Technique et travail ?
Extrait du document
«
Vocabulaire:
TECHNIQUE
Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.
La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle
s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à
produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.
La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un
pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir.
Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis,
et non des dons ou capacités innées.
TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer,
d'où « instrument de torture ».
Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile.
Spécialement, ensemble des activités accomplies par
l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré.
• Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance.
Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en
chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la
sueur de ton front ».
• Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature.
En
effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut
atteindre avant de le réaliser.
« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte,
écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.
» • Le travail salarié
constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver
puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ».
A.
Le vieux rêve d'Aristote
Pour Aristote l'esclavage est une donnée naturelle.
L'esclave fait partie de la famille, il s'y achève et il l'achève.
Pour
le bien-vivre du maître, il est une propriété instrumentale toujours disponible et indispensable.
Toutefois Aristote se
plaît à imaginer l'hypothèse, invraisemblable selon lui, d'une humanité libérée de l'esclavage grâce aux progrès de la
technique et, en particulier de l'automation : « Si chaque instrument pouvait, par ordre ou par pressentiment,
accomplir son oeuvre propre, si, pareilles aux statues légendaires de Dédale ou aux trépieds d'Héphaistos, qui, au
dire du poète, « pouvaient d'eux-mêmes entrer dans l'assemblée des dieux », les navettes tissaient d'elles-mêmes et
les plectres jouaient de la cithare, alors les maîtres d'oeuvre n'auraient nul besoin de manoeuvres ni les maîtres,
d'esclaves Le travail, réduit au maniement d'un outil fragmentaire, devient toujours plus mécanique jusqu'à ce que la
machine remplace l'homme.
2.
Le machinisme et la grande industrie
Dans la grande industrie, l'homme n'a plus qu'à surveiller la machine et en corriger les erreurs.
La machine-outil
permet une utilisation purement mécanique des outils.
L'habileté manuelle encore requise dans la manufacture
disparaît.
La force de travail se dévalorise toujours davantage.
L'emploi d'une main-d'oeuvre non qualifiée (femmes,
enfants) accroît la concurrence entre travailleurs.
De plus, le travail devient monotone : « La facilité même du
travail devient une torture en ce sens que la machine ne délivre pas l'ouvrier du travail, mais dépouille le travail de
son intérêt'.
» Enfin l'intensité du travail augmente dans la mesure où le travailleur doit se plier au rythme imposé par
la machine.
L'ouvrier spécialisé dans la grande industrie Chez MARX
"[Dans la fabrique] la classitication fondamentale devient celle de travailleurs
aux machines-outils (y compris quelques ouvriers chargés de chauffer la
chaudière à vapeur) et de manoeuvres, presque tous enfants, subordonnés
aux premiers.
Parmi ces manoeuvres, se rangent plus ou moins tous les
feeders (alimenteurs) qui fournissent aux machines leur matière première.
A
côté de ces classes principales prend place un personnel numériquement
insignifiant d'ingénieurs, de mécaniciens, de menuisiers, etc., qui surveillent le
mécanisme général et pourvoient aux réparations nécessaires.
C'est une
classe supérieure de travailleurs, les uns formés scientifiquement, les autres
ayant un métier placé en dehors du cercle des ouvriers de fabrique auxquels
ils ne sont qu'agrégés.
Cette division du travail est purement technologique.
«Tout enfant apprend très facilement à adapter ses mouvements au
mouvement continu et uniforme de l'automate [...].
La rapidité avec laquelle
les enfants apprennent le travail à la machine supprime radicalement la
nécessité de le convertir en vocation exclusive d'une classe particulière de
travailleurs.
Quant aux services rendus dans la fabrique par les simples
manoeuvres, la machine peut les suppléer en grande partie et, en raison de
leur simplicité, ces services permettent le changement périodique et rapide
des personnes chargées de leur exécution.
« La spécialité qui consistait à manier pendant toute sa vie un outil parcellaire devient la spécialité de servir, sa vie
durant, une machine parcellaire.
On abuse du mécanisme pour transformer l'ouvrier, dès sa plus tendre enfance, en.
»
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