Aide en Philo

Y a-t-il un bon usage de la contradiction ?

Extrait du document

« Première partie : L'unique La liberté de penser et la liberté d'expression n'auraient plus aucun sens s'il n'y avait qu'une seule pensée et qu'une seule expression.

Dans ce cas il n'y aurait plus de liberté. « Ce qu'on nomme passion n'est autre chose qu'un désir irrité par la contradiction.

» Beaumarchais, Lettre sur « le Barbier de Séville ». On accuse les sociétés tyranniques d'empêcher la liberté d'expression et de fonder les questions sur une seule réponse qui serait la même pour tous, c'est en ce sens que s'exprime la nécessité de la contradiction.

La contradiction est donc condition nécessaire de la liberté. « La contradiction existe au sein du plus petit grain d'énergie » dit Stéphane Lupasco dans Les trois matières, invitant par là à considérer qu'il ne s'agit pas simplement d'un caprice de l'humain, mais que la contradiction est au coeur de la physique.

Ce qui s'exprime encore sous une forme différente : « La beauté est une contradiction voilée.

» Situations I Sartre, Jean-Paul. Deuxième partie : La contradiction féconde Si l'on se réfère aux textes de Platon, on observe que la contradiction dans le discours est l'élément essentiel de tout dialogue.

Effectivement si tout le monde était toujours en accord sur tout, les progrès seraient très lents, car ce sont de ces oppositions que naissent les avancées.

Tous les discours de Socrate sont d'ailleurs fondés sur ce même principe d'opposition : il y a d'un côté Socrate qui détient une idée sur un concept et de l'autre un protagoniste qui est toujours convaincu du contraire.

Et c'est cette contradiction qui est la source même du dialogue, qui est la source même de la pensée et de la réflexion, et qui est la source même de la liberté. « La vérité est le point d'équilibre de deux contradictions », Proverbe chinois. Troisième partie : La contradiction comme exercice même de la pensée Ainsi il n'y a pas de pensée sans opposition, car il faut, pour savoir où se trouve la vérité, qu'il y ait toujours deux choix ; deux possibilités.

Car s'il n'y a toujours qu'une seule réponse aux questions alors il n'y aurait plus de réflexion sur ces mêmes questions, et leur réponse serait implicite.

Dans le texte du Ménon, Socrate dit que pour penser il faut une opposition, une contradiction entre deux éléments.

C'est ce qui permet de faire avancer la réflexion toujours plus loin. Ainsi il y a toujours un bon usage de la contradiction, puisque toute pensée est par nécessité fondée sur une opposition.

Utiliser la contradiction à bon escient n'a finalement pas vraiment d'importance, ce qui compte c'est qu'elle existe. Hegel confirme son importance en soulignant que la contradiction n'est pas facultative, mais elle est nécessaire, et avant même d'être nécessaire elle est interne à tout concept.

« La contradiction est la racine de tout mouvement et de toute manifestation vitale.

», Science de la logique Hegel Friedrich.

La contradiction c'est la vie elle-même, elle est moteur de l'histoire, elle est ce qui fait avancer le monde. Conclusion : Parler d'un bon usage de la contradiction sous-entend qu'il puisse y en avoir un mauvais, or, ce qui serait mauvais ce ne serait pas le fait de la contradiction, c'est-à-dire, le fait du multiple, mais le fait d'user de la contradiction comme d'une assurance systématique de son pouvoir sur l'autre.

En somme, le mauvais usage ne s'assimile guère qu'à l'expression de la bêtise.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles