Y a-t-il de l'indiscutable ?
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Parties du programme abordées :
-— La vérité.
— Le jugement
— Le langage.
— L'idée.
Analyse du sujet : Un sujet assez pointu qui se demande s'il existe quelque chose qui ne soit même pas susceptible
de prêter à la discussion.
Deux directions s'offrent immédiatement : ce dont on ne discute pas car évident ; ce dont
on ne peut discuter car indicible.
Conseils pratiques : Interrogez-vous sur la notion de discussion, débat où deux ou plusieurs points de vue
s'opposent ou se complètent.
Bibliographie :
Aristote, De l'interprétation, Vrin.
Pascal, Pensées, Gallimard.
Saussure, Cours de linguistique générale, Payot.
Difficulté du sujet : **
Nature du sujet : Pointu.
— Indiscutable peut s'entendre en deux sens:
• ce dont la vérité ou l'évidence est telle qu'aucune discussion n'est concevable (le Cogito);
• ce qui se fonde sur une croyance de telle nature qu'elle interdit toute discussion
ou débat rationnel: les interlocuteurs ne partagent ni mots ni arguments.
— On analyse en conséquence deux cas:
• l'indiscutable comme relevant de l'irrationnel (la foi) ou, plus modestement, du vécu sensible (nul ne peut discuter
ce que je ressens intérieurement);
• l'indiscutable comme forme de vérité:
— à l'intérieur d'un système mathématique, les postulats restent indiscutables;
dans un système strictement déductif, les conclusions sont indiscutables (syllogisme).
— L'indiscutable est en conséquence situé, soit du côté du subjectif absolu, soit du côté du rationnel pur.
Entre ces
deux pôles, dans les discours qui mélangent l'empirique et le rationnel (discours des sciences de la nature ou des
théories morales] c'est le domaine du discutable.
DOCUMENT
"Il y a bien des choses que nous rendons plus obscures en voulant les définir, parce que, comme elles sont très
simples et très claires, nous ne pouvons mieux les connaître ni les percevoir que par elles-mêmes.
Bien plus, il faut
mettre au nombre des principales erreurs qui se puissent commettre dans les sciences, l'erreur de ceux qui veulent
définir ce qui doit seulement être conçu, et qui ne peuvent pas distinguer les choses claires des choses obscures, ni
discerner ce qui, pour être connu, exige et mérite d'être défini de ce qui peut très bien être connu par soi-même.
Je ne crois pas, en effet, qu'il y ait eu jamais personne d'assez stupide pour avoir besoin d'apprendre ce que c'est
que l'existence avant de pouvoir conclure et affirmer qu'il existe.
Il en est de même pour le doute et pour la pensée.
J'ajoute même qu'il est impossible d'apprendre ces choses autrement que par soi-même et d'en être persuadé
autrement que par sa propre expérience et par cette conscience ou par ce témoignage intérieur que chacun trouve
en lui lorsqu'il se livre à un examen quelconque.
Si bien que, tout de même qu'il est inutile de définir le blanc pour
faire comprendre ce que c'est à un aveugle et qu'il nous suffit d'ouvrir les yeux et de voir du blanc pour savoir ce
que c'est, pour savoir ce que c'est que le doute, et la pensée, il suffit de douter et de penser.
Cela nous apprend
tout ce que nous pouvons savoir à cet égard et même nous en dit plus que les définitions les plus exactes."
DESCARTES (Texte proposé en sujet III, Lyon, sept.
90, A)
B.
Sens du sujet
Y a-t-il des connaissances réelles et s'accordant avec l'objet qui ne relèvent pas de l'examen par un débat, par
étude du pour et du contre ?
C.
Problème
S'il y a des vérités indiscutables devant lesquelles l'homme doit s'incliner sans débattre, une part de liberté humaine
s'évanouit sans doute.
Le problème est donc ici de rattacher vérité à liberté.
D.
Choix du plan
On examinera la vérité à travers ses différents pôles, le pôle objectif, le pôle subjectif, etc., pour montrer que toute.
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