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Y a-t-il un acte qui ne soit pas désintéressé ?

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« Définition des termes du sujet En posant la question « y a-t-il un...

? » , le sujet pose le problème de l'existence ou de la non existence d'un certain objet.

L'objet en question, ici, c'est l' « acte désintéressé ».

Un acte, c'est une action, par laquelle on fait quelque chose, un acte implique un agent et une certaine mise en mouvement de cet agent en vue de commettre cet acte.

Tout acte demande une forme de concentration ou d'effort. L'acte ici visé, c'est l'acte désintéressé, c'est-à-dire l'acte dans lequel le sujet ne trouvera aucun profit, direct ou indirect, pour lui-même.

Sont donc en question ici les motivations de nos actes, avec pour angle d'attaque particulier le problème de l'existence ou de la non existence d'actes désintéressés. On revendique certains actes comme gratuits ou désintéressés.

C'est la vérité de cette revendication qu'il s'agit de questionner.

Deux perspectives s'ouvrent assez clairement, l'une optimiste, l'autre pessimiste. Prendre la perspective optimiste consisterait à affirmer qu'il existe des actes désintéressés, des actes de don pur sans attente de compensation ; à accorder du crédit aux discours, chrétiens par exemple, sur l'importance du désintéressement du don. La perspective pessimiste, quant à elle, demanderait si tout don est vraiment désintéressé, ou s'il n'est pas plutôt forcément un échange dont on attend quelque chose en retour, même de manière indirecte ou inconsciente.

Par exemple, on attendrait du don une amélioration de notre image, un accroissement de l'affection qu'on nous porte. Cette perspective refuserait de prendre sur les relations humaines un point de vue autre que celui de l'échange. L'alternative est difficile à trancher, mais il faudra évaluer la pertinence de ces deux perspectives, en dégager les fondements, pour finalement proposer une réponse à la question de l'existence de l'acte désintéressé. Références utiles Kierkegaard, Le Journal du séducteur Pascal, Pensées Textes à utiliser Kant J'accorde volontiers qu'aucun homme ne peut avoir conscience en toute certitude d'avoir accompli son devoir de façon tout à fait désintéressée car cela relève de l'expérience interne, et pour avoir ainsi conscience de l'état de son âme il faudrait avoir une représentation parfaitement claire de toutes les représentations accessoires et de toutes les considérations que l'imagination, l'habitude et l'inclinaison associent au concept de devoir, or une telle représentation ne peut être exigée en aucun cas; de plus l'inexistence de quelque chose (par conséquent aussi d'un avantage qu'on a secrètement conçu) ne peut être de façon générale l'objet de l'expérience.

Mais que l'homme doive accomplir son devoir de façon tout à fait désintéressée et qu'il lui faille séparer complètement du concept de devoir son désir de bonheur pour l'avoir tout à fait pur, c'est ce dont il est très clairement conscient; ou alors s'il ne croit pas l'être, on peut exiger de lui qu'il le soit autant qu'il est en son pouvoir de l'être : car c'est précisément dans cette pureté qu'est à trouver la véritable valeur de moralité, et il faut donc également qu'il le puisse. Nietzsche Le christianisme, par le fait qu'il a placé au premier plan la doctrine du désintéressement et de l'amour, a été bien plus loin encore d'élever l'intérêt de l'espèce plus haut que l'intérêt de l'individu.

[...] Pour l'espèce il est nécessaire que le malvenu, le faible, le dégénéré périssent : mais c'est à ceux-là que le christianisme fait appel, en tant que force conservatrice, renforçant ainsi cet instinct déjà puissant chez les êtres faibles, de se ménager, de se conserver, de se soutenir mutuellement.

Qu'est la « vertu » et la « charité » dans le christianisme, si ce n'est cette réciprocité dans la conservation, cette solidarité des faibles, cette entrave de la sélection ? Qu'est l'altruisme chrétien, sinon l'égoïsme collectif des faibles qui devine que si tous veillent les uns pour les autres, chacun sera conservé le plus longtemps ?...

Si l'on ne considère pas un pareil état d'esprit comme le comble de l'immoralité, comme un attentat à la vie, on fait partie de ce ramassis de malades et on en a les instincts...

Le véritable amour des hommes exige le sacrifice au bien de l'espèce, - il est dur, il est fait de victoires sur soi-même, parce qu'il a besoin du sacrifice humain.. »

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