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Y a-t-il des règles de l'art ?

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« VOCABULAIRE: RÈGLE: Proposition indiquant la manière de se conduite (prescription morale) ou la démarche à suivre pour obtenir un certain résultat (règles de l'art). ART: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. 1) Introduction Y a-t-il des règles de l'art ? Le terme de règle est présent dans l'ensemble des activités humaines, et non point seulement dans le champ artistique, et désigne, à partir du XIIIe siècle, ce qui est imposé ou adopté comme ligne directrice de conduite, la formule intégrant ce qui doit être fait dans un cas déterminé.

Ainsi parle-t-on de règles de la morale, de règles de conduite, de règles grammaticales ou juridiques, etc.

Même le jeu connaît l'emploi de règles, ces conventions qui le régissent.

Quant à Descartes, ses « règles de la méthode » sont célèbres. Existe-t-il des formules indiquant la voie à suivre en ce qui concerne la création de choses belles ? Tel est le sens du sujet.

Pour être artiste, suffit-il d'être doué ou bien une méthode est-elle requise ? L'art, oeuvre et fruit de techniques ou d'inspiration ? La spontanéité ou bien l'invention rationnelle, laquelle de ces deux puissances constitue le moteur de la création artistique ? Tel est le problème. Ainsi se dégage un gain pratique et spéculatif : la vision d'une méthode privilégiée dans l'art, tel est l'enjeu. A.

Il n'existe pas de règles de l'art (thèse) Comment pourrait-il y avoir des règles de l'art ? Certes, nous savons que la règle distingue nature et culture, que l'homme est cet être pétri de règles et que partout les processus culturels se distinguent par l'action de règles imprimant leur structure précise et rigoureuse aux données.

Toutefois, dans le domaine de l'art, le sentiment et l'inspiration jouent un tel rôle qu'il est permis de se demander - et ce contre toute une tradition artistique - s'il existe bel et bien des règles de l'art.

Prenons l'exemple de l'art de l'acteur, qui crée un rôle et s'identifie à Bérénice ou Othello.

Ce qui peut lui arriver de mieux, n'est-ce point de se fier à son intuition et à son inspiration ? Ne doit-il pas d'abord être pris complètement par son rôle ? Alors il se met à vivre involontairement son personnage et ce, sans même savoir ce qu'il ressent.

Pense-t-il ce qu'il fait ? Nullement.

Il est guidé, non point par des formules prescrivant ce qui doit être, par des règles, mais par son intuition.

Ainsi il a besoin d'inspiration pour créer son personnage.

Vivre un rôle artistique, ce n'est point se soumettre à la convention et à la norme, mais participer à l'enthousiasme. N'en est-il pas de même dans le champ de la création artistique proprement dite ? Le poète n'invente-t-il pas son oeuvre grâce à un don divin ? Inspiré, il fait oeuvre poétique, et ce à travers un élan mystérieux qui ne doit rien aux règles, grâce à une spontanéité inconsciente. Transition Toutefois, la spontanéité et l'improvisation sont suspectes.

Mozart est fils de musicien et apprend les règles dès sa prime enfance.

L'art classique est obéissance aux règles rationnelles et l'on pourrait multiplier les exemples. Reprenons donc la question. B.

Il existe des règles de l'art (antithèse) Reprenons le cas de l'acteur, déjà examiné plus haut, et voyons s'il existe des règles de l'art.

Écoutons ici le témoignage de Stanislavski, l'un des grands noms du théâtre contemporain, qui fut le créateur du Théâtre d'art de Moscou et dont le livre La Formation de l'acteur est un classique concernant l'art du comédien « À la répétition d'aujourd'hui, écrit-il, je me suis mis dès le début à improviser [...] j'ai joué sans me préoccuper de mes mouvements.

Le résultat ne s'est pas fait attendre.

Je me suis embrouillé et, ne pouvant me rappeler un seul mot, je me suis arrêté net » (Stanislavski, op.

cit., Petite Bibliothèque Payot, p.

13).

Oui, il faut des règles qui régissent l'art, tout art, et ces règles existent, dans la poésie, comme dans la musique ou la peinture.

Le sonnet (deux quatrains, deux tercets) n'a-t-il pas ses règles ? Les règles ne sont-elles pas l'itinéraire du génie ? En architecture, n'y a-t-il pas des principes qui président à la bonne construction ? Bien sûr, on peut violer les règles et l'on parle des sonnets irréguliers de Baudelaire, mais c'est bel et bien sur fond d'ordre que la règle est enfreinte.

Donc la règle commande, comme le veulent les esthétiques classique, post-classique et même contemporaine. Qu'est-ce que l'art, nous dit Boileau, sinon l'obéissance à la raison, aux règles conduisant au beau idéal ? Il existe donc des normes et formules rationnelles, permettant d'édifier l'oeuvre conforme au beau absolu. Quant à la musique du XXe siècle, mais aussi la peinture de notre temps, elles impliquent, elles aussi, à trois siècles de distance par rapport à Boileau, qu'il existe des règles de l'art. C'est à partir du XVIe sous l'impulsion de la redécouverte de la culture gréco-latine et de l'esthétique grecque imitée par les Romains et surtout au XVIIe que la question du beau fait l'objet d'un examen particulier, de la part des artistes et des philosophes.

Il revient donc à l'esthétique de la Renaissance et du XVIle, appelée classique, d'avoir dégagé les règles de production du bel objet.

L'inspiration en est platonicienne.

S'inspirant de la théorie platonicienne du beau ( attention: absolument pas de sa critique de l'art bien que celle-ci en raison de son. »

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