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Y a-t-il d'autres vérités que scientifiques ?

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« VOCABULAIRE: AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.

Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Qu'est-ce qu'une vérité scientifique ? En quoi la vérité pourrait-elle avoir différents attributs ? Est-ce pour montrer qu'elle peut avoir des origines différentes ? Ou l'intitulé tend-il à montrer que toute vérité étant scientifique, une vérité dite "scientifique" ne serait qu'une expression redondante ? La définition basique de la vérité serait : un jugement ou une proposition en accord avec la réalité.

La vérité scientifique a tendance à associer spontanément à ce modèle un protocole expérimental pour vérifier si son jugement ou sa proposition correspond à la réalité.

Pourtant, la vérité mathématique ne se définit pas comme cela, puisqu'elle ne vise aucune réalité (par exemple, les nombres imaginaires ne désignent aucune réalité existant dans le monde).

On constate donc une diversité de types de vérités dans les sciences.

Peut-on étendre la notion de vérité à d'autres domaines ? En quel sens peut-on parler de vérité philosophique ? Ou en quel sens peut-on parler de vérité en histoire ? Ces disciplines prennent-elles leur modèle sur la vérité scientifique, comme un idéal à atteindre ? Comment considérer les "vérités de la foi", ou même la vérité des sentiments ? De tels modèles de vérités subjectives sont radicalement différents du modèle scientifique de vérité ; ils ne la mettent pas en cause, mais ils suggèrent qu'une vérité est toujours subjective, non pas au sens où chacun pourrait avoir la sienne (c'est la négation de l'idée de vérité) mais au sens où la vérité n'a d'intérêt que pour autant qu'un sujet, un individu, se l'approprie et en fait quelque chose dans sa vie. Éclaircissements : Le développement de la connaissance scientifique et ses succès, à partir des XVIIe-XVIIIe siècles, en a fait un modèle de vérité.

Aussi, il semble que les méthodes de vérification scientifique (en gros : la logique et l'expérience) constituent des critères insurpassables et exemplaires de vérité. Est-ce à dire que toute vérité est de type scientifique ? Qu'il n'y a pas, par exemple, de vérité de l'art ? Ou que l'expérience mystique, qui prétend accéder à une vérité indicible, mais infiniment supérieure, n'a aucune valeur ? Est-ce à dire aussi qu'il n'existe pas de vérités philosophiques ? Ou en général qu'il n'existe pas de vérité au-delà de ce que nous pouvons expérimentalement vérifier (vérité métaphysique) ? Ce fut la tentative du positivisme que de réduire toute vérité à la vérité scientifique (ou de type scientifique) et de refuser l'idée même d'une métaphysique. Mais il faut d'abord comprendre la signification que le positivisme donne à l'expression « vérité de type scientifique ».

On peut pour cela partir de la distinction entre vérités de raison et vérités de fait, développée par Hume.

D'un côté, on a les vérités « analytiques » de la logique et des mathématiques, de l'autre les vérités « synthétiques » des sciences de la nature.

Les unes sont certaines a priori, mais tautologiques (elles ne nous apprennent rien) ; les autres sont expérimentalement établies (a posteriori) mais n'ont aucune nécessité et peuvent toujours être remises en question.

L'analytique a priori et le synthétique a posteriori circonscrivent ainsi le domaine total de la science : hors d'eux, pas de possibilité d'une vérité reconnaissable par tous. Le pire des cas, pour le positivisme, est alors celui de la métaphysique.

Car on peut bien reconnaître à l'art, la religion ou la mystique une valeur (morale, par exemple, ou esthétique), même si on conteste leur possibilité à produire des vérités contrôlables et reconnaissables.

Mais la métaphysique est comme de la fausse science : elle prétend argumenter, réfuter, conclure (donner, par exemple, des preuves de l'existence de Dieu).

Mais elle ne peut aboutir car elle se veut à la fois a priori (au-delà de l'expérience) et synthétique (elle nous parle d'une réalité).

Elle est donc impossible en principe.

Elle est faite de pseudo-propositions c'est-à-dire de propositions dénuées de sens qui ne peuvent être ni vraies ni fausses, car faites, comme le dit B.

Russell, de « mauvaise grammaire ». Si la philosophie a une valeur, ce n'est donc pas, ainsi que l'affirme Wittgenstein en produisant des vérités qui lui sont propres, mais en élucidant les conditions du savoir scientifique, seul dispensateur de vérités authentiques. Cette position peut toutefois se heurter à plusieurs objections : a) Le statut de ces sciences nouvelles que sont les « sciences humaines ».

Elles conduisent à interpréter de manière moins restrictive l'expression « de type scientifique ».

Celle-ci ne signifierait pas seulement « conforme à la logique ou à l'expérience ».

Par exemple, l'histoire : c'est une science herméneutique, c'est-à-dire de l'interprétation du sens des actions humaines.

Elle n'est ni purement déductive, ni réductible à un ensemble de faits positifs et de dates.

Dira-t-on pour autant qu'elle ne délivre aucune vérité ? ou même qu'elle ne mérite pas le nom de « science » ? b) L'objection « pascalienne » (à côté des « vérités de raison », il y a les « vérités du coeur »), ou « bergsonienne » (l'intuition accède à une vérité philosophique, et même métaphysique, étrangère à l'intelligence scientifique, chacune étant dans son genre justifiée, et même parfaite. c) L'objection « kantienne ».

Contre l'empirisme de Hume, Kant refuse l'équivalence entre analytique et a priori d'une part, synthétique et a posteriori de l'autre.

Il existe des jugements à la fois synthétiques et a priori.

Mais cela ne signifie pas qu'il y a une vérité d'un autre type que la vérité scientifique (contrairement à ce que dit Bergson, par exemple).

Car pour Kant, la science mathématique, si elle est a priori, est néanmoins synthétique, et la science physique, si elle est synthétique, est, quant à ses principes, a priori. La métaphysique n'est pas, dans sa structure, faite autrement que les sciences déjà constituées.

L'objection de Kant porte donc moins sur la question de savoir s'il existe un genre de vérité autre que celle de la science que sur l'interprétation qu'il convient de donner à l'expression « vérité de type scientifique ».. »

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