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Tous les hommes sont-ils coupables ou certains peuvent ne pas l'etre ?

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« La bible et la religion chrétienne nous enseigne que les hommes sont tous coupables du pêché originel, d'avoir bravé l'interdit pour au fruit interdit.

Il s'agit ici de s'interroger sur la nature humaine.

L'homme n'est-il pas coupable de par ses passions, sa constitution émotionnelle ? En fait, on n'affirme désormais que s on agressivité est innée.

M a i s s i cela e s t d a n s s a nature, comment ne pas être coupable ? Ne faut-il pas pour parler de culpabilité, postuler une c o n s c ienc e du mal et des méfaits ? Ne peut-on pas essayer de prendre c onscience de la nature démente de l'homme ? Tous les hommes portent en eux l'inhumanité Le mythe biblique nous apprend donc que les deux premiers hommes ont été déchus du paradis de l'Eden et ont dû gagner maintenant leur pain à la sueur de leur front.

Le travail est donc la marque de c ette condition humaine condamnée à ne plus profiter des fruits de la nature. Ici c'est la nature même de l'homme qui est être de désir, de tentation et de curiosité.

Il n'a pas su pour cela respecter un interdit.

C 'est donc les passions humaines en général qui les rend coupables . P our Freud, l'homme est porteur d'une agressivité naturelle et soumis à la tentation : « l'homme n'est pas un être doux[…] au contraire il compte aussi à juste titre parmi ses aptitudes pulsionnelles une très forte part de penchant à l'agression. En conséquence de quoi, le prochain n'est pas seulement pour lui une aide et un objet sexuel possibles , mais aussi une tentation, celle de s atisfaire s ur lui son agression, d'exploiter sans dédommagement sa forc e de travail… » "L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour, dont on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d'agressivité.

Pour lui, par conséquent, le prochain n'est pas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles, mais aussi un objet de tentation. L'homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain, d'exploiter son travail sans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans son consentement, de s'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.

Homo homini lupus : qui aurait le courage, en face de tous les enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ? Cette tendance à l'agression, que nous pouvons déceler en nous-mêmes et dont nous supposons à bon droit l'existence chez autrui, constitue le principal facteur de perturbation dans nos rapports avec notre prochain.

C'est elle qui impose à la civilisation tant d'efforts.

Par suite de cette hostilité primaire qui dresse les hommes les uns contre les autres, la société civilisée est constamment menacée de ruine." Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1929), P.U.F. C es lignes , extraites de M alaise dans la civilisation, tentent de répondre aux ques tions suivantes : quelle est la source de la violence que l'homme, dans sa vie ordinaire comme dans son histoire, n'a cess é de manifester ? C ette violence lui es telle naturelle ou provient-elle de causes purement culturelles, clairement identifiables et contraires à sa nature ? C e questionnement doit être replacé dans s on c ontexte.

Freud affirme avoir été frappé par le déc haînement de violence qui s 'est produit, au niveau mondial, p e n d a n t l a g u e r r e d e 1 9 1 4 - 1 9 1 8 , e t c ' e s t l e c hoc que caus a en lui l'ampleur de cette guerre qui l'amena à s'interroger sur la source de l'agressivité humaine.

La thèse qu'il défend ici cherche à dénoncer un mythe, celui de l'homme naturellement bon, de ce prétendu « être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour », idée que répandit en particulier Rousseau au XV III siècle. P our Freud, la violence est une donnée naturelle et «première», active et non réactive, une c onduite qui puise s a source dans les instincts de l'homme.

C 'est pourquoi elle peut être rangée au rang de ses besoins, comme l'atteste l'express ion « besoin d'agression ».

Q uelles preuves peut-on donner de cela ? Il suffit de c onstater ce que nous enseignent les crimes entre individus, comme ceux commis entre les peuples. Le « prochain », c'est-à-dire l'autre qui partage avec moi la vie en société, n'est pas seulement celui dont l'entraide et la coopération permettent, grâce à la division du travail, l'émergence d'une société complexe et organisée suscitant l'éclosion de tous les fruits de la vie civilisée.

La philosophie a trop insis té sur la valeur d'« auxiliaire », c'est-à-dire d'aide, que chaque homme représente pour tous les autres .

Elle a trop insisté auss i sur le fait que les hommes et les femmes, comme objets sexuels possibles, sont la condition de la reproduc tion de l'espèc e. En réalité, la principale fonction ou signification d'autrui est d'être un objet de tentation, une cible sur laquelle je vais être tenté de « défouler » mes pulsions agres sives.

C 'est donc bien autrui qui me permettra d'avoir cette forme de jouissance qui naît lorsqu'un besoin est satisfait, et c e bes oin partic ulier, Freud l'a nommé «bes oin d'agression». C 'est pourquoi la thèse soutenue par ce texte tient principalement en ces lignes : «l'homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain».

De cet enseignement, la sages se antique a même tiré un proverbe que le philosophe anglais Thomas Hobbes rappela au XV I I siècle dans son ouvrage Du c itoyen : « Homo homini lupus » (l 'homme est un loup pour l'homme). De même, pour Edgar M orin, tous les hommes portent en eux de l'inhumain : « l'homo sapiens est beaucoup plus porté à l'excès que ses prédécess eurs et son règne correspond à un débordement de l'onirisme, de l'éros , de l'effectivité, de la violenc e… » La culpabilité n'est possible que par la connaissance du bien et du mal P uisque l'homme semble porter dans sa nature, les s entiments , pulsions qui le rendent coupables, personne ne semble pouvoir échapper à cette culpabilité. P ourtant pour qu'il y ait culpabilité, il faut avoir conscience de faire le mal.

A dam et Eve sont coupables parce qu'ils ont bravé l'interdit, fait quelque chose qu'ils savaient mauvais. Il faut savoir si l'homme a en toute circonstance connaissance du bien et du mal. Les tribunaux reconnaiss ent non c oupable les individus ayant commis leur méfait, dans un état de folie avéré, n'ayant pas la lucidité de reconnaître le mal. Dès lors, seul peut être c onsidéré coupable celui dont la raison est assez forte pour qu'il commette son crime en toute connaissance de cause. Il est du devoir de chacun de reconnaître don inhumanité et d'essayer de la contrer P ourtant il est du devoir de chacun de prendre conscience de ses propres consc ienc es et d'œuvrer pour que les pulsions et sentiments ne puissent pas déborder s a raison. C 'est pour cela qu'Edgar Morin dit qu'il n'y a rien de plus dangereux que de nier l'inhumain qui est au cœur de chaque homme.

Il ne faut dire que l'inhumain est le contraire de l'humain et de rejeter l'inhumain s ur quelques figures particulièrement monstrueus es tel Hitler.

C hac un doit se connaître aussi inhumain et soumis à la folie. C hac un, pour être libre et donc res ponsable, a le devoir de s'interroger sur ce qu'il est et essayer de contrer ses pulsions.

N'est-c e pas aus si le postulat de la psychanalyse.

La réflexion et le travail doivent réus sir à contrer les pulsions venus du ça, centre pulsionnel inconscient. A insi, l e s hommes sont porteurs de par leur nature de puls ions et de passions qui l'amènent à désirer des chos e s néfastes, à avoir des pulsions d'agressivité et de destruction.

C ependant on ne peut pas vraiment les contrer puisque ins crites dans la nature humaine.

C ependant nous ne pouvons pas déclarer c oupable un homme qui n'a pas conscience du mal et de c e qu'il fait.

La part de folie qui appartient au psychis me humaine peut donc en certaines circonstances l'empêchait de discerner ses méfaits.

P ourtant, la folie ne doit pas tout excuser.

L'homme a pour miss ion de prendre c o n s c i e n c e d e s es pulsions dangereus es et d'essayer de travailler sur elle-même pour les empêcher de s'exprimer dans des actes néfastes.. »

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