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Technique & liberté ?

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« Définition des termes du sujet: LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Contre le sens commun, qui définit la liberté par la possibilité de l'assouvissement des désirs, Kant montre qu'il n'y a de liberté que dans l'autonomie, c'est-à-dire l'obéissance à la loi morale, qui, issue de la raison, assure notre indépendance à l'égard de tout motif extérieur et pathologique. La liberté est alors non pas tant un fait qu'une exigence dont l'homme doit se montrer digne. TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. Le projet d'une technique libératrice Descartes : « des connaissances fort utiles » « Sitôt que j'eu acquis quelques notions générales touchant la physique [...], j'ai remarqué jusque où elles peuvent conduire [...].

Elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie ; et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force des actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » (Discours de la méthode, 1637, 6e partie). On voit que Descartes prend acte de la naissance des sciences expérimentales, et conscience des applications pratiques qu'elles autorisent. Il annonce la possibilité d'une technique dont le développement, loin d'être une fatalité pour l'homme, devrait libérer l'humanité, et la libérer en particulier : — de la souffrance du travail : certaines inventions techniques « feraient qu'on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent » ; — de la maladie, voire du vieillissement lui-même : le progrès des techniques devrait permettre d'assurer un jour « la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie » ; — de la nature en général, de cette puissance dont nous sommes les jouets malheureux tant que nous n'avons pas conquis sur elle le pouvoir que donne le savoir.

Puisque l'on nomme « Dieu », traditionnellement, le maître de la nature, le projet cartésien nous promet de participer quelque peu à la puissance divine. On voit aussi que se situe à l'exact opposé de toute idée de fatalité le développement d'une telle technique qui doit nous affranchir des limites de l'humaine condition.

La seule question est de savoir si le développement réel, historique, de la technique correspond à l'analyse de Descartes et répond à ses espérances. S'il est en effet remarquable que Descartes ait affirmé que le développement de la technique passe par la substitution des « forces et actions du feu, de l'eau, de l'air », aux forces musculaires des hommes ou des animaux et qu'il ait en ce sens annoncé les révolutions industrielles des siècles suivants, on se demande si elles ont bien réalisé, voire même simplement amorcé, le projet libérateur annoncé par Descartes. La diabolisation de la technique semble reposer sur une sorte de malentendu : après tout quand un meurtre est commis avec un pistolet, ce n'est pas le pistolet que l'on juge au tribunal, mais celui qui a appuyé sur la détente, c'est-à-dire celui qui a employé ce moyen technique en vue d'une certaine fin posée par lui.

La technique ne fait que proposer des moyens : l'homme, en tant qu'il est celui qui fixe et détermine les finalités qui lui paraissent souhaitables.

Le malentendu de la diabolisation consiste à porter un jugement de valeur sur la technique, alors que ces jugements ne peuvent être portés que sur. »

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