Tout peut-il etre objet d'échange ?
Extrait du document
«
AIDE FOURNIE PAR L'ELEVE: Il s'agit ici de s'interroger sur la notion d'échange.
est-ce que tout peut
s'échanger ? L'échange est une des fonctions sociales les plus essentielles.
On peut même dire que la société
se constitue en partie à partir de l'échange.
Les hommes ont besoin d'échanger, de pratiquer le troc, d'avoir
des relations commerciales.
On échange beaucoup de choses et pas seulement des biens matériels.
Des
services peuvent aussi faire l'objet d'échanges.
Mais il y a des choses qui échappent à l'échange, précisément
parce que ce ne sont pas seulement des choses.
Ainsi, ce qui ne s'échange pas au sens économique du terme,
ce sont les hommes.
L'esclavage par exemple a longtemps constitué un élément d'échanges.
Mais de quoi
sommes-nous en présence ici ? D'un commerce qui met sur un même plan des hommes et de simples
marchandises.
Rien n'est plus illégitime que ce type d'échange dans la mesure où l'on assiste à la négation de
la valeur absolue de l'homme, lequel ne peut être traité comme un simple moyen.
Vous pouvez montrer qu'en
dehors de la fonction sociale de l'échange, il faut aussi invoquer une limite qui permet de " civiliser " l'échange.
C'est au nom de cette limite que tout ne peut s'échanger, ni se donner, ni se vendre.
[La multiplication des échanges fait la richesse économique et culturelle d'une société.
L'homme est un
être de besoin et de désir.
Autrui lui apporte ce qu'il ne peut pas obtenir par lui-même.]
• Les économistes dits « libéraux » du XIX siècle ont construit une théorie des échanges dans la sphère
économique qu'ils ont présentée comme la découverte de lois naturelles inéluctables.
C'est ainsi que le
penchant des hommes pour l'échange (réduit par Adam Smith au désir égoïste de se procurer les richesses les
plus diverses) entraîne la division du travail, la multiplication des métiers, chacun vendant ce qu'il a fabriqué
et achetant avec la monnaie obtenue les services rendus ou les biens produits par les professionnels les plus
divers.
« Chaque homme subsiste d'échanges et devient une sorte de commerçant et la Société elle-même
est à proprement parler une société marchande », écrit Adam Smith dans La Richesse des nations (1776).
Comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour
Smith, tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous:
tout en ne cherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour l'intérêt
de la communauté toute entière.
En effet, n'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui concourt à
fonder la prospérité d'un pays ?
Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral
qui croit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts
collectifs.
L'explication de cette surprenante main invisible est que le conflit entre des intérêts opposés oblige les
partenaires de l'échange à limiter leurs prétentions, à s'accorder sur des compromis, à réaliser un équilibre
correspondant à l'affectation optimale des ressources.
Au XXe siècle, Hayek proposera une explication
supplémentaire : l'interaction des pensées de tous les acteurs de l'activité économique l'emporte en
connaissances et en capacités d'invention sur n'importe quelle instance centrale.
Le meilleur ordre possible est
donc celui qui résulte de la régulation opérée par des millions d'individus qui prennent des décisions
rationnelles en fonction de leur intérêt.
• Or, l'extension du marché accroît la division du travail.
Bientôt, chaque ouvrier ne fabrique plus un objet
entier, mais exécute une des opérations qui, additionnée à des dizaines d'autres exécutées par ses collègues,
permettront la fabrication de l'objet en série.
À ce stade, l'ouvrier ne vend plus l'objet lui-même, mais vend sa
force de travail au détenteur de capitaux.
Son salaire néanmoins, comme le prix de toutes les autres
marchandises, obéit à la loi inéluctable de tous les échanges qui est la loi de l'offre et de la demande.
Le prix
d'une marchandise s'élève quand elle est rare (peu offerte et très demandée), et baisse dans le cas contraire.
Les salaires des ouvriers sont soumis à cette régulation « naturelle ».
Si les salaires sont élevés dans une
profession, un grand nombre de candidats se présentent à l'embauche et cette concurrence fait baisser le
salaire.
La richesse dépend de la liberté des échanges
Pour le libéralisme moderne, c'est dans les échanges que se construit le bien commun.
Il rejette toutefois
l'idée d'une organisation «par le haut» du travail et des échanges.
Se référant à l'image de la «main invisible»
d'Adam Smith (1776), il préfère penser que les échanges s'autorégulent, l'offre et la demande tendant
spontanément à s'entre-équilibrer, sans intervention de l'État.
Aussi l'Etat doit-il être, dans le domaine
économique, le moins interventionniste possible.
Les acheteurs et les vendeurs, libres d'entreprendre, tirent
un égal profit de leurs échanges.
Échanger c'est s'enrichir
Puisque l'homme est un être de besoin et de désir, puisqu'il ne peut pas lui-même subvenir à l'ensemble de ses.
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