
progresser.
Cependant au premier abord, c'est bien à un progrès interne auquel on est tenté de penser.
En effet,
un organisme possède des structures spécifiques qui semblent lui permettre la croissance, le
développement…, et donc le faire progresser tout au long de sa vie.
Il y aurait donc une progression
intérieure à chaque organisme, due à la réalisation de leur fonction par les différents organes.
Mais si
on émet l'idée, qui semble au premier abord naturelle et commune, que chaque organe possède une
fonction qui lui est propre et que c'est pas la réalisation de sa fonction qu'il permet au vivant de se
conserver, de croître et de se développer, cela ne veut-il pas dire que l'organisme répond à des
ordres toujours déjà « imprimés » en lui, et ce mécaniquement, telle une machine qui serait
programmée pour réaliser telle fonction ?
Dès lors, le vivant n'est-il pas telle une machine répondant mécaniquement à une fonction qu'il doit
nécessairement réaliser.
Dans cette hypothèse, peut-on réellement parler d'un progrès du vivant ?
En effet, le vivant ne fait-il pas que se déployer en vertu d'un programme, sans qu'il y ait
véritablement progression, au sens où la tache est répétitive et mécanique ?
Mais si l'on considère le vivant dans son sens le plus large de vie, ne constate-t-on pas un réel
progrès ? N'y-a-t-il pas eu une évolution des espèces ? Dans ce cas il semble qu'il faille se demander
si cette évolution, qui semble bien attester d'un progrès du vivant, est interne à chacun des
organismes ou à chacune des espèces du vivant ou si elle possède une part d'extériorité, le milieu
dans lequel évolue le vivant jouant un rôle moteur dans cette évolution.
Le vivant, et plus généralement la vie, se donne-t-il à voir sur le mode du mécanisme, son
développement étant purement machinal et ne donnant pas véritablement lieu à une progression, ou
est-il mû par une force interne ou extérieure qui lui permet un progrès, la vie étant alors ce qui est
toujours nouveau, créateur et en progrès ?
PROPOSITION DE PLAN.
I)
Le mécanisme et la théorie du vivant comme machine.
§ La question de savoir s'il y a ou non un progrès du vivant engage la question de la connaissance du
vivant.
Or, le corps, dans son acception la plus générale semble pouvoir se définir comme une
structure déterminée ayant une fonction précise, et par conséquent comme quelque chose de
mécanique.
Descartes, dans sa réflexion sur le vivant, affirme l'hétérogénéité de l'âme et du corps.
L'âme n'est en effet présente que chez l'homme et désigne sa faculté de penser.
Or, abstraction
faite de cette pensée, le corps humain est comparable à tout autre corps, et notamment à celui
des animaux, et Descartes propose alors de le penser sur un modèle mécanique.
Il développe alors
la thèse des animaux machines, qui est la conséquence directe de la distinction entre l'âme et le
corps, ou plus précisément entre la pensée et l'étendue.
Dès lors, selon Descartes, tout ce qui
peut être réduit à l'étendue doit l'être, et il ne faut pas introduire des données psychologiques là
où il n'y en a pas.
Le mécanisme s'applique alors au vivant, et Descartes s'emploie surtout à
considérer les animaux, dont l'homme.
Dans son Traité de l'homme, Descartes dit alors rendre
compte du vivant mécaniquement.
Ainsi, il rend compte par exemple du cœur en le définissant
comme une pompe (et ce sur le modèle de la fontaine qui possède une pompe nécessaire pour
puiser l'eau) : le corps contient donc en lui-même son moteur.
Les commandes nerveuses et les
sensations sont quant à elles définie sur le modèle de l'horloge et de son mécanisme.
§ Dès lors, c'est sur le modèle de l'automate que Descartes explique le mécanisme du corps vivant.
Tout est mécanique dans le corps et le cas des mouvements réflexes semble en attester : le
corps répond seul, par lui-même et machinalement à une stimulation extérieure (comme lorsqu'on
porte un coup léger sur le genou et que la jambe se lève automatiquement).
Le corps vivant est
donc perçu et analysé comme un automate, et cette thèse cartésienne repose notamment sur
l'idée selon laquelle le naturel peut être réduit à l'artificiel.
Ce sont les mêmes lois qui régissent le
naturel et l'artificiel, mais le corps vivant, selon Descartes, est trop petit pour qu'on en voit les
rouages : le modèle de l'automate nous permet donc de voir et comprendre le vivant en plus
grand.
Le vivant serait donc tel un automate, ses mouvements n'étant que des réponses.
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