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Tout ce qui est possible techniquement est-il pour autant légitime ?

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« Définition des termes du sujet: LÉGITIME: Caractère de ce qui est conforme à l'équité, aux principes supérieures du droit ou de la morale.

On oppose légitime et légal.

Ainsi, ce que prescrivent des lois despotiques ou racistes peut être légal sans être pour autant légitime cad conforme au droit naturel. TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. Introduction. Les progrès récents d'un certain nombre de disciplines scientifiques (la neurobiologie, par exemple) élargissent le champ du possible.

Mais est-ce que, sous prétexte que le nombre des pratiques possibles s'élargit, toutes les pratiques doivent être tenues pour acceptables, pour bonnes ? La technique, en proposant de nouveaux moyens, peut-elle être affranchie de la question des fins et de l'évaluation de ces fins ? I - Technique, Fait et Droit. La question telle qu'elle est posée met l'accent sur le jugement moral.

La question morale est par définition une question qui évalue le rapport entre des moyens et des fins.

Si cette question prend ici une acuité et une actualité particulières, c'est en raison de l'évolution rapide des possibilités techniques.

De fait, il est maintenant possible de manipuler des embryons.

Mais du fait au droit, la conséquence peut-elle valoir ? a) Le fait à lui seul ne peut faire droit d'office ; en d'autres termes, il serait dangereux de chercher à légaliser toutes les nouvelles pratiques sous prétexte qu'elles se pratiquent.

Ici, la recherche de ce qui est « légitime » est une exigence, non un simple label ; cette exigence ne peut, au risque de se discréditer, devenir flexible à l'infini.

Le "possible" signifie ce qui n'est pas logiquement contradictoire n'est pas par cela même moralement irréprochable.

Cet enjeu général se redouble quand l'actualité enrichit le domaine des faits: et c'est le cas pour la technique. b) Notre époque n'est pas technologique pour rien : chaque jour apporte son lot d'avancées scientifiques et d'applications techniques.

Les exigences morales consistent-elles à brider tout progrès ? Un droit qui ne tiendrait pas compte de l'évolution des faits perdrait de sa légitimité, de sa force et tomberait en désuétude.

Est-ce ce qui attend le jugement moral sur la technique ? Les évolutions techniques sont de l'ordre du fait, et le droit ne peut rester lui-même qu'en évitant de se cabrer ou de se coucher devant les faits. II - Le projet d'une maîtrise du réel. a) Le projet cartésien • Contrairement à Aristote, Descartes (dans la lignée du christianisme) n'attribue pas une âme à tous les êtres, mais seulement à l'homme.

Pour Descartes, les animaux ne sont pas autre chose que des automates, seulement plus sophistiqués.

C'est la théorie des «animaux-machines». La cinquième partie du "Discours de la Méthode" expose la physique cartésienne, forme résumée du Traité du monde ; c'est une déduction rationnelle des principales lois de la nature à partir d'un chaos initial fictif.

« Démontrant les effets par les causes » (V), il s'appuie sur le principe mécaniste d'une nature explicable par figure et mouvement, et fait ainsi l'économie du recours à la notion d'âme (il développe l'exemple de ses travaux sur les fonctions cardiaques).

C'est particulièrement dans l'étude du vivant qu'un tel geste se trouve mis en relief.

De là, le modèle de la machine ou de l'automate pour penser le corps animal et ses divers mouvements, l'image technique ayant pour vocation de souligner ici l'approche mécaniste du monde naturel.

Mais, là où l'animal peut s'y réduire complètement (car il est tout matière), on doit reconnaître en l'homme, et en l'homme seulement, une composition de deux substances : machine jusqu'à un certain point (le corps), ce qui le caractérise en propre reste l'exercice de la pensée qui, elle, est immatérielle.

Parler avec à propos est le signe extérieur d'une telle spécificité.. »

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