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Volonté et liberté ?

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« Termes du sujet: VOLONTÉ / VOULOIR: Du latin voluntas, «volonté», «désir», «intention».

1.

Faculté de vouloir, pouvoir de se déterminer pour des motifs raisonnables.

2. A cte particulier de la faculté de vouloir (exemple: ses «dernières volontés»), volition.

3.

C hez Schopenhauer, vouloir-vivre universel, «poussée aveugle et irrésistible» qui vise, en tout être vivant, la survie de l'espèce. Un acte est volontaire quand il trouve son principe dans une libre décision du sujet.

À la différence du désir, qui est une inclination ou un penchant subi, la volonté est un principe actif par lequel l'homme affirme sa capacité à se détacher de ses désirs et pose ainsi sa liberté. LIBERTÉ: C e mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

P ouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. C ommettre un acte involontairement peut signifier : soit le commettre sous l'emprise de contraintes extérieures à notre personne, soit le commettre en ignorant les conséquences de cet acte.

P ar opposition, commettre un acte volontairement, c'est le commettre à partir d'une libre décision et en connaissance de cause.

Liberté et savoir définissent donc la volonté, qui apparaît comme le principe même de notre action. Mais il y a plus: une personne qui « a de la volonté » manifeste par son attitude une force particulière.

La volonté est donc encore liée à une capacité de se déterminer librement à l'action.

C omment s'assurer cependant que notre volonté soit toujours libre ? Suffit-il d'en avoir le sentiment pour en être assuré ? Nature et volonté. A gir « sous le coup de la passion », ce n'est pas agir au sens total du terme, c'est agir à moitié.

La passion, conçue ici comme une force qui me dépasse et m'agite, entraîne une privation de ma liberté d'action.

Lorsque mon action est déterminée par la nature en moi ou par autrui, ma volonté n'est plus alors le principe de mon action.

Mon acte ne peut être dit « volontaire » : je suis agi, mais je n'agis plus.

Nous pouvons bien alors parler de l'influence naturelle ou sociale, par opposition à la détermination volontaire. La volonté se distingue, pour la même raison, du désir.

Parce que le désir peut aussi être considéré comme une force capable de m'entraîner à l'action, il peut ressembler au pouvoir de la volonté.

Désirer une chose, n'est-ce pas ce qui peut conduire à la vouloir ? Mais, en fait, le désir nous laisse bien souvent dans l'ignorance des raisons profondes de nos actions.

Résulte-t-il d'un choix ? La volonté, si elle est véritablement décision, s'accompagne toujours de ce qu'A ristote appelle une « délibération », une réflexion intérieure.

V ouloir, c'est aussi envisager la possibilité de ne pas vouloir. Volonté, savoir et action. L'idée de volonté implique celle de savoir.

C 'est pourquoi l'action volontaire échoit à l'homme seul.

Il est l'être capable de poser les règles de sa propre action.

C 'est en ce sens que Kant distingue le fait « d'agir selon des lois » (celles de la nature par exemple) et le fait « d'agir selon la représentation de lois ».

Faire usage d'une volonté raisonnable, revient à poser une fin valable pour tout homme, comme dans un devoir.

La volonté médiatisée par la représentation de ce qui est bon n'a pas la signification d'une volonté seulement particulière. Mais agir volontairement, c'est encore adopter un comportement volontaire.

La volonté suppose l'existence d'une pensée active.

M ais c'est le corps qui lui donne la possibilité de s'incarner dans un comportement et d'être un certain pouvoir.

Sans ce pouvoir d'agir physiquement, la volonté est vouée à n'être rien. Il ne faut pas confondre le « je veux » et le « je voudrais », qui pourrait n'être qu'un souhait ou une simple velléité.

Il y a une différence profonde entre s'engager et en rester au stade de la représentation.

En tant que conscience, l'homme a le pouvoir de se représenter une action de multiples manières.

M ais cela ne suffit pas encore pour parler d'acte volontaire.

En voulant l'impossible, par exemple, nous condamnons par avance notre volonté, nous la refusons. C ela peut aussi exprimer un « voeu pieux », c'est-à-dire sans espoir de réalisation.

Ouverture sur le possible, la volonté ne va donc pas sans l'exercice d'un certain pouvoir de déterminer le corps.

C ela suffit-il à en faire une activité autonome ? Volonté et universalité. C 'est finalement par son universalité que la volonté trouve son sens véritable.

Elle comporte la référence à des normes, alors que le besoin, le désir ou la passion ne se posent pas comme des actes normatifs mais seulement singuliers.

L'action volontaire a donc toujours une double signification : a) celle d'un acte où l'homme est pleinement maître de ce qu'il fait, en accord avec ce qu'il pense; b) celle d'un acte pleinement humain qui a valeur d'exemple pour tout homme, bien que l'on puisse le refuser. C ette double caractérisation nous explique le rapport essentiel entre volonté et liberté.

L'acte volontaire est toujours un acte libre, c'est-à-dire un acte qui engage ma personne de telle manière qu'elle adhère pleinement à ce que je fais.

La liberté prend alors le sens d'une auto-détermination à l'action qui seule peut s'appeler autonomie. La manifestation d'un comportement volontaire est une différence spécifique de l'homme d'avec le reste de la nature.

Sa négation est la négation de toute idée d'humanité. Mais il se peut que ce soit la volonté elle-même qui nous conduise à cette négation.

La volonté du mal, par exemple, n'est pas une chimère.

Son dessein est pourtant paradoxal puisqu'elle semble être une liberté s'exerçant contre la liberté.

Le principe de détermination de la volonté est extérieur à la raison. Lorsque la passion, par exemple, « fait la loi », Kant parle de l'hétéronomie de la volonté. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

A ucun intérêt ne vient le forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre. Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle. C ette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." La volonté est donc liée à un risque, celui de nous élever comme de nous abaisser.

Aussi tout acte volontaire pose-t-il une question morale à l'homme : l'action volontaire appelle une éthique capable de mettre en évidence la manière dont l'homme s'affirme par l'exercice libre de sa volonté.. »

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